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Trafic TER : bras de fer sur la sécurité


Aller travailler en bus au Grand-Duché? Cela risque de durer, malgré le communiqué de la SNCF qui dit avoir été rassurée par les CFL sur la sécurité. (photo RL / A.Flohr)

Vendredi, les syndicats français ont dénoncé un passage en force, après que la direction des SNCF a annoncé une reprise du trafic vers le Grand-Duché.

La direction de la SNCF s’est dite vendredi rassurée sur le niveau de sécurité du réseau ferré luxembourgeois. Les syndicats réfutent les arguments.

La plus grande confusion régnait vendredi à la direction régionale de la SNCF sur les conditions d’un retour à la normale du trafic lundi entre Thionville et le Luxembourg. Ce dernier est fortement perturbé depuis la collision, le 14 février dernier, entre un TER qui n’a pas respecté les feux de signalisation et dont le conducteur luxembourgeois est décédé, et un convoi de fret.

Pendant une semaine, pour les besoins de l’enquête judiciaire, l’évacuation des rames accidentées et les réparations des dégâts sur les infrastructures, le trafic a été entièrement interrompu sur cette ligne stratégique utilisée chaque jour par des milliers de travailleurs frontaliers. Une trentaine de bus était affrétée, effectuant des navettes incessantes.

Mais un deuxième écueil survenait à la réouverture du tronçon. Les conducteurs et contrôleurs français refusent de passer la frontière, estimant ne pas avoir les garanties suffisantes de sécurité. Ils attendent des réponses que seules les boîtes noires aux mains des experts peuvent délivrer.

Suspendue aux incertitudes du temps judiciaire, la direction de la SNCF a souhaité accélérer la reprise du trafic à l’aube d’une semaine qui marque la fin des vacances en Lorraine et au Luxembourg, préfigurant un retour massif des travailleurs frontaliers.

Les bus maintenus à Thionville

Vendredi, dans un premier temps, Vincent Téton, directeur régional TER Grand Est, a assuré dans un courrier interne que «la SNCF a obtenu de la part des CFL les éléments qui (nous) donnent l’assurance que la circulation sur le réseau répond à (nos) exigences en matière de sécurité». La vérification des infrastructures par les CFL serait, selon lui, de nature à rassurer tout le monde.

Mais, dans un deuxième temps, les syndicats CGT, Sud Rail et CFDT, ont dénoncé dans un communiqué un passage en force, alors que l’enquête en cours n’a donné selon eux aucun élément nouveau susceptible de les rassurer. «Nous n’accepterons aucune pression de la part de la SNCF pour faire circuler des trains à nouveau entre la France et le Luxembourg», préviennent les syndicats.

La direction reconnaît le désaccord, mais reste sur sa volonté d’un retour à la normale. Lundi devrait rester une journée difficile pour les usagers du TER. Les services de bus mis en place depuis le jour de l’accident seront maintenus. Seuls les TGV devraient circuler sans rupture à Thionville.

Pierre Roeder (Le Républicain lorrain)

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