Accueil | Editoriaux | Un pays immobile

Un pays immobile

Cette semaine de vacances a fait retomber la pression en cette intense période de précampagne électorale.

Malheureusement, le folklore a pris le dessus sur le factuel à l’approche des cavalcades. Et même si le carnaval revêt de plus en plus des allures allemandes – perte de l’identité nationale avez-vous dit, chers politiques? – cette fête appartient aux traditions du Grand-Duché. La grande évasion – cette fois pas fiscale – des vacanciers en fait partie également.
Cette semaine, la vie politique était aussi au point mort, mais le ton va rapidement monter à nouveau. Le 1er mars se tiendra à la Chambre le plus important débat depuis belle lurette. Les députés auront en effet à avancer leurs solutions à la crise du logement. Le CSV reproche au gouvernement sortant de ne pas avoir résolu cette crise en cinq ans à peine. Les 34 ans de règne des chrétiens-sociaux au ministère du Logement sont avec persévérance passés sous silence…
Il en va de même concernant le manque d’anticipation pour préparer le pays à accueillir 700 000 habitants. Alors que des dizaines de milliers de résidents manquaient à l’appel cette semaine, les bouchons n’avaient pas disparu pour autant. L’immobilisme politique de ces dernières années fait payer une note salée aux navetteurs et travailleurs résidents.
Un réseau de tram achevé, un large réseau de pôles d’échange multimodaux, l’élargissement de l’A3 à 2×3 voies… Tout cela devrait déjà être une réalité. Mais il a fallu attendre un ministre écolo pour relancer la machine. Depuis quatre ans, François Bausch abat des arbres pour rattraper un important retard. En parallèle, l’ancien cheminot investit massivement dans le rail. Malgré tout, il se fait laminer à la moindre occasion. Cette semaine, on a reproché à «son stupide tram» d’être le bûcheron qui abattra les arbres avenue de la Liberté à Luxembourg. Le fait que ce soient des travaux de canalisation de la Ville de Luxembourg qui nécessitent le remplacement de ces arbres n’intéresse guère. C’est exactement cette réaction qui témoigne de l’immobilisme d’une certaine frange de la population. Il est grand temps que cela change.

David Marques