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Open d’Australie : Mandy Minella a fenêtre sur court (Interview)


Open d’Australie (qualifications) — La pression d’un retour dans les cent meilleures joueuses du monde est loin d’écraser Mandy Minella, qui écarte aussi une éventuelle comparaison avec Gilles Muller.

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Mandy Minella affirme ne pas pouvoir travailler son service en raison d’un bras toujours douloureux. (Photos : Julien Garroy/AFP)

Elle s’est donné du temps depuis octobre dernier et le BGL Open du Luxembourg. Le temps de se marier avec Tim Sommer, son entraîneur. Le temps de laisser son bras droit tranquille, celui qui l’a tant gênée la saison dernière. Elle redémarre la saison bien loin, au 180e rang mondial. Sur le plan tennistique, ses trois matches de qualification à Auckland lui ont redonné le sourire avant l’Open d’Australie, même s’il va falloir composer avec ce bras capricieux pendant un moment.

> Quelles sensations avez-vous eues à Auckland, pour votre premier tournoi de la saison ?

Mandy Minella : Elles ont été très bonnes dès le début de mon premier match (NDLR : contre la Tchèque Barbora Krejcikova, n° 173, 3-6, 6-3, 7-5), ce qui m’a fait plaisir. Mais ça m’a surtout beaucoup surprise car après cet hiver, durant lequel je n’ai pas joué pendant dix semaines en raison de ma blessure au bras (NDLR : un œdème qui l’a gênée toute l’année dernière), je m’attendais à mettre plus de temps pour trouver mes repères. J’ai fait une très bonne préparation à Melbourne juste avant, donc je pense que ça joue aussi.

> Vous avez terminé sur un 0-6, 0-6 face à Anna Tatishvili (n° 144, 4-6, 6-0, 6-0), au 3e tour des qualifications. Comment analysez-vous cela ?

J’ai eu un petit trou physique au début du deuxième set. Il m’a échappé un peu trop vite. J’ai ensuite repris mon énergie et j’ai eu des balles de break dans le premier jeu du troisième set. Tous les jeux étaient serrés et je n’ai pas réussi à les convertir. En fin de match, elle a élevé son niveau de jeu et je n’ai rien pu faire. Le score était un peu sévère mais je suis satisfaite des trois matches que j’ai faits cette semaine-là.

> Votre blessure au bras droit est-elle derrière vous ?

Pas définitivement. Je vais devoir gérer le volume de mes entraînements. Cela va encore prendre du temps. Je vois les kinés tous les jours pour soulager les muscles autour de mon bras, et même ma colonne vertébrale.

Vous êtes classée n° 180 mondiale aujourd’hui. Quel est votre objectif cette année ?

J’aimerais de nouveau entrer dans les cent. Je pense que si je ne suis pas blessée, j’en suis largement capable. Maintenant, il me faut un peu de temps car je vais devoir passer par les qualifications des tournois.

> Vous êtes-vous fixé des échéances ?

Non. J’ai réussi à atteindre tous mes objectifs : je suis entrée dans les cent en simple (NDLR : en 2012), dans le top 50 en double, j’ai joué tous les tournois du Grand Chelem dans le tableau principal et j’ai quasiment joué tous les grands tournois du monde. Maintenant, je veux prendre du plaisir, gagner des matches. Juste jouer au tennis.

> Avez-vous dans l’idée de modifier des aspects de votre jeu ? Où en êtes-vous, par exemple, avec votre service ?

Je ne peux pas travailler mon service pour l’instant à cause de mon bras… Il faut que je reprenne très progressivement. Donc avec Tim (NDLR : Sommer, son entraîneur et mari), en ce moment, on travaille beaucoup mon jeu du fond du court et tous les petits détails qui peuvent me faire avancer.

> Peut-on croire en une progression à la Gilles Muller cette année ?

Ce que Gilles a réussi l’année dernière n’a pas été reproduit souvent par les joueurs sur le circuit, il faut en être conscient. Je ne peux pas me comparer à Gilles car on a des jeux très différents. Mais je crois en une progression cette année.

> Arrivez-vous à suivre son parcours, d’ailleurs ?

Je suis ses résultats chaque semaine. Nous ne sommes plus que deux Luxembourgeois sur le circuit, donc il faut se serrer les coudes. Si on est sur le même tournoi, je passe voir ses matches pour l’encourager.

> Quel lien entretenez-vous avec lui ?

On se donne des conseils, on essaye de s’aider. Gilles est une personne très gentille, je peux beaucoup apprendre de lui. On se connaît depuis qu’on a commencé le tennis au Luxembourg.

> Avez-vous des modèles de joueuses ou de joueurs qui vous permettent d’avancer ?

J’ai toujours eu de l’admiration pour Steffi Graf, c’est grâce à elle que j’ai commencé le tennis. Il y a Maria Sharapova aussi. Elle est professionnelle jusqu’au bout des doigts. C’est une grande bosseuse, une grande championne. Les deux sont d’une grande classe, elles ont un bon comportement dans leur sport et en dehors. Chez les hommes, j’admire énormément Roger Federer et Rafael Nadal. Ce sont deux joueurs complètement différents, mais desquels je peux énormément apprendre.

> Vous dites depuis un moment que vous avez envie de jouer jusqu’aux JO 2016 et qu’après « on verra ». Où en êtes-vous dans votre réflexion ?

Je ne me vois pas arrêter tant que je garde mon niveau et que j’ai encore envie de jouer. Et pour l’instant, je prends encore beaucoup de plaisir.

> Quelles sont vos ambitions à l’Open d’Australie ?

Prendre mon pied sur le court et gagner beaucoup de matches.

Entretien avec notre journaliste Raphaël Ferber

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