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Imbroglio sur la reprise du foot féminin : «Ça a fait des remous, mais…»


Carine Nardecchia estime que la FLF ne snobe pas le foot féminin, malgré une reprogrammation du foot dames ce week-end, annoncée comme pour combler un oubli (Photo : Julien Garroy).

Carine Nardecchia, la présidente de la commission du foot féminin, assure de l’implication de la FLF pour une reprise dans les temps, ce week-end.

La décision initiale de la FLF de ne pas faire perdurer la Ligue 1 dames était-elle mal avisée?

Carine Nardecchia : Le 23 octobre, la FLF a dû réagir rapidement aux propos et aux recommandations de monsieur le Premier ministre qui, lors de sa conférence de presse, a parlé de maintenir les matches et les entraînements des sports d’élite, un terme assez vague et qui laisse de la place pour des interprétations. C’est pour cela que nous avons attendu de recevoir des informations plus claires, puis nous avons agi en conséquence : BGL Ligue et Ligue 1 dames pourront recommencer à jouer à partir du 22 novembre. Les dames n’ont pas été oubliées et nous n’avons pas  commis d’erreur de jugement. Je trouve cela dommage qu’on parle encore de manque de considération du football  féminin. Beaucoup de choses positives se sont passées à ce niveau. Je pense que pour certains, les choses ne vont pas assez vite, mais „chi va piano va sano e va lontano*“ tant qu’on progresse. Et c’est le cas. Par contre, concernant le futsal, sport de salle, nous nous sommes appuyés sur les décisions prises par les fédérations de handball et basket-ball.

Pas de manque de considération

La décision de fin octobre a-t-elle tout de même suscité une grosse levée de boucliers dans le foot féminin?

Oui, cette décision a fait des remous dans certains clubs qui sortent à chaque fois la carte du manque de considération du foot féminin ce que je  trouve dommage car tel n’est pas le cas.

N’avez-vous pas l’impression d’avoir raté l’occasion de marquer votre considération en installant des trios arbitraux pour finir l’année, histoire que les dames évoluent enfin un peu dans des conditions qui se rapprochent de celles des hommes?

Concernant le trio arbitral, je ne parlerais pas vraiment d’un refus. Il  y a effectivement eu une demande au niveau de la plupart des  entraîneurs. Cependant, pendant cette période de Covid qui est tout de  même une période assez compliquée pour les clubs d’un point de vue  financier (pas de recettes), nous ne trouvons pas bénéfique d’imposer des charges supplémentaires à nos clubs. Et nous devons tout de même prendre en considération l’avis de tous les clubs pour les traiter de façon égale.

Avez-vous craint, ou craignez-vous une désaffection plus grande des dames en l’absence de championnat?

Je ne pense pas que certaines joueuses auront plus tendance à  décrocher que leurs homologues masculins. Elles sont aussi orgueilleuses, persévérantes et disciplinées que les hommes. Nous ne nous attendons pas à une baisse d’effectifs. Les échos reçus par nos  clubs et nos entraîneurs ne nous prédisent en tout cas pas de baisse.

Entretien avec Julien Mollereau

* Que l’on pourrait traduire par «qui veut voyager loin ménage sa monture».

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