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Enseignement fondamental : des bilans plus lisibles


Les nouveaux bilans, présentés par Claude Meisch, ont été rendus plus lisibles pour les parents d'élèves. (photo Didier Sylvestre)

Quelque 18 000 élèves de l’enseignement fondamental sont évalués depuis cette rentrée des classes sur la base de bilans intermédiaires plus lisibles. Un nouveau système de notation indicatif est notamment lancé.

Faisant toujours partie des éléments les plus contestés de la réforme scolaire de 2009, les bilans intermédiaires, qui doivent documenter le développement des compétences des élèves de l’enseignement fondamental, ont subi un nouveau lifting. Après deux années de phase test, les nouveaux bulletins sont désormais une réalité pour les élèves des classes du cycle 2.1 (ancienne 1re année du primaire), 3.1 (3e année primaire) et 4.1 (5e année primaire). Les autres suivront dans douze mois.

Le rôle des parents est de plus en plus renforcé dans les écoles du pays. Alors que depuis la rentrée de septembre une nouvelle procédure d’orientation a été lancée, les mères et pères auront aussi un rôle plus actif à jouer dès la première année de l’enseignement fondamental. «Les échanges entre les enseignants et les parents doivent s’intensifier. Les nouveaux bilans intermédiaires doivent devenir un instrument de travail qui doit servir de base à une communication claire et facile entre parents et enseignants», souligne le ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch.

«L’évaluation des compétences de l’enfant ne doit pas se faire à un moment précis. Elle doit se faire en continu. Leur progression est alors documentée dans les nouveaux bilans», poursuit le ministre libéral qui est venu prendre le relais de la ministre socialiste Mady Delvaux-Stehres, à la base de la réforme de l’enseignement fondamental en 2009.

Claude Meisch bilans intermédiaires à l’école fondamentale

Le ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch. (photo LQ)

Aussi bien les enseignants que les parents d’élèves s’étaient rapidement plaints que les bilans, qui ne reposent plus sur des notes chiffrées, sont trop difficilement lisibles. L’université du Luxembourg a été chargée d’évaluer les bilans intermédiaires initiaux, lancées sous l’ancienne ministre de l’Éducation nationale. «On a lancé une phase test de deux ans et pris en compte, dans la mesure du possible, les critiques et suggestions», informe Claude Meisch, pour lequel un retour à un système d’évaluation plus classique, reposant sur un bilan chiffré, n’a pas été une option.

L’objectif est de rendre cet instrument d’évaluation plus lisible. À cet effet, un nouveau système de notation indicatif est notamment introduit. L’échelle va de A+ (très bon) à D (très mauvais). Ces nouvelles notes «lettrées» n’entrent cependant pas en compte pour attester le passage de l’élève au socle de compétences et donc au niveau de classe suivante.

Dans un premier temps, quelque 18 000 élèves des classes du cycle 2.1 (ancienne 1re année du primaire), 3.1 (3e année primaire) et 4.1 (5e année primaire) seront concernés par ces nouveaux bilans intermédiaires. Les autres vont suivre dès la rentrée prochaine. «Jusqu’à présent, on avait affaire à trois types de bilans intermédiaires, accompagnés d’un livret explicatif. Là, on a réuni ces éléments dans un nouveau livret unique», explique Pierre Reding, premier conseiller de gouvernement en charge du dossier.

Des traductions multilingues

Avant les vacances de Noël, les nouveaux bilans seront remplis une première fois avant d’être remis aux parents. «On va insister auprès des enseignants pour qu’ils permettent aux parents d’emmener chez eux les bilans afin d’approfondir la lecture. Ce n’est qu’en consacrant assez de temps aux bilans qu’ils vont pouvoir développer toute leur force», insiste le ministre Claude Meisch.

Les principales matières que sont l’allemand, le français et les mathématiques seront évaluées de manière complète. Les autres matières seront plus sommairement évaluées, sans toutefois perdre en valeur. L’application de l’élève dans son apprentissage et dans sa classe seront également évaluées. «La langue de base sera le français. Mais des traductions en plusieurs langues, dont le portugais et le serbo-croate, seront possibles», annoncent les responsables du ministère de l’Éducation nationale.

Dans les semaines à venir, des réunions d’information seront organisées afin de permettre aux parents de se familiariser avec les nouveaux bilans intermédiaires. Le bilan de fin de cycle reste lui également en vigueur. Un film explicatif a été mis en ligne sur le site officiel du ministère afin de mieux expliquer toutes ces nouveautés. En parallèle, les responsables du ministère sont prêts à répondre en ligne aux questions de toute sorte.

David Marques

http://bilans.men.lu

Le SEW/OGBL exige le «retrait de ces bilans inutiles»

Le syndicat d’enseignants SEW/OGBL, bien qu’impliqué dans l’élaboration des nouveaux bilans intermédiaires, a exigé avant même la présentation du nouvel outil d’évaluation au grand public son retrait. Les exigences des enseignants n’auraient pas été prises en compte, déplore le SEW/OGBL dans un communiqué.

«Toute discussion critique doit être évitée», déplore encore le syndicat, qui continue à reprocher au ministre Claude Meisch de voir l’école publique comme une institution qui «n’apprend plus à penser, elle apprend à fonctionner».

Par conséquent, il exige «le retrait de ces bilans inutiles» et l’élaboration d’un outil plus clair. «L’école publique doit permettre aux enfants de tous les milieux sociaux d’accéder aux savoirs et aux compétences qui permettent de créer un monde qui offre à chacun la possibilité d’une vie bonne», conclut le SEW/OGBL.

 

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