[BGL Ligue, 16e j.] Jeunesse – Differdange : « On peut aussi gagner sans couilles »

L a vérité, c’est qu’en Coupe, pour passer un tour, il faut des couilles. Et Carlo Weis n’a pas eu les couilles. Je les ai trouvés sans… » Voilà ce qu’avait déclaré Pascal Carzaniga, l’entraîneur de Differdange, dans les minutes qui avaient suivi la victoire de ses joueurs 2-0 face à la Jeunesse. C’était en 16 e de finale de la Coupe, le 30  octobre dernier.Le genre de paroles dont le technicien français est (très) loin d’être coutumier. Lui qui est plutôt d’un naturel gentleman. C’est dire s’il devait être agacé par la manière (extrêmement défensive) dont son adversaire, qui était pourtant mené au tableau d’affichage, avait évolué ce jour-là. Mais aussi par (et sans doute surtout) des propos tenus par son vis-à-vis, Carlo Weis, qui avait défendu sa tactique quelques minutes plus tôt en glissant un  : « Je ne voulais pas ouvrir (NDLR  : le jeu), au risque d’en prendre deux ou trois en contre. Je voulais conserver nos chances intactes jusqu’à la fin et ça a presque fonctionné. »

Les Differdangeois avaient d’autant moins compris, ce soir-là, la manière de jouer eschoise qu’ils s’étaient sentis très embêtés par la même formation de la Jeunesse quelques semaines plus tôt, lors de leur première opposition en championnat. Ce jour-là, la Jeunesse avait encore un point entre les mains à moins de dix minutes du terme. Et il avait fallu deux buts dans les derniers instants pour que le FCD03 l’emporte finalement 3-1.

«L’arbitrage nous désavantage»

« Un match lors duquel on nous avait refusé un but sans qu’on ne comprenne véritablement la raison », lançait vendredi Carlo Weis. « Cela fait longtemps que j’affronte Differdange et ces quatre ou cinq dernières années, l’arbitrage nous a toujours été défavorable. À 90  % je dirais. Ce n’est peut-être pas toujours un hasard…»

Vous l’aurez sans doute deviné, tout en mettant, au passage, un petit coup de pression à l’arbitre Laurent Kopriwa, Carlo Weis ne semble avoir apprécié, à son tour, que très modérément les déclarations de Pascal Carzaniga. Bien qu’il s’en défende. « Je me fous de ce qu’il peut dire. Je l’ai même trouvé très naïf dans son discours après cette rencontre de Coupe. Tout ce qu’il peut dire n’a aucun impact sur ma tactique. Il n’a aucune influence sur moi, comme je n’ai aucune influence sur lui. La différence entre nous deux, c’est que je n’ai rien dit sur sa manière de jouer. Que je sache, nous n’avons pas évolué de façon brutale dans cette partie, on n’a pas commis de grosses fautes et il n’y a eu aucun blessé. C’est juste mes choix tactiques qui ne lui plaisaient pas. »

Et cette fois-ci, comment la Jeunesse va-t-elle évoluer? Jouera-t-elle plus offensivement ou misera-t-elle sur une attente qui pourrait, cette fois, marcher? « Je ne sais pas encore. Et même si je le savais, je ne vous le dirais pas. On ne sait jamais, si Pascal Carzaniga évolue avec deux « 10 », cela pourrait nous embêter… », rigole Weis. « On peut aussi gagner (ce match) sans couilles. »

Julien Mollereau

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