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Marwane Benamra (Mondorf), élevé au milieu des géants


Benamra tout à gauche, Martial et Tolisso tout à droite. Séance de tirs au but contre Bordeaux, en Coupe Gambardella. (photo DR)

[BGL Ligue – 11e journée] L’attaquant de Mondorf, meilleur joueur de DN à l’heure actuelle, a été formé avec pas moins de deux champions du monde. Et ça se voit.

Amine Nabli se souvient de son retour de vacances, cet été. Ce jour-là, le capitaine de Mondorf se déplace jusqu’à Amnéville, où son club dispute un match amical avec un garçon qu’il n’a encore jamais vu : Marwane Benamra. Et découvre un apprenti magicien de 23 ans.

« Je revois ce pauvre défenseur monter sur lui. Marwane reçoit le ballon, se le lève et lui fait un sombrero. Le défenseur était encore en train de chercher le ballon que Marwane avait déjà battu le gardien. Je n’aurais vraiment pas aimé être à sa place. » Depuis cet après-midi, Nabli, qui n’en revient pas de tant de facilité, balle au pied, le jure la main sur le cœur : « Depuis le début de saison, c’est minime ce que Marwane nous apporte, par rapport à son talent ! »

Décisif toutes les 85 minutes

Puisqu’il faut parfois salir la beauté du geste par des considérations bassement comptables, cet apport encore jugé insuffisant est quantifiable. Benamra, actuellement meilleur joueur du championnat (6,38 de moyenne) pèse déjà 6 buts et 2 passes décisives (sans compter les deux qu’il a distillées en Coupe). Au vu de son temps de jeu, il est décisif toutes les 85 minutes et est impliqué dans 61,3% des buts de son équipe. Pas mal pour un garçon de 23 ans qui vient de débarquer dans la région.

C’est Koray Özcan, le gardien du club, avec qui il a été formé deux ans à Évian, qui l’a convaincu de rejoindre la DN et, depuis, tous les deux partagent un appartement dans la cité thermale avec Fatih Eren. Özcan et Eren travaillent. Benamra s’ennuie à la maison. « Ce n’est pas Miami ou Los Angeles, s’esclaffe Özcan, mais on aime de toute façon bien rester à la maison. »

L’hiver approchant, Benamra restera peut-être encore un peu plus en mode cocooning. L’ailier gauche, que son staff utilise un peu partout sur le front de l’attaque, sort de deux ans en D1 algérienne et d’une saison en D3 espagnole ( photo ), des climats plus propices aux techniciens, même si Benamra n’a « pas encore croisé de terrain catastrophique » (ça viendra, mais Özcan jure qu’alors, « il continuera de faire des différences »). Le Franco-Algérien avait encore des offres, là-bas, mais après une longue hésitation, la « philosophie de Paulo Gomes m’a plu ». Il ne serait sans doute pas venu sur la base de celle d’Arno Bonvini, mais vu que Mondorf veut désormais s’essayer à la possession…

Sept ans de formation à l’OL

En ce début du mois de novembre, Mondorf va entrer dans les matches qui comptent double. Il affronte Rosport, ce dimanche, puis enchaînera avec Hostert et Hamm. Des rencontres à ne pas perdre et lors desquelles posséder un homme qui peut faire la différence à lui seul peut être bienvenu.

Ça, Benamra sait faire. Il a passé sept années au centre de formation lyonnais. Özcan jure que les jeunes qui en sortent ont « parfois un sens du but supérieur à certains pros ». Benamra opine : « Techniquement, c’est là-bas que j’ai tout appris. Lyon se trompe rarement, ou jamais. » Aussi ne hurle-t-il pas au scandale quand le club décide de couper son contrat, à 18 ans. Il lui restera au moins le bagage et un vécu commun avec deux champions du monde et l’un des joueurs les plus chers de la planète : « J’ai un peu joué avec Nabil Fekir, mais j’ai surtout été formé avec Martial et Tolisso, la génération 95, l’une des meilleures du club. »

Ça ne comptera déjà plus face à Rosport et sa défense. Nabli s’attriste que Danel Sinani soit parti au Fola (« Marwane et lui seraient tellement complémentaires »), mais compte sur les libertés laissées à la recrue (« Un joueur imprévisible comme ça, il ne faut surtout pas le limiter ») pour empocher les trois points et se donner de l’air. Mais au-delà du classement, ses colocataires s’attendent à retrouver, sur les chevilles du «Lyonnais», les traces de l’énervement de ses victimes du week-end : « À force d’humilier les défenseurs, il commence par en faire les frais », sourit Özcan…

Julien Mollereau

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