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[Football] Nations League : Yvandro, un «golden boy» sur un rocher


À Vilnius, il a été bon, provocant même. (photo Mélanie Maps)

Yvandro Borges, auteur d’une belle prestation à Vilnius, peut confirmer contre les Féroé. S’il joue.

Il y a moins d’une semaine, dans ces colonnes, le nom d’Yvandro Borges éclatait dans un gros titre accolé à ce verbe : «assumer». Il venait de signer son premier contrat pro avec Mönchengladbach. Le gamin de 18 ans n’a pas changé de statut pour autant, dans le groupe de Luc Holtz et hier, en arrivant à l’aéroport de Vagar, aux Féroé, il a empoigné un chariot et poussé trois caisses, par-dessus lesquelles il n’arrivait même pas à voir puisqu’on y avait aussi posé l’un des sacs des médecins.

Pour autant, Yvandro n’est pas sans grade. De sa dégaine dégingandée d’ado à minidreads, les yeux souvent dans le vague et le casque sur les oreilles, l’ancien espoir du RFCU marque lentement les esprits. Apparu chantant un rap français pour son bizutage lors du déplacement en Bosnie, sous le regard médusé d’une partie de ses coéquipiers, il a enfin repris la main dans le jeu, c’est-à-dire sur le terrain. Il lui avait été logiquement difficile d’enchaîner après une première sélection fin 2021 contre le Qatar, marquée par son premier but international (1-1).

À Vilnius, il a été bon, provocant, ne fuyant ni les un-contre-un ni les combinaisons avec ses coéquipiers. Mais c’est sur une banale remise en une touche sur un une-deux avec Sinani, pour l’ouverture du score qu’il aura été le plus déterminant et prouvé qu’il n’est pas qu’un joueur d’élimination. Si bien que trois jours plus tard, on en redemanderait bien à Thorshavn.

Il était arrivé avec tambour et trompette chez les Roud Léiwen, demandant à Luc Holtz l’autorisation de l’accompagner en conférence de presse «pour voir comment c’est». Il est plus discret depuis mais cela allait peut-être alors avec les critiques accompagnant non pas ses prestations – celles d’un ado qui doit encore s’endurcir – mais ses titularisations, pas de son fait.

Alors c’est l’un de ces joueurs fantasques qui pourraient préfigurer ce qu’il deviendra qui nous a fait le point : Gerson Rodrigues. «C’est un « golden boy«  plein de capacités. Il est serein, plein de talent et vraiment dans son truc. Et il sait ce qu’il fait. Mais c’est un diamant qu’il faut encore polir.»

«Si quelqu’un doit prendre ma place un jour…»

À un autre niveau de responsabilité, Claude Origer, le préparateur physique de la sélection, parle aussi du boulot à réaliser sur la matière brute : «Son arrivée dans le groupe pro de M’Gladbach va le faire passer un cap. Mais s’il doit prendre en masse, il ne faut pas faire n’importe quoi non plus. Dans son jeu, sa vivacité est cruciale.»

C’est sûrement ce qu’aura à cœur de développer l’éphémère entraîneur de Danel Sinani à Norwich, Daniel Farcke, qui vient d’arriver aux commandes dans le club de Bundesliga : «C’est un coach qui aime le jeu, a souri le double buteur de Vilnius. Mais je ne peux pas donner de conseil à Yvandro, à lui de faire le job.»

Roland Virkus, directeur sportif de Gladbach, a lui fait la promo de sa nouvelle pépite, assurant via les réseaux sociaux du club qu’il «est désormais pleinement international». On ne demanderait qu’à le voir pour le croire. D’autant que ce taquin de Gerson l’assure en rigolant : «Si quelqu’un doit prendre ma place un jour, c’est bien lui !»

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