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[Football] Wilwerwiltz – F91 (0-13) «Joubert, mets-toi un but toi-même!»


Petit instant de gloire pour Arnold Nsiku, l'intéressant arrière gauche, et toute son équipe. Qui a gardé le sourire, malgré l'écrasante mais logique défaite. (Photo : eddie guillin)

COUPE DE LUXEMBOURG (32e DE FINALE) On peut se faire fesser avec un sourire jusqu’aux oreilles. Dézingué comme prévu par le F91, le petit club de D3 a fait la fête malgré tout.

Le F91 n’avait pas le déplacement le plus lointain de l’élite, mais sans doute le plus exotique : si la Jeunesse est allée rendre visite à Troisvierges, 20 kilomètres plus au Nord, sa venue à Wilwerwiltz, sa main courante, son pré, son ambiance bon enfant, resteront comme un des beaux moments de cette édition, qui justifie largement le remaniement du système.

La FLF a raison. Mieux vaut offrir ce genre de journées à ses petits clubs le plus souvent possible : hier, près de la moitié de Wilwerwiltz était au stade et voir le sourire sur tous ces visages juste parce que certains des héros de Toulouse et du match nul contre la France (0-0) foulent le pré en même temps que Pit Fretz, Dave Packbier ou Gérard Pütz, se suffit en lui-même. La Coupe, au moins dans ses premiers tours, c’est ça.

L’histoire retiendra d’ailleurs que Jonathan Joubert, hilare la plupart du temps, à chaque fois que Wilwerwiltz s’est approché de ses buts, aura encaissé un but sur ce champ de patates… qui ne restera pas dans les archives de la compétition. Alors que le coup d’envoi de la deuxième période vient d’être donné, l’un des petits supporters locaux est encore là, à s’amuser sur la pelouse. Voir Joubert débarquer sur sa ligne est une tentation trop grande pour lui : il tire. Et par courtoisie, Joubert, amusé, se laisse transpercer. C’est peut-être la seule concession au folklore que s’autorisera le champion en titre. Pourtant, Michel Arend frôle l’exploit lorsqu’il vole la balle entre Malget et Joubert. Seul face au but quasiment vide à l’exception de Schnell, replié sur sa ligne, il a une balle de 1-2 (17e), mais l’expédie sur le défenseur central, qui regarde le ballon longer le but sans entrer…

Leur chance est passée. Et dix minutes avant la fin de la rencontre, un supporter local finira par supplier Joubert : «Mets-toi un but toi-même…»

Quand même 37 tirs au but pour le F91

Le jeu, vous vous en doutez, s’est cantonné 95 % du temps, loin, très loin de Joubert. Yves Schrobiltgen restera peut-être dans l’histoire du Kiischpelt comme le gardien de but ayant soulevé plus de décibels avec ses arrêts que pour un but. Ses nombreuses parades entre les 10e et 30e minutes, ont maintenu très brièvement l’illusion qu’une défaite par moins de cinq buts d’écart était peut-être possible. Elle n’a pas résisté à la fatigue évidente de tous ses coéquipiers passée la demi-heure de jeu. Qui a débouché sur quelques arrêts de jeu pour causes de crampes dans le dernier quart d’heure. Pas pour gagner du temps, on n’en est pas à ce degré de vice dans ce genre de rencontre, mais vraiment parce que ça cognait alors dur dans les muscles des Nordistes.

Le F91, buteur dès la 2e minute, n’avait de toute façon qu’à laisser s’écouler paisiblement son dimanche après-midi. Et il l’a fait notamment avec quatre passes décisives pour le seul Ibrahimovic, qui n’allait quand même pas fait mentir sa légendaire efficacité même pour une rencontre gagnée d’avance, et deux autres pour Couto Pinto et Turpel.

Dudelange a respecté son adversaire : il a frappé 37 fois au but et marqué pratiquement un tir sur trois. C’est le moins qu’il pouvait faire pour être à la hauteur de l’enthousiasme que sa venue a visiblement suscité. D’ailleurs, les Wilwerwiltzois trouvent encore la force de plaisanter au coup de sifflet final. «Au moins, on gagnera la troisième mi-temps», lâche Frank Wennmacher, le directeur sportif du club.

Pendant ce temps, l’intégralité de ses gardiens de but est en train de prendre la pause avec Jonathan Joubert pour immortaliser l’instant. Ce dernier se prête au jeu avec une bonne humeur évidente, avant de sprinter pour éviter que le bus ne reparte sans lui en direction des vestiaires, situés un kilomètre en contrebas. Un bien bel après-midi de football…

Julien Mollereau

Non, ils n’ont pas fait mieux que l’Union en 1998!

Le record était loin, malgré l’ampleur du score. Et même très loin. Le F91, double champion du Luxembourg en titre, double tenant de la Coupe, opposé à un club habitué aux places plutôt lointaines en Division 3, avait tout en main pour établir un score à deux chiffres. Toute la question étant de savoir quels chiffres. En l’occurrence, pas les bons : le record absolu pour une victoire en Coupe de Luxembourg restera encore un peu plus longtemps le dévastateur 0-19 infligé par l’Union Luxembourg à Moutfort (D3) à l’occasion de leur rencontre du 1er tour de l’édition 1998/1999.
Le F91 n’aura d’ailleurs pas rejoint non plus le Swift (PH) de 2000, tombeur de Munsbach (D2) sur le score de 0-18. Ni même Flaxweiler (D2), qui avait humilié Beyren (D4) 17-0.
Concernant son propre record à lui, le club dudelangeois en restera au 0-16 qu’il avait infligé à Bous (D2) en septembre 1997, il y a déjà 20 ans. Ça commence à dater.

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