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Mondiaux de cyclo-cross à Valkenburg : Majerus avance avec prudence et sans pression


"J'ai préféré revenir en janvier avec un programme plus léger et peut-être que je bénéficie d'un peu plus de fraîcheur", confie Christine Majerus. (Photo Julien Garroy)

Christine Majerus, 30 ans, avance prudemment vers les Mondiaux de Valkenburg où elle paraît en mesure de tirer son épingle du jeu.

À regarder votre septième place, dimanche à Hoogerheide, dans la dernière manche de la Coupe du monde, alors que vous êtes restée longtemps en quatrième place, on se dit que vous avez franchi un cap. C’est également votre impression ?

Oui, et malheureusement, car ça va me mettre la pression (elle rit). Mais dans mes deux dernières manches de Coupe du monde (5e à Nommay et 7e à Hoogerheide), j’ai davantage roulé avec les meilleurs que par le passé. J’étais parvenue à terminer cinquième à Namur la saison dernière, mais jamais je ne m’étais retrouvée dans le coup pour viser un podium. À Nommay, je suis restée longtemps troisième et à Hoogerheide, je suis restée longtemps quatrième. Je suis plutôt agréablement surprise. En novembre et en décembre, mes sorties en Coupe du monde n’avaient pas été terribles. J’ai préféré revenir en janvier avec un programme plus léger et peut-être que je bénéficie d’un peu plus de fraîcheur. Évidemment, je suis contente de reprendre du plaisir dans ces grandes compétitions.

Avec quelle idée prendrez-vous le départ samedi des Mondiaux ?

Toujours la même idée, qui est d’essayer de rester au plus près des meilleures. Je pense que ma performance dépendra surtout de ma forme du jour. Je sors d’une période où je n’avais pas de grandes sensations à l’entraînement, où ça n’allait pas trop et puis il y a eu mes bons résultats en Coupe du monde. Alors je reste prudente. Si ça va bien, je serai devant et je ferai tout pour faire le meilleur possible, pour ne pas avoir de regrets. En début de saison, je fixais mes objectifs avec un top 15. Désormais, je pense que je peux faire un top 10. Après entre trois, quatre et quinze ça peut aller vite. À Hoogerheide, nous étions une vingtaine de filles en moins de deux minutes. Mais je n’ai pas envie de me mettre la pression car cela ne sert à rien.

Depuis 2011, vous participez régulièrement aux Mondiaux où vous avez donc déjà signé trois top 10. Qu’avez-vous retenu de ces expériences ?

J’ai retenu que le contexte est toujours un peu particulier. Toute la saison, je fonctionne avec mon staff et pour les Mondiaux, je continue avec mes gars. Mais c’est différent. Il y a plus de monde autour. On se retrouve dans une équipe où les ambitions divergent quelquefois. Il ne faut pas que je perde de vue que je suis là pour un résultat. Pas seulement pour participer. À moi d’être vigilante.

Et dans la compétition en elle-même ?

Cela reste une course spéciale car la rivalité entre Belges et Néerlandaises est toujours forte ce jour-là, et ça donne une atmosphère particulière. Mais la course en elle-même ne va pas beaucoup différer des manches de Coupe du monde. C’est sûr que pour les meilleures, il y a un beau maillot en jeu, uniquement sur cette course. Il y a donc plus de pression pour les favorites. Mais pas pour moi.

À quel scénario vous attendez-vous ?

Le circuit de Valkenburg que je vais redécouvrir jeudi a un peu changé, je crois. Entre la manche de Coupe du monde en octobre 2016 et ce championnat, ce sera forcément différent. D’après ce qu’on a appris, ce sera plus physique. Comme les conditions météorologiques prévoient de la pluie, ce sera dur également. Le départ sera évidemment important. Ils l’ont rallongé par rapport à la manche de la Coupe du monde en 2016. Mais ce secteur sera capital pour la suite. Dimanche, à Hoogerheide, j’étais dans les choux (NDLR : elle a été gênée par l’Américaine Katherine Compton). Mais je ne me suis pas découragée et je suis revenue dans la course.

De la pluie et donc de la boue sont prévues d’ici samedi. Des conditions que vous appréciez, non ?

A priori oui, surtout lorsque je viens en forme. Cela m’avantage. Les circuits rapides sont moins adaptés à mon style de course et à mon gabarit. Disons que dans l’idéal, il me faudrait un circuit comme celui de Nommay. Si j’ai une bonne journée, ça peut jouer en ma faveur.

Vous avez connu une saison différente de celle de l’an passé où vous aviez effectué une saison pleine et, finalement, vous vous retrouvez à l’approche des Mondiaux dans une forme semblable…

Disons qu’à Belvaux, l’an passé, j’étais dans une forme stagnante pour aborder les Mondiaux. J’avais bien géré le truc. Si on regarde mes dernières semaines, on peut croire que je suis dans une forme ascendante. C’est mieux. Tous les hivers sont différents. Mais par respect pour mon sport et par respect pour mes adversaires, je ne me voyais pas faire cinq courses dans la saison. J’ai fait le choix d’une saison écourtée mais quand même dense depuis novembre. C’est une question de crédibilité. Mais j’ai opté pour une orientation un peu différente avec moins de courses en Belgique et davantage au Luxembourg, en France et en Suisse. Du coup, j’ai peut-être gagné en influx nerveux. Et c’est peut-être pour ça que j’ai une forme ascendante.

Vous comptez reconduire ce schéma pour les saisons prochaines ?

Aussi longtemps que je ferai de la route. Je pense qu’en fin de carrière, j’aimerais tenter de refaire une saison hivernale complète, histoire de voir ce que ça donne. Vous ne me verrez pas faire une saison de cinq courses. Je fais ça pour le plaisir et je ne vais quand même pas me salir que cinq fois dans une saison !

Entretien avec Denis Bastien

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