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[Natation] Euro Meet : des perfs, des stars et quelques désillusions


Comme il s'y attendait, Raphaël Stacchiotti a vécu une 20e édition compliquée. (Photo Julien Garroy)

Des stars qui affolent les chronos, des Luxembourgeois qui se défendent bien et quelques déceptions, notamment pour un Raphaël Stacchiotti frustré : la vingtième édition de l’Euro Meet aura été riche en enseignements.

Raphaël Stacchiotti était passablement énervé à l’issue de sa finale du 200 m 4 nages, terminée à la huitième place avec un chrono de 2’06:51. Diminué par des problèmes de santé depuis le début de l’année, l’Ettelbruckois n’a pas pu donner ce qu’il voulait. Et ça le rendait tout simplement fou : «Ça me casse les c… Je savais que je n’avais rien à espérer. Je déteste sentir ça, mais je ne pouvais tout simplement pas aller plus vite. J’étais totalement vide. Après 80 m, je ne sentais même plus les jambes de celui qui était à côté de moi… je n’avais aucun jus !», peste l’Ettelbruckois, qui avait même renoncé à participer, la veille, au 100 m nage libre, histoire de garder de l’influx pour sa finale.

Peine perdue : «Le 100 m dos (NDLR : sur lequel il termine 4e en 56:77) montre les qualités que je peux utiliser. Mais mon 200 m 4 nages montre ma forme. Si j’avais nagé en 2’04 ou 2’03, ça allait. Mais là, je suis vraiment très loin.» Il va désormais tenter de récupérer, quitte à se reposer une semaine, avant d’attaquer fort dans une semaine, histoire d’être prêt pour le stage prévu en Sierra Nevada avec Philip Heintz, dans trois semaines.

Monique Olivier avait quant à elle le sourire. Celle qui a décidé de désormais délaisser le 800 m, son ancienne spécialité, a vécu un excellent week-end : «C’est simple, c’est mon meilleur Euro Meet. Je n’avais jamais atteint une finale A. Une première compétition en grand bain, ça peut être tout ou rien. J’avais nagé 4’26 ici l’an passé et là je fais 4’19, c’est une grosse amélioration. C’était peut-être suicidaire de passer en 1’01, mais je me suis dit qui ne tente rien n’a rien», indique celle qui semble s’être bien adaptée à sa vie à Édimbourg : «L’année dernière, je devais composer avec tout cela, mais maintenant, je me sens bien et je veux battre mes records nationaux», annonce-t-elle.

Jackie Banky se montrait également plutôt satisfaite de son week-end. L’étudiante en informatique est en pleine période d’examens et n’a pas vraiment pu s’entraîner comme elle le souhaitait. Mais ça s’est plutôt bien passé : «Généralement, l’Euro Meet, ça ne va jamais bien. Mais là, j’ai presque nagé mon meilleur chrono sur le 200 m nage libre, en plus le matin alors que je n’avance pas le matin», sourit-elle. Si elle préfère passer sous silence sa contre-performance sur le 100 m nage libre, elle a claqué son deuxième meilleur temps sur le 200 m dos, distance sur laquelle elle se donne le plus de chance de pouvoir décrocher sa qualification pour les championnats d’Europe de Glasgow, cet été.

Rémi Fabiani fait partie de cette jeune génération prometteuse de nageurs luxembourgeois. Celui qui a dans le viseur les Jeux olympiques de la Jeunesse en Argentine a profité de sa dernière course, hier, sur le 200 m dos, pour assurer d’ores et déjà sa place à Helsinki : «Je ne m’y attendais pas. J’étais déçu d’être à la ligne d’eau n°9, mais je me suis dit que j’allais tout donner. J’étais mort après 150 m, mais j’ai serré les dents», indique celui qui a amélioré tous ses chronos lors de ce week-end.

Max Mannes, même battu notamment par Rémi Fabiani en finale du 200 m dos, avait malgré tout le sourire : «Mon bilan est très bon : je fais meilleur temps sur le 100 et le 200 m nage libre, je participe à deux finales A et une finale B, ça s’est très bien passé», indique le géant.

Les autres Luxembourgeois se sont battus avec leurs armes. Bob Sauber, qui a délaissé également les longues distances s’alignait sur les 100 et 200 m nage libre : «L’ensemble est correct», indique-t-il. Les sœurs Rachael et Sarah Black n’ont pas connu la même fortune. Si la première a échoué pour cinq centièmes dans son objectif de nager sous les 2’30, sa jumelle se montre globalement satisfaite : «Deux courses étaient bien et deux autres étaient moyennes. C’était trop rapide», explique Sarah. Et Rachael pense déjà à l’an prochain : «L’objectif, c’est d’entrer en finale sur le 200 m 4 nages en 2019.»

Les Dudelangeoises étaient les rares à être capables de tenir plus ou moins leurs rangs. En effet, le groupe de Claude Waltzing a littéralement été décimé : «Ralph Daleiden est H. S. depuis deux semaines, Chanel Fabiani est malade, Alicia Turmel également. Sur les 13 nageurs habituels, je me suis retrouvé avec seulement quatre à l’entraînement. Dans ces conditions, impossible de faire du bon boulot.»

Les stars étrangères ont quant à elle répondu présent. À commencer par l’équipe britannique, qui a littéralement trusté les podiums. La reine Sarah Sjöström a empilé les médailles (4 en or et 2 en argent) pendant que la petite merveille russe Kliment Kolesnikov en a pris trois et James Guy, Sarah Köhler, Georgia Davies, Jessica Steiger et Adam Peaty en décrochent deux. Le roi de la brasse apprécie visiblement le rendez-vous du mois de janvier : «C’était une bonne course pour voir où je me situais. Le 50 m était bien hier (NDLR : il a battu son record du meeting). Aujourd’hui, j’aurais bien voulu battre mon chrono, mais ce n’est pas forcément évident. Maintenant, je vais me concentrer sur les Jeux du Commonwealth, qui sont une compétition intermédiaire avant les championnats d’Europe.»

Romain Haas

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