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[Cyclisme] Drucker : «Pourquoi ne pas tenter un coup de plus loin ?»


Kevin Geniets, ici derrière Tadej Pogacar, lors des Mondiaux 2022 à Wollongong, aura comme Alex Kirsch une carte à jouer, comme l’explique Jempy Drucker (médaillon).

L’entraîneur national fait le point alors que les épreuves de course en ligne des championnats du monde débutent ce samedi à Glasgow.

Dimanche, le contexte des championnats du monde sur route messieurs sera doublement particulier. Le parcours tout d’abord présente sur son circuit final les caractéristiques d’une sorte de critérium géant, avec des virages à n’en plus compter.

S’il semble a priori peu probable que la pluie vienne gâcher la fête de ce Mondial très urbain, hormis une ou deux averses, ce qui est toujours possible en Écosse, c’est surtout le changement de date qui intrigue. Déplacé de la fin septembre à ce début du mois d’août pour cause de création de ces Super Mondiaux, une première, cela a imposé aux coureurs sortant du Tour de France une sévère adaptation. On verra le jour J seulement, si cela s’est avéré payant ou non. Autrefois, les coureurs qui participaient à la Vuelta en guise de préparation aux Mondiaux avaient un timing bien particulier pour l’approche de l’évènement.

Cette fois, il a fallu aux juillettistes du cyclisme réfléchir à une gestion de 14 jours pour leur préparation, entre la fin du Tour et ce rendez-vous de Glasgow. On verra dimanche soir qui entre un Mathieu Van der Poel qui a fait le Tour ou le tenant du titre, Remco Evenepoel – qui s’est préparé spécifiquement –, aura eu raison. Quant aux quatre Luxembourgeois, Alex Kirsch comme Kevin Geniets (qui sortent tous deux du Tour) auront des possibilités de faire leur course, étant entendu que Tom Wirtgen et Cédric Pries auront la tâche d’être des coéquipiers.

Depuis Glasgow, Jempy Drucker, l’entraîneur national, fait le point.

Qu’attendez-vous de ces Mondiaux?

Jempy Drucker : On a quatre coureurs. On a dû gérer la maladie d’Arthur (Kluckers), remplacé par Tom (Wirtgen) qui est un remplaçant solide. J’ai confiance en lui. Avec Cédric (Pries), ce sont les coéquipiers pour Kevin (Geniets) et Alex (Kirsch). Avec la course qui se profile, un grand circuit de 140 kilomètres et le circuit final de 14 kilomètres à effectuer dix fois, beaucoup de virages à 90 degrés, cela va ressembler à une kermesse belge avec un peu plus de dénivelé. Mais cela sera intense sur le parcours final. Le positionnement sera très important, et ce, dans chaque course, pas seulement en élite.

Mentalement, il faut être prêt à se battre pour les positions et être prêt à souffrir également

L’an passé à Wollongong en Australie, Kevin Geniets n’était pas si loin de finir dans le top 10. Qu’en sera-t-il cette année?

Alex et Kevin sortent du Tour et la grande question à laquelle personne ne peut encore répondre puisque c’est nouveau d’avoir les Mondiaux deux semaines après l’arrivée du Tour, c’est de savoir comment ils ont digéré le Tour. Je pense, après avoir dialogué avec eux, qu’ils ont une bonne approche. Mentalement, il faut être prêt à se battre pour les positions et être prêt à souffrir également.

À Glasgow, en 2018, lors des championnats d’Europe, Matteo Trentin s’était imposé devant Mathieu Van der Poel et Wout van Aert…

Le parcours est légèrement différent. Il y a plus de virages encore. Il avait fait un mauvais temps en 2018. Et il y avait eu des écarts à l’arrivée. Tout dépend aussi de la météo. S’il pleut, ce sera très dur, il y aura des chutes, le peloton se cassera vite.

Au niveau tactique, vu le contexte, comment allez-vous procéder?

Kevin et Alex sont les leaders. Alex sait parfaitement se placer, comme Kevin. Tous deux marchent bien dans les Flandriennes. La course est longue de 270 kilomètres, c’est usant. Il faudra avoir des réserves sur la fin, mais si le positionnement est bon sur toute la course, tu peux garder des forces pour le final. Mais bien sûr, il faut voir comment les grandes nations vont agir également.

Les Belges seront les favoris?

La Belgique est une nation très forte avec plusieurs cartes à jouer. Pourquoi ne pas tenter un coup de plus loin et ne pas attendre le final? Surtout un coureur comme Kevin, il l’a déjà fait l’an passé. Sur ce parcours, ce sera de nouveau possible. Tu es vite parti et pour fermer le trou, c’est difficile pour un peloton avec tous ces virages.

Comme on connaît Christine (Majerus), elle est toujours motivée, sait se placer et elle va se donner à fond

Dans la course espoirs, il y aura cinq Luxembourgeois…

Oui, cinq coureurs luxembourgeois qui marchent bien. Là encore, les positions seront très importantes. Mathieu (Kockelmann) et Loïc (Bettendorff) aiment les courses dures. Ils ont un petit sprint dans leur poche également. On a encore Mats (Wenzel) et Arno (Wallenborn) qui marchent bien aussi. Et on a Noé (Ury) pour travailler. On veut obtenir un bon résultat, j’ai confiance en mes gars.

Sur le chrono espoirs, on retrouvera donc Mathieu Kockelmann et Mats Wenzel. Avec quelles ambitions?

C’est une longue distance. Mathieu a remporté le championnat d’Europe l’an passé chez les juniors. C’est forcément plus dur en espoirs. Le compteur est de nouveau à zéro. On ne peut rien prédire. Pour nous, c’est un bon moyen de travailler le chrono, on prend ça au sérieux.

Les femmes fermeront ces Mondiaux avec la course en ligne le dimanche 13 août…

Oui, pour elles également, il s’agit d’un parcours qui leur convient. Marie (Schreiber) qui vient du cross, maîtrise bien son vélo. C’est pareil pour Christine (Majerus) et Nina (Berton). Elles sortent toutes deux du Tour de France, la confiance est là. On peut espérer une belle course. Et les deux espoirs (Marie Schreiber et Nina Berton) auront, dans cette course en ligne, la possibilité de viser le podium espoirs. Ce sera une course dans la course. Pour Christine, après ses pépins de santé, elle s’est bien reprise, comme on la connaît, elle est toujours motivée, sait se placer et elle va se donner à fond. Il s’agit d’un parcours favorable pour elle.

(photo médaillon, Jempy Drucker à gauche)

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