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[Football] Depuis Aves, Eric Veiga rêve encore des Roud Léiwen


Où en est Eric Veiga à 23 ans ? Sa carrière était justement en train d'évoluer... au moment où le coronavirus a mis le football mondial à l'arrêt. (Photo archives Editpress/Gerry Schmit)

Eric Veiga, disparu de la circulation, était en train de revenir fort du côté d’Aves, avant que la crise du Covid-19 ne le coupe dans son élan. Le train de la sélection est-il définitivement passé ou…

Leverkusen, où il est passé, n’a pas demandé d’argent au titre des indemnités de formation. Braunschweig, son dernier club, non plus. Mondercange… si. Combien? Éric Veiga ne sait pas ce que pèsent ses années de prime jeunesse passées non loin du CFN.

Mais cela lui a coûté six mois de compétition, car le club de D1 portugaise d’Aves, qui lui a offert un contrat de deux ans l’été dernier, a refusé de payer et a préféré attendre ses 23 ans. «J’étais un peu fâché», consent le milieu de terrain récupérateur qu’on n’a plus vu jouer pour la sélection nationale depuis octobre 2016, face au Belarus. Une éternité à courir après l’éclosion. Celle qu’ont connue, au même poste, Leandro Barreiro à Mayence ou Christopher Martins à Lyon, Troyes puis aux Young Boys Berne.

Il a déjà son numéro, c’est le 8

Trop tard donc ? Le train est passé ? À 23 ans, Eric Veiga est convaincu du contraire. Parce que même s’il a disparu des radars, sa carrière était en train d’évoluer au moment où le coronavirus a mis le football mondial à l’arrêt.

«J’ai quitté l’Allemagne justement pour revenir sur les radars !», assure-t-il. Il aimerait d’ailleurs en parler avec Luc Holtz. Il a envisagé un temps de visiter les Roud Léiwen à leur hôtel de Lisbonne quand la sélection est allée jouer au stade Alvalade en octobre dernier (3-0), mais a renoncé au nom de la concentration nécessaire à ses (ex-)coéquipiers avant ce genre de rendez-vous. Il aimerait désormais venir voir le sélectionneur dans ses bureaux du CFN, mais voilà un an qu’il n’a plus remis les pieds au Grand-Duché et, aujourd’hui, le voilà confiné à Lisbonne, dans sa famille (lire l »encadré ci-dessous).

Où en est-il, précisément ? Au stade des assurances, des espoirs et des promesses. Tout ça en même temps, c’est-à-dire encore nulle part mais avec des perspectives à éclaircir. Aves, lanterne rouge de Primeira Liga, l’a en effet inscrit d’emblée pour qu’il puisse évoluer avec son équipe A en D1 lusitanienne. Il vient même de recevoir son maillot, floqué du numéro 8. Le point positif : un dernier de la classe, qui a quelques soucis dans le versement des salaires, fait facilement confiance à des petits jeunes issus de sa formation. Ils sont six de l’équipe U23 que fréquente Veiga à avoir été appelés à l’étage du dessus et la moitié à être devenus titulaires. «Je devrais déjà avoir été appelé, pense le garçon, mais je n’avais pas les papiers…»

Avant que le Covid-19 n’interrompe tous les championnats européens, Eric commençait à trouver son rythme avec les espoirs. Il venait d’enchaîner six matches en un mois et s’était dépuceler en signant une double passe décisive contre Estoril dans un championnat espoirs calqué sur la Primeira Liga, mais en version «jeunes». Sauf qu’Aves y est actuellement 4e.

Aves réussit là où Braunschweig a échoué

Il faudrait donc déjà que le football reprenne. Il faudrait ensuite qu’il accède à l’équipe 1. Puis qu’il y joue. Enfin qu’il parvienne à convaincre Luc Holtz de l’intérêt de le rappeler dans un secteur bouché comme l’A31 un matin de non-confinement. Cela fait beaucoup de conditions, non? «En fait, je suis devenu arrière gauche», sourit l’ancien mondercangeois, comme réponse unique à toutes ces objections.

Arrière gauche. Un poste où Dirk Carlson a créé un gros écart avec la concurrence, qui elle-même ne comprend pas beaucoup de spécialistes hormis un Mathias Jänisch en perte de vitesse si l’on se fie aux choix du sélectionneur.

«Il a justement toujours voulu que j’évolue en tant qu’arrière gauche», se remémore Veiga en parlant de Luc Holtz. «À l’époque, je ne m’y sentais pas bien. Braunschweig aussi avait essayé, mais sans vraiment m’aider à assimiler le poste. Et là, à Aves, j’ai eu un déclic, on m’a beaucoup parlé, mis en confiance.» Une vocation serait née. Reste à savoir si, à terme, cela peut constituer une porte de sortie, ou plutôt de retour en sélection.

L’Estadio do CD das Aves ressemble vaguement au stade Josy-Barthel. «Tiens, c’est vrai, maintenant que vous le dites», rit franchement Eric Veiga. «Il y a aussi le même nombre de spectateurs qui peuvent rentrer dedans.» S’il parvient enfin à mettre les pieds dans le premier, peut-être Eric Veiga aura-t-il une chance de revenir jouer dans le second, avant que le grand stade national ne soit fini.

Julien Mollereau

Confiné à Lisbonne, coaché par Quim et… soucieux

Eric Veiga vit à Aves, petite ville non loin de Porto. Mais dès que son équipe fait relâche, il ne rechigne jamais à se rendre dans la capitale portugaise pour passer du temps avec la partie de sa famille qui ne vit pas au Luxembourg. C’est là qu’il se trouvait quand on l’a informé que les entraînements ne reprendraient pas. Un hasard qui l’arrange : les possibilités pour lui de s’entretenir physiquement lui semblent garanties là-bas.

Il regrette forcément un peu les séances (parfois même individuelles quand il s’agit de travailler à la finition) de son coach, qui n’est autre que l’ancien gardien de la sélection portugaise (32 capes), de Braga (299 matches) et du Benfica Lisbonne (184 matches), Quim. «Il connaît bien mon oncle, ils ont travaillé ensemble. Il est vraiment sympa et m’aide beaucoup.»

Toutes ces bonnes vibrations ne l’empêchent pas de s’inquiéter un peu. Il lui reste un an de contrat à Aves à l’issue de cette saison, mais comment la situation, notamment financière, évoluera-t-elle pour le club en cas de relégation? Lui qui ne peut plus évoluer en U23 la saison prochaine a le droit de s’en soucier ouvertement.

J.M.

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