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[Football] Dan Da Mota : «Je vous l’avais dit : je serai toujours là !»


Dan Da Mota, à la lutte, toujours, n'a rien lâché. Et il entend continuer à ne pas le faire. (photo archives Editpress/Luis Mangorrinha)

Désormais âgé de 34 ans, Dan Da Mota, était en passe de revenir au moment où le coronavirus a tout arrêté. L’attaquant, potentiel meilleur joueur de cette saison luxembourgeoise avec Artur Abreu et Danel Sinani, appelle solennellement… à poursuivre la saison, allant à contre-courant du fatalisme ambiant. Entretien.

Trente-quatre ans et toujours là ?

Mais je vous l’avais dit, non, il y a trois ou quatre ans, lors d’une interview ? Je serai TOUJOURS là ! Tant que mon physique tient en tout cas. Il me reste encore trois ans de contrat au RFCU d’ailleurs. Cette saison, je me sentais bien et c’est pour ça que j’espère encore qu’elle va reprendre. Ce ne sera pas fair-play d’envoyer les quatre premiers actuels en Coupes d’Europe. J’espère franchement que l’UEFA dira qu’on doit aller au bout.

La maladie ne vous fait pas peur ?

Je respecte tout ce qui est mis en place. J’ai peur de l’attraper, j’ai peur de voir quelqu’un que je connais l’attraper. Mais en l’absence de vaccin, si on continue à avoir peur, alors on en sera encore au même point au mois de décembre. Ce que je ne comprends pas, c’est que les clubs qui voudront jouer l’Europe seront bien obligés de reprendre l’entraînement collectif à un moment. Ce sera quand? Fin juin ? Début juillet ? Alors il y a quand même un profond non-sens à dire qu’on ne peut pas reprendre la saison. J’ai vu d’ailleurs que les sportifs d’élite qui fréquentent la Coque ont été autorisés à reprendre. Pourquoi eux et pas nous ?

Donc, vous, vous êtes…

Pour reprendre dès le mois de juin ! Quitte à ce que cela soit avec des tests avant les matches, pour être sûr. Avec les joueurs de la sélection, nous avons participé à une vidéo diffusée sur le site de la fédération visant à remercier les personnels soignants et toutes les autres professions qui prennent soin de nous. Mais on ne peut pas continuer à ne rien faire, de la sorte. Je ne parle pas que du football.

J’avais quand même perdu huit kilos de muscles

Comment se porte, d’ailleurs, votre magasin de sport à Wormeldange ?

(Il rit) Pour l’instant, c’est très calme! Comme l’agence immobilière dans laquelle je travaille. Tout est à l’arrêt et on attend le feu vert pour rouvrir. Le chiffre d’affaires chute forcément, nos employés sont au chômage. On attend la suite.

Revenons au foot : votre discours quant à la poursuite du championnat, c’est surtout parce que le RFCU était l’une des équipes qui étaient sur la meilleure dynamique en ce début d’année 2020, non ?

Pour une équipe qui avait fait toute sa préparation estivale sans coach – mais je comprends Frank Defays (NDLR : parti à Charleroi sans préavis), j’aurais fait la même chose, c’est super pour sa carrière – et qui a multiplié les matches nuls bien embêtants… Si on n’avait pas fait encore match nul contre Mühlenbach et la Jeunesse début 2020, on serait vraiment très près de la 4e place qui sera européenne. Oui, on avait encore une chance. En fait, on a encore une chance.

Surtout que vous étiez sur le point de revenir après votre fracture de la mâchoire…

Cela m’était arrivé en Turquie, en stage. Le coronavirus, ça tombait bien d’un côté pour que je puisse récupérer parce que la moindre vibration continuait de me faire mal, mais en même temps, cela m’a coupé de tous les rendez-vous médicaux, dentiste, chirurgien, kiné, qui auraient pu me dire si je pouvais reprendre. Mais au moins, j’ai pu récupérer toute ma masse musculaire. J’avais quand même perdu huit kilos de muscles. Là, les 45 jours pour consolider l’os sont passés, je me soigne un peu tout seul et surtout, je suis revenu à 79 kilos. J’aurais été performant sur la fin de saison.

Je suis le rythme parce que je suis un combattant

Vous l’aviez été jusque-là. Au point d’avoir vraisemblablement bouclé cette saison qui risque de s’achever prochainement au premier rang des joueurs les plus performants de DN, côte à côte avec deux petits jeunes, Artur Abreu et Danel Sinani.

Je leur envie leur âge (il rit). J’aimerais bien avoir encore quinze années de football devant moi. On est trois joueurs de foot bien différents, mais ça ferait une belle attaque. Une attaque de type Real Madrid qui serait constituée de Haaland, Hazard et Mbappé (il s’esclaffe). Moi je ferais le plus jeune, Haaland.

Avant de viser le Real Madrid, Sinani va lui passer par la case Norwich.

J’aurais bien aimé avoir la chance qu’il a aujourd’hui. De plus en plus de recruteurs regardent vers le Luxembourg. Les joueurs y ont de la qualité et y sont pas chers. À mon époque, quand on prononçait le mot Luxembourg, tout le monde rigolait. Il y a des jeunes qui sont, comme ailleurs, vus comme des marchandises avec lesquelles on veut faire de l’argent. Maintenant, les jeunes, ça marche ici !

Il vous reste trois ans de contrat au RFCU. Et combien d’années en sélection vous pensez ?

Je ne me pose pas la question. Ça ne dépend pas que de moi. Il n’y a pas tant de concurrence que ça dans mon style de jeu. Les autres sont presque tous pros, mais cela ne veut pas dire qu’ils sont meilleurs qu’un amateur. Je suis le rythme parce que je suis un combattant. Moi, je n’ai pas eu de formation. J’ai tout construit sur la combativité.

Entretien avec Julien Mollereau

 

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