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Esclaves sexuels en Afghanistan: les soldats américains avaient pour instruction de se taire


Les consignes étaient claires: il fallait se taire (photo AFP)

Les soldats américains déployés en Afghanistan ont eu pendant des années pour instruction de ne pas dénoncer l’esclavage sexuel dans la police afghane, selon un rapport officiel publié jeudi.

Les services de l’inspecteur général du Pentagone ont lancé une enquête sur les instructions reçues par les militaires américains après une série de reportages sur le « bacha bazi » (ou « jeu avec les garçons »), pratique pédophile solidement ancrée dans la police afghane.

Plusieurs soldats interrogés ont indiqué que leurs officiers haussaient les épaules quand ils leur rapportaient de possibles cas de pédophilie.

L’un d’eux « a raconté avoir informé ses supérieurs et s’être vu répondre ‘On n’y peut rien’, ‘C’est hors de notre contrôle’, ‘C’est l’Afghanistan’ ou encore ‘C’est leur pays' », précise le rapport.

Le Pentagone n’a jamais formellement découragé la dénonciation d’abus sexuels, mais les sessions d’informations sur l’Afghanistan mentionnaient la pédophilie comme une « pratique largement acceptée » en Afghanistan.

Une loi interdit le versement d’aide américaine à des unités militaires étrangères commettant de telles violations des droits de l’Homme.

L’an dernier,des élus américains avaient demandé à leur gouvernement qu’il renforce sa lutte contre l’esclavage sexuel de jeunes garçons au sein des forces armées afghanes soutenues par les États-Unis.

Le « bacha bazi », qui signifie « jouer avec les garçons » en dari, l’une des deux langues officielles afghanes, est une pratique encore répandue dans certaines régions de l’est, du sud et dans le nord du pays. Elle consiste à entretenir des garçons prépubères, parfois maquillés et travestis, pour en faire des danseurs et des esclaves sexuels.

Le Quotidien/ AFP