Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a dénoncé mercredi « l’abdication » de Donald Trump dans la lutte contre le changement climatique après sa décision de quitter l’accord de Paris, devant un Parlement européen déterminé à poursuivre l’engagement.
« Le retrait des États-Unis de l’accord de Paris est plus qu’un triste événement. C’est le signe de l’abdication envers l’action commune destinée à s’impliquer pour le destin de notre planète », a lancé Jean-Claude Juncker au sein de l’hémicycle à Strasbourg. Il s’exprimait devant les eurodéputés pour la première fois depuis la décision américaine, mais aussi en présence de la présidente des îles Marshall, Hilda Heine, dont le pays est directement menacé par la montée des eaux.
Le président Juncker a réaffirmé avec vigueur et sous les applaudissements des eurodéputés que l’UE ne « renégociera pas l’accord de Paris ». « La décision des États-Unis de revenir sur sa promesse envers le fonds pour le climat laisse un vide conséquent. De notre côté, nous maintenons nos engagements », a-t-il affirmé.
« Pas suffisant de critiquer Trump »
« Nous devons travailler ensemble pour convaincre Donald Trump de l’importance de l’action pour le climat », a réagi Hilda Heine, rappelant que les États-Unis était « historiquement le plus gros contributeur au changement climatique ». « Je suis venue aujourd’hui (…) pour vous demander votre aide », a poursuivi la présidente. Elle en a profité pour exhorter l’UE à se doter d’un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre à long terme d’ici 2050, et se montrer « ouverte » à relever dès 2018 ses engagements pris dans le cadre de l’accord de Paris.
Les eurodéputés ont durement critiqué la décision du président américain, qualifiée d’ « irréfléchie, inconsidérée et totalement irresponsable » par la députée conservatrice Julie Girling. Mais pour la chef de file du groupe Verts-ALE, Ska Keller, « il n’est pas suffisant de critiquer Trump ». « Nous devons compenser cette perte des États-Unis, parce que nous allons devoir rendre des comptes aux générations futures », a-t-elle précisé, estimant que les objectifs actuels de l’UE (une réduction d’au moins 40% d’ici à 2030 des émissions de gaz à effet de serre) ne seraient pas suffisants pour limiter à 2 degrés la hausse des températures mondiales.
Le Quotidien/AFP