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Yamakasi : Évry est devenue un pèlerinage pour les fans de la discipline


Image tirée du film de Luc Besson, sorti en 2001. Les jeunes "escaladeurs urbains" d'Evry enseignent désormais leur discipline, avec des amateurs venus du monde entier (Photo : DR).

« C’est ici que tout a commencé »: A Evry, ils sont une soixantaine à être venus du monde entier ce samedi, pour apprendre l’ « art du déplacement » avec les « Yamakasi », fondateurs de cette discipline rendue célèbre par le film de Luc Besson.

C’est dans cette ville de l’Essonne qu’est née la pratique, il y a plus de 20 ans. Sur la place qui entoure la cathédrale, une énorme bâtisse moderne en brique rouge, les stagiaires de la troisième édition d' »Evry move » s’élancent en courant, sautant à pieds joints d’un muret à l’autre, au rythme du groupe qui tape des mains.

Ils viennent des quatre coins du monde – 13 nationalités cette année – mais connaissaient pour la plupart les lieux, qu’ils ont vus sur les nombreuses vidéos publiées sur internet où l’on voit les Yamakasi escalader des statues, des parois d’immeubles ou s’élancer au dessus du vide d’un toit à l’autre.

Les fondateurs fascinent la jeune génération

« On a constaté que tous les ans, des pratiquants du monde entier venaient faire un pèlerinage ici, pour voir où tout avait commencé, se rendre sur les lieux mythiques, et essayer de rencontrer les fondateurs Yamakasi », explique François Terrien, de l’Académie de l’Art du déplacement d’Evry.

Quatre des neuf « Yamakasi originaux » sont présents pour cette édition, dont Williams Belle, le plus jeune, qui avait 14 ans quand ce « groupe d’amis » a donné un nom à la pratique. D’abord « des jeux d’enfants » pour lui, un moyen de « se poser la tête » pour un autre fondateur présent : « dès que tu vas en hauteur, on t’embête pas », explique Yann Hnautra, « le plus ancien » des Yamakasi à aujourd’hui 46 ans.

« Esprit fort »

Contrairement à ce que laisse à penser le titre complet du film de Luc Besson – « Yamakasi, les Samouraïs des temps modernes – le nom ne vient pas du japonais, mais du lingala (une langue de la République démocratique du Congo), et signifie « esprit fort, homme fort », explique Williams Belle.

Il avait 18 ans à la sortie du film en 2001. Lui et sa troupe avaient participé à la comédie musicale Notre-Dame-de-Paris, et à plusieurs reportages télé. « A chaque fois on disait qu’on aimerait bien faire des films d’actions, avec Luc Besson. Sa femme a vu un de ces reportages… il nous a appelés ». Ils sont « testés » par le producteur comme cascadeurs dans le film « Taxi 2 », puis le projet Yamakasi est lancé.

Avec Luc Besson derrière la caméra

Dans le film, ils ont tous des surnoms – « l’araignée », « zicmu », « rocket »… « C’était une idée de Luc Besson, en vrai Yann, je l’appelle Yann », sourit Williams Belle, en tournant la tête vers celui qui dirige une séance d’étirements avec le groupe, allongé au sol dans une ruelle à côté de la cathédrale.

Si le film « a super bien marché » et a permis « une reconnaissance internationale » de leur pratique – une dizaine d’autres académies ont ouvert dans le monde – la plupart des fondateurs vivent et enseignent toujours leur discipline en région parisienne.

Visites des hauts lieux de la pratique ! 

Le stage d’Evry, d’une durée d’une semaine, mêle entraînement physique, théorique, discussions avec les fondateurs du mouvement et visites des hauts lieux de la pratique dans le département, à Evry, Courcouronnes et Lisses.

« Ils nous ont emmenés aux endroits où ils s’entraînaient au tout début, là où ils ont effectué leurs sauts les plus connus », raconte Benjamin, informaticien de 41 ans, qui réalise « la chance » qu’il a de pouvoir s’entraîner avec les fondateurs mêmes d’une discipline.

John est originaire d’Australie. Evry, « c’est à peu près ce qu’il y a de plus loin de chez moi », sourit-il. Il a découvert la pratique sur internet, a « regardé énormément de vidéos ». « C’est incroyable de rencontrer des gens très connus, mais ils sont en fait comme tout le monde et veulent juste partager leur expérience », dit, essoufflé à la fin de son entraînement, celui qui « espère bien » revenir l’année prochaine.

AFP