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BGL Luxembourg Open : les têtes de série sont tombées


Stefanie Voegele s'est imposé vendredi en quart de finale face à Laura Siegemund dans un duel entre une n°148 mondiale et une n°101 mondiale, pour le moins inattendu. (Photo Julien Garroy)

Comme l’an dernier, c’est l’hécatombe chez les têtes de série. Les joueuses jouent-elles toutes le jeu ? Certains en doutent.

Ana Ivanovic, Timea Bacsinszky, Sara Errani… Rien que ces trois-là pouvaient prétendre au titre cette année au Luxembourg. La première, qui a traversé une saison vierge en termes de trophée, affirmait lundi, lors de sa venue, vouloir tout faire pour se rappeler au bon souvenir de l’année 2007 lorsqu’elle s’était imposée en finale. Mais la Serbe, n°12 mondiale, a disparu jeudi soir, au 2e tour, battue par la Belge Alison Van Uytvanck.

La gagnante du tournoi en 2009, Bacsinszky, tête de série n°1 cette année, s’est blessée en plein match et a abandonné au 1er tour, lequel a été fatal à Andrea Petkovic (tête de série n°4) qui, déjà l’an dernier, n’avait pas fait de vieux os à Kockelscheuer. Errani, tête de série n°3 ? Pas très convaincante lors de son entrée en lice, l’Italienne est sortie logiquement mercredi au 2e tour.

«On peut jouer à 99%… et à 120%»

Alors quoi ? Les têtes de série lâchent-elles le BGL Open ? Leur discours n’est-il qu’un discours de façade ? Dans les couloirs du CK Sport Center, la question ne choque presque pas.

« Si on était à Roland Garros, je pense que certaines têtes de série seraient encore dans le tableau » , lâche le président de la fédération, Claude Lamberty, avant de préciser son sous-entendu : « Quand il y en a autant d’éliminées, on ne peut pas parler de malchance. On peut jouer à 99%… et à 120%. Vénus Williams était venue en 2012 comme une vedette. Elle était là pour gagner, ça se sentait et c’est ce que tout le monde voulait voir. Là, on a l’impression que les têtes tombent sans que ça ne génère une grosse tristesse pour les joueuses. C’est toujours dommage pour le tournoi. »

Tim Sommer, l’entraîneur de Mandy Minella, y va encore plus fort : « C’est assez évident que les meilleures joueuses viennent au Luxembourg pour des raisons financières. La saison est longue et juste avant qu’elles ne viennent au Luxembourg, elles ont été cinq semaines en Asie à jouer les plus grands tournois. Avant cela, elles ont passé six à sept semaines aux États-Unis jusqu’à l’US Open. Elles sont fatiguées, et l’Open au Luxembourg est soit leur dernier tournoi de la saison, soit l’avant-dernier pour celles qui disputent le Masters de Singapour ou le tournoi des champions à Zhuhai, en Chine, une semaine plus tard où elles jouent pour des millions. C’est difficile, dans ce contexte, de générer un maximum de motivation. C’est un peu comme attendre d’un match amical de football la même intensité qu’un match de Ligue des champions. Les joueuses ne veulent pas perdre. Mais si ça se corse, elles laissent tomber un peu plus facilement. »

Changer les dates ?

Jelena Jankovic est la dernière tête de série à être tombée, vendredi, en quarts de finale. (Photo Julien Garroy)

Jelena Jankovic est la dernière tête de série à être tombée, vendredi, en quarts de finale. (Photo Julien Garroy)

Forcément, la tournure qu’a pris le tournoi ne peut pas enchanter la directrice, Danielle Maas. Mais celle-ci semble se faire une raison. « On est toujours déçu quand les têtes de série nous quittent. Mais on en a l’habitude. Alison (Van Uytvanck) a joué un tennis formidable (NDLR : contre Ivanovic, au 2e tour). La victoire de Stefanie Voegele (vendredi en quart) fait plaisir. Beaucoup de monde s’est approché d’elle pour avoir des autographes, ça montre quand même qu’il y a de l’intérêt de la part du public. En fait, si on voulait être sûr d’avoir les deux meilleures joueuses en finale, il faudrait organiser un match d’exhibition. Dans un tournoi, il y a des choses qui se passent. Mais je ne vous cache pas que j’aimerais bien que Jelena Jankovic reste jusqu’à la fin… »

Trop tard. La Serbe, tombeuse de Mandy Minella au 1er tour, est tombée à son tour vendredi soir, comme Barbara Strycova plus tôt dans la journée. Jankovic était pourtant la plus convaincante dans le jeu selon Lamberty, « alors qu’elle vient de gagner à Hong Kong, qu’elle est visiblement enrhumée et qu’elle a dû digérer le décalage horaire. »

Que faire, donc, pour s’éviter pareille hécatombe ? Le débat avait déjà été amorcé l’année dernière avec la Française Alizé Cornet, battue au 1er tour au Luxembourg, et qui militait pour des saisons plus courtes.

Déplacer les dates du BGL Open a déjà été évoqué. « C’est peut-être la seule solution , estime le président de la fédération. Ou convier des joueuses qui ont encore un objectif à atteindre. Vénus Williams, par exemple, était venue dans le but d’être tête de série à l’Open d’Australie. » À méditer…

Raphaël Ferber

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