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[Football] La chronique de Sébastien Grandjean : «Pourquoi ?»


«Si l'on excepte deux frappes de Gerson Rodrigues en deuxième période, Vincent Thill, Danel Sinani et beaucoup Gerson, c'est zéro opportunité, zéro ballon reçu aux abords de la surface parce que les milieux n'étaient plus capables de les alimenter.» (Photo Luis Mangorrinha)

La chronique de Sébastien Grandjean.

Encore une fois, je lis beaucoup de choses ce matin et je trouve qu’on passe trop la pommade pour une première mi-temps certes très intéressante mais dont la finalité est la suivante : tu n’iras pas à l’Euro car tu as raté ta finale, encore une fois, alors que cette Slovaquie était suffisante et prenable.

Mais il faut dire que lundi, on n’a pas été dans la gestion du match. On a laissé s’installer un schéma très énergivore pour nos milieux de terrain, pour un résultat pas suffisant. Les trois ont multiplié les projections de 60 mètres à très haute intensité qui les ont grillés alors que les Slovaques, eux, n’ont pas eu besoin de hausser beaucoup leur rythme, en seconde, pour contrer notre jeu. Ils ont juste eu besoin que la machine se mette un peu en route. Mais quand on observe cette débauche d’énergie, on se dit que l’équipe n’a pas été aidée en deuxième période : elle aurait dû bénéficier de sang neuf avec l’entrée, par exemple, des Thill, c’est-à-dire deux garçons qui ont les qualités de passe pour trouver les attaquants. Se qualifier, ce n’est pas onze gars qui courent, ce sont quarante gars qui travaillent.

Car c’est bien beau de jouer avec trois attaquants, mais si l’on excepte deux frappes de Gerson Rodrigues en deuxième période, Vincent Thill, Danel Sinani et beaucoup Gerson, c’est zéro opportunité, zéro ballon reçu aux abords de la surface parce que les milieux n’étaient plus capables de les alimenter.

À la limite, le contenu, je m’en fous

La finalité du football, c’est de gagner alors je voudrais être dur dans mon analyse parce que c’est comme ça que l’on peut progresser. On ne peut pas être fier d’une défaite et de se retrouver à cinq points d’une Slovaquie de ce niveau. Ce ne serait pas professionnel comme analyse, et alors on retomberait dans le «petit Luxembourg content d’être là». Il faut se battre contre ça. Cela fait quasiment cinq ans qu’on ne devrait plus entendre ce genre de choses.

Mais il faut admettre qu’on a dû parler de beaucoup de choses en amont, comme le retour de cadres au nom de l’union sacrée qui font qu’on n’a pas tout en main pour aller chercher un résultat historique. Moi, ce que je voudrais voir, c’est que cette équipe passe enfin un cap. Or elle ne le passe pas. Ce n’est pas la première finale qu’elle joue pour conquérir une place qualificative – cela lui est déjà arrivé en Nations League – et elle ne la gagne pas. À la limite, le contenu, je m’en fous : je voudrais que le Luxembourg gagne. Et je crois que lundi, dans le stade, il y avait 10 000 personnes – et 640 000 dans le pays – qui le voulaient aussi.

Enfin, il est temps que chacun analyse en profondeur le pourquoi de cet échec afin de comprendre comment, par exemple, l’équipe ne preste qu’une mi-temps par match, pourquoi certains sont un jour portés aux nues et un jour mis à l’écart, pourquoi des jeunes sans aucune expérience passent avant des expérimentés titulaires dans leurs clubs, pourquoi il n’y a pas que des spécialistes à chaque poste,  pourquoi… Et surtout, pourquoi ne sommes-nous pas qualifiés ?

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