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[Jeux européens] Warling a déjà tout gagné


Jenny Warling a pris ses marques avec Pola Giorgetti. Jeudi, c’est déjà le grand jour. Avec une poule très intéressante. Qui lui permet de rêver, pourquoi pas, à une médaille. (Photo : dr)

Revenue d’une seconde rupture des ligaments croisés du genou, Jenny Warling a réussi à revenir à temps pour défendre ses chances en Pologne.

Jenny Warling n’est pas faite du même bois que tout un chacun. Il faut dire qu’on ne devient pas numéro quatre mondiale sans avoir, outre une sacrée dose de talent, un mental à toute épreuve! Et peu importe les obstacles. En août 2018, elle subit une rupture des ligaments croisés du genou et en mars de l’année suivante, elle est sacrée championne d’Europe des -55 kg, à Guadalajara. Vous avez dit résilience?

Malheureusement, un scénario presque identique s’est reproduit en décembre dernier. Un entraînement, un faux mouvement, le genou qui part… Rebelote : «J’ai passé une IRM le lundi. Le mardi j’étais opérée.»

À ce moment, le calendrier était très serré, avec les Jeux européens exactement six mois plus tard : «J’ai tout de suite compté les mois», confie la jeune femme de 29 ans. Qui a dû attendre mars pour être assurée de bien faire partie des huit combattantes qualifiées pour l’événement.

Entre-temps, le très long chemin vers le retour en forme a démarré : «Après l’opération, c’est six semaines avec une attelle. Je ne pouvais pas plier le genou.» À ce moment, on ne parle évidemment pas de karaté : «Chaque jour, j’allais chez le kiné. Et début février, j’ai pu recommencer à marcher. À retourner au boulot, car je ne pouvais pas conduire. Et puis le LIHPS (NDLR : Luxembourg Institude for High Performance in Sport) m’a donné un spinning bike, j’ai donc fait beaucoup de vélo. Quand j’allais chez le kiné, je travaillais avec une machine qui enlève le poids du corps. Beaucoup de travail en piscine également.»

Sans repère en Pologne

Et ce n’est que quatre mois après son opération qu’elle a pu commencer à courir. Et le retour sur le tatami s’est effectué au mois d’avril et celui à l’entraînement national seulement début mai. Contrairement à son premier retour de blessure, impossible de faire une compétition de préparation. C’est donc sans aucun repère qu’elle va se présenter aujourd’hui sur le tatami de Bielsko-Biala, à une centaine de kilomètres de Cracovie.

De toute façon, quel que soit son résultat, elle a d’ores et déjà gagné. Elle a remporté la course contre la montre qu’elle mène depuis Noël dernier. Et c’est bien là l’essentiel. Après, sachant qu’elles sont huit sur la ligne de départ et que quatre repartiront avec une médaille (NDLR : il y a deux médailles de bronze), on se prend à rêver d’une nouvelle breloque pour celle qui a participé aux deux premières éditions des Jeux européens (éliminée en poule à Bakou en 2015, médaillée de bronze à Minsk en 2019).

Elle a en tout cas mis toutes les chances de son côté, avec une planification minutieuse effectuée en collaboration avec son staff et les kinés, la présence de sa copine Pola Giorgetti, qui fait office – comme aux Jeux mondiaux de Birmingham – de sparring-partner de luxe. Un soutien sans faille : «C’est plus facile quand tu as des gens autour de toi qui te soutiennent et t’encouragent.» Et toujours avec cette volonté de fer : «Avoir cet objectif m’a beaucoup aidée. J’étais concentrée. Au début, j’ai fait comme si j’étais sûre de me qualifier. Ça m’a donné la motivation pour m’entraîner chaque jour et être prête maintenant.»

Reste la vérité du tatami. Et celle-là, seule Jenny Warling la détient : «La dernière fois que j’ai combattu, c’était début décembre à la Venice Cup, où j’avais terminé troisième. Je ne pense pas trop au résultat. Pour moi, être ici est déjà une victoire en soi. Je ne me prends pas la tête. Je sais que je peux combattre. Je suis excitée d’y être. Ça m’a manqué. Je suis contente de ce qui vient maintenant.»

Sa poule : Madina Sadigova (Aze/WR 9), Ivet Goranova (Bul/WR 35), Maria Kerner (Pol/WR 67), Jenny Warling (LUX/WR 21)

Giorgetti, fidèle au poste

Comme ce fut déjà le cas aux World Games l’an passé à Birmingham, Pola Giorgetti accompagne Jenny Warling en tant que partenaire d’entraînement. Un rôle qui lui convient parfaitement : «Ça avait bien fonctionné (NDLR : elle avait terminé 4e). Elle a bien aimé que je sois là. Non seulement pour l’entraîner niveau karaté, mais aussi en tant que copine pour avoir quelqu’un à ses côtés.» Son rôle est très clairement d’être au service de Jenny Warling : «Elle m’a d’abord envoyé les dates où elle voulait s’entraîner, du coup, je ne faisais pas d’autres entraînements. Et ensuite avec Raphaël (NDLR : Veras, l’entraîneur national), ils mettent au point des exercices et je suis là pour servir de sparring. Si on me demande d’attaquer, je le fais, si je dois servir de cible, je le fais, si je dois juste bouger avec elle, je le fais. Je m’adapte. Et le jour de la compétition, je l’échauffe jusqu’au dernier moment. Ensuite, je monte dans les gradins pour l’encourager.»

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