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Frank Schleck : « Très fier d’avoir porté le tricot luxembourgeois »


frank schleck était très ému au moment d'annoncer qu'il mettait un terme à sa carrière à l'issue de cette saison.

Le coureur mondorfois a surpris tout son monde en profitant de la traditionnelle conférence de presse du chef de mission au village olympique pour annoncer sa prochaine retraite sportive.

Le cadre était improbable : une minuscule salle, juste derrière le comptoir principal du village olympique. Un endroit dans lequel on est pourtant parvenu à faire tenir une petite vingtaine de personnes, agglutinées comme elles pouvaient pour entendre ce qu’avait à dire Heinz Thews, le chef de mission. Après quelques nouvelles concernant  l’état des lieux : « On a beaucoup investi au niveau du ménage », a confié le technicien présent depuis deux semaines au Brésil. Mais après l’annonce que tout le monde attendait, à savoir le nom du porte-drapeau, qui a échu à Gilles Muller, auteur d’une superbe saison, Frank Schleck, seul athlète présent à ce rendez-vous médiatique, a pris le micro.

Et immédiatement on a senti qu’il se passait quelque chose. Le ton posé mais les yeux brillants, le Mondorfois se préparait à une grande annonce. A quelque chose qui lui tenait à coeur : « C’est moi qui ai demandé à pouvoir prendre la parole », expliquera le coureur de Trek-Segafredo. Car Frank Schleck avait quelque chose à dire : après avoir évoqué ses troisièmes JO, après Athènes (« J’ai commencé avec Armstrong) et Pékin, il a évoqué sa carrière : « Cela fait quinze ans que je suis pro ». Et après avoir manqué un temps d’arrêt, la nouvelle est tombée : « Je ne serai plus coureur professionnel l’an prochain. »

Pas encore à la retraite Même s’il s’en rapproche, Frank Schleck n’en a pas encore terminé de son illustre carrière : « J’ai encore quelques courses au programme. Je rêve d’en gagner encore une. » Après les JO, il participera au Tour de l’Alberta avant d’enchaîner avec les deux courses World Tour au Canada (Québec et Montréal). Et sa carrière s’achèvera ensuite en Italie, avec Beghelli, Milan-Turin, Emilie et le Tour de Lombardie en apothéose.

Une décision qui a été longuement mûrie : « Ce n’est pas une décision que l’on prend comme cela. Mais vous savez, vous partez trois semaines en stage, vous revenez deux jours, vous repartez sur le Tour de Suisse, vous rentrez voir votre famille pendant trois jours avant d’aller à la reconnaissance du Tour de France, puis le Tour de France. Tout cela pendant des années et des années… Je suis loin de la maison plus de 200 jours par an », analyse Frank Schleck, en présence de son petit frère Andy, qui assistera Bernhard Baldinger l’entraîneur national lors de la course de samedi.

S’il est bien sûr ému, Frank Schleck se réjouit : « Je suis content d’avoir pu prendre cette décision alors que je suis encore à un bon niveau. Sans mon refroidissement sur le Tour de France, je sais que j’aurais pu me hisser parmi les 15 meilleurs. »

Le choix de faire cette annonce à cette occasion n’est pas non plus anodin : « Je tenais à redonner à la fédération et au COSL ce qu’ils m’ont donné. Je suis Luxembourgeois, j’habite au Luxembourg et j’ai toujours été très fier de porter le t-shirt luxembourgeois. C’est pour cela que j’ai choisi ce moment. »

Quand on lui demande de se retourner sur sa carrière, Frank Schleck ne veut pas choisir : « J’ai terminé 3e, 4e, 5e du Tour de France; j’ai gagné quelques belles courses. A chaque fois ce sont de bons moments. Qu’on ne peut pas comparer. Il faut juste les savourer pour ce qu’ils sont. »

La suite? Frank Schleck n’y a pas encore pensé. Il parle simplement de « nouveaux challenges ». Mais d’ajouter : « Quand on est professionnel, et je le suis, on se doit en tant qu’employé de respecter son employeur. Je suis pro jusqu’au 31 décembre. Si on veut faire le job et être responsable, on n’a pas le temps pour préparer d’autres choses à côté. Une fois qu’il aura raccroché son vélo, il aura le temps de réfléchir à la suite. Mais surtout de profiter de sa petite famille, qu’il va enfin pouvoir voir davantage.

Mais auparavant, il lui reste déjà une course, dès samedi. Et de son propre aveu, ça va être terrible : « Ca va être un massacre. Avec la distance, la chaleur, la montagne et la descente très technique, avec des tas de virages serrés et qui penchent du mauvais côté, ça va être un carnage. » Pour lequel Frank Schleck, même toujours diminué par son refroidissement du Tour de France, se montre très motivé.

De notre envoyé spécial à Rio, Romain Haas

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