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[Handball] Et maintenant, que fait-on?


Si la FLH venait à mettre un terme à la saison, le titre de champion pourrait revenir au HB Esch de Julien Kohn. «Ça me gênerait...»Julien (Photo : Luis Mangorrinha )

Si la FLBB a décidé d’arrêter le championnat et que la FLF renonce pour l’heure à cette éventualité, la FLH n’a pas encore pris de décision. Mais qu’en pensent ces acteurs?

Dimanche soir, la fédération luxembourgeoise de basket prenait la décision, radicale, de mettre un terme au championnat. Le lendemain, son homologue du football se refusait à une telle issue. Son président, Paul Philipp, déclarait ainsi dans notre édition d’hier que «l’annulation, ce n’est pas une chose que nous avons à l’esprit. On tient bon.» Au vu de ces deux positions diamétralement opposées, qu’en est-il désormais pour le championnat de handball? Patron de la FLH, Romain Schockmel se montrait plutôt confiant dans notre édition du 14 mars : «Il y a un phénomène d’exagération. On ne sait pas à quel stade en est l’épidémie, mais ce virus va voir son agressivité diminuer au fil des saisons et l’arrivée des beaux jours. Je suis persuadé que d’ici quelques semaines, cette histoire va se terminer.» Une position ne laissant que peu de doutes au fait de pouvoir mener cet exercice 2019/2020 à son terme. Pour l’heure, la FLH a suspendu le championnat jusqu’au 29 mars.
De toute évidence, et au vu de la progression de la pandémie du coronavirus, cette suspension sera prolongée de plusieurs semaines. Mais jusqu’à quand? Une interrogation liée directement au manque de lisibilité quant à la progression même du Covid-19. «Je ne l’espère pas, mais c’est possible que le nombre de contaminations augmente dans les prochaines semaines», estime le pivot international du HB Esch, Julien Kohn, peu optimiste à l’idée de voir la saison arriver à son terme : «Si on veut absolument jouer le play-off comme prévu et dans sa forme initiale, on peut le faire, mais on finirait quand, vers la mi-août?»

Il est peut-être envisageable, si les clubs sont d’accord, d’organiser un mini-play-off sur le modèle de celui qui existe en D2 française

Cette «forme initiale» paraît, en effet, difficile à honorer. Commencé le 7 mars, le play-off titre n’en est qu’à ses débuts et neuf journées restent à disputer. Dans sa forme originelle, celui-ci devait s’achever le 23 mai. Entraîneur des Red Boys, Sylvain Brosse n’est pas favorable à l’arrêt pur et simple de l’exercice. «Si on n’a pas d’autre choix, tant pis, mais sportivement, ça ne me paraît pas très correct», déclare le technicien, tout en glissant une idée en passant : «Il est peut-être envisageable, si les clubs sont d’accord, d’organiser un mini-play-off sur le modèle de celui qui existe en D2 française.»
La formule est la suivante : des barrages opposent, en match aller-retour, les clubs classés de la 3e à la 6e place. Les deux vainqueurs et les deux premiers du championnat, exempts de ces barrages, s’affrontent ensuite le temps d’un week-end lors d’un Final Four qui voit le vainqueur accéder à la Lidl Starligue. Dans ce cas, celui-ci serait désigné champion de Luxembourg. Cette solution serait potentiellement séduisante d’autant qu’après trois, quatre, cinq semaines ou plus (?) sans compétition ni entraînement, les organismes auraient besoin d’un petit délai pour retrouver le rythme. «Deux semaines ne seraient pas de trop», estime le technicien differdangeois sans pour autant écarter le spectre d’une saison achevée prématurément. «À situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle! S’il n’y a pas d’autre choix, il faudra arrêter. Dans ce cas, je serais d’avis de se référer au classement à l’issue de la saison régulière…»
Dans ce cas, déjà vainqueur de la Coupe de Luxembourg, Esch hériterait du titre de champion et réaliserait le doublé pour la deuxième année consécutive. Pas de quoi faire rêver Julien Kohn. «Si on s’en tient au classement actuel, on serait champion, c’est vrai. Peut-être qu’on le mériterait, mais je ne pense pas me tromper en disant que personne au club ne voudrait être sacré de cette manière, déclare le défenseur. Personnellement, ça me gênerait d’être désigné champion de cette manière. Après, ça ne reste que du sport et il y a des choses plus urgentes. Quand on entend ce qui ce passe un peu partout, c’est inquiétant. Alors, un titre de champion…»
Chris Auger partage également cet avis. «Sa décision peut paraître excessive, mais la FLBB, c’est peut-être elle qui a raison…» Les mauvaises langues diront qu’il est normal pour le gardien international de prendre du recul au vu de la position de Käerjeng dans la hiérarchie. «C’est vrai que le titre, ça fait un moment que c’est un sujet qui ne nous concerne plus», concède-t-il avec beaucoup d’humour avant de rappeler que, contrairement au monde du sport professionnel, «il n’y aurait pas trop d’incidences en cas d’annulation».
Hier, Xavier Bettel a décrété l’état de crise pour les trois prochains mois. De quoi permettre au portier, revenu hier de la maternité avec un petit Hugo dans les bras, de conclure sur une note remplie de justesse : «Quand ton Premier ministre décrète l’état d’urgence, le sport n’est clairement plus la priorité. Alors savoir qui est champion, franchement, ça m’est égal. Il y a vraiment d’autres priorités…»

Charles Michel

«Qui va monter? Qui va descendre?»

La saison d’Axa League ne se résume pas uniquement à la course au titre. Que la saison en vienne à être définitivement arrêtée, voire annulée pour déboucher sur une «saison blanche» et qu’il n’y ait pas de champion désigné, c’est une chose. Mais qu’en est-il dans le bas du tableau? Président de Pétange, engagé dans la poule maintien/montée, Jean-Claude Muller met le doigt sur un point assez épineux : «Bien sûr, Schifflange et Pétange, nous luttons pour le maintien, mais Rumelange, Standard et Mersch visent la montée. Alors, en cas d’arrêt, que ferait-on. Qui va monter? Qui va descendre?» Autant de questions sur lesquelles la FLH pourrait devoir rapidement se pencher…

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