Plus d’un millier de dessins de Georges Wolinski, l’un des dessinateurs assassinés dans l’attentat contre Charlie Hebdo, sont désormais en accès libre dans Gallica, la bibliothèque numérique de la Bibliothèque nationale de France (BnF).
Après le dépôt de ses archives à la BnF en 2011, Georges Wolinski avait fait don, l’année suivante, de plus de mille dessins originaux, qui couvrent plus de 50 ans de production artistique, de la fin des années 1950 aux années 2010. « Georges et Maryse Wolinski ont donné, dès 2012, leur accord pour la numérisation et la mise en ligne de ces dessins : ils sont désormais consultables sur Gallica, la bibliothèque numérique de la BnF », a indiqué la BnF dans un communiqué. C’est la première fois que la BnF rend ainsi accessible à tous son premier grand ensemble de dessins de presse contemporains.
Georges Wolinski est l’auteur d’un œuvre prolifique fait d’un humour à la fois tendre et corrosif. C’est dans le journal satirique Hara Kiri qu’il débute en tant que dessinateur de presse en 1960. Lors d’une permission alors qu’il termine son service militaire en Algérie, il porte au journal l’un de ses dessins, aussitôt accepté et publié. Il dessine alors régulièrement pour le magazine « bête et méchant » et s’intègre à l’équipe des dessinateurs, à la fois audacieux et impertinents, que sont Topor, Reiser, Gébé, Cabu ou Willem.
En 1970, après la disparition définitive du titre, Wolinski contribue à la naissance de Charlie Hebdo, dont il deviendra l’un des piliers. Dès le milieu des années 1960, il adopte un style dépouillé et vif où se mêle, à des jeux graphiques et désopilants, une certaine candeur inquiète. Il dessine, au fil du temps, pour une quarantaine d’autres titres dont Libération, Le Nouvel Observateur, L’Humanité, Paris-Match ou Le Journal du dimanche mais aussi pour le théâtre et le cinéma où il est à la fois scénariste et dessinateur pour les affiches. Son art jovial et truculent conquiert aussi les commerciaux qui font appel à lui pour nombre de supports publicitaires.
Les dessins sont consultables sur www.gallica.bnf.fr.
AFP