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[BGL Ligue] Le Fola est encore européen en 2022, mais après?


(Photo : Mélanie Maps)

Le club eschois, désireux de tendre vers toujours plus de places laissées aux jeunes de son école de foot, conservera-t-il son coach et certains cadres ?

Cela fait une décennie désormais, que le Fola Esch, systématiquement sur le podium de BGL Ligue, joue l’une des Coupes d’Europe. Qualifié officiellement pour l’édition 2022/2023 de la Conference League depuis dimanche et son succès à Pétange (0-1), il attend juste, désormais, de savoir s’il entrera au 1er ou au 2e tour. Dix campagnes européennes sans discontinuer depuis 2013, cela vous installe une bonne adresse de DN, puisque au pays, seul le F91 fait mieux. Pourtant, depuis le départ progressif de Gérard Lopez en 2017 (de la présidence puis de toute ce qui touche aux investissements), le comité a opté pour une nouvelle stratégie, avec des restrictions budgétaires conséquentes qui l’ont conduit à se séparer régulièrement des éléments qui pesaient le plus sur sa masse salariale pour leur privilégier de jeunes joueurs locaux. Il faut croire que cela n’a pas enrayé la mécanique.

Pour l’heure, des garçons comme Emanuel Cabral, Evan Da Costa, Lucas Correia, Lenny Almada, Bruno Freire, Tiago Semedo, Rui Costa de Sousa sont parvenus à faire leur trou et à exister en BGL Ligue grâce à ce système très économe, à ceci près qu’il faut systématiquement quelques éléments d’expérience pour les encadrer. Mais le club ne fait plus mystère que son budget pour la saison prochaine va encore baisser et qu’il doit très prochainement réunir toutes les parties autour de la table pour savoir quelle direction prend concrètement le projet. À l’heure actuelle, cinq à six joueurs arrivent en fin de contrat (dont l’historique Julien Klein) et ne savent toujours pas ce que le club souhaite leur proposer (ou pas) et Sébastien Grandjean, artisan du titre la saison passée, n’a pas eu une seule réunion concernant la saison prochaine. Pas sûr toutefois que cette nouvelle période d’incertitude printanière soit du goût du technicien, mais il se murmure que quoi qu’il arrive, l’avenir du coach belge sera tranché cette semaine, avant la dernière journée de championnat. Par qui? Par son comité, au sein duquel Gilbert Goergen assure qu’il a «aimé sa façon d’intégrer des jeunes dans une forme de risque contrôlé, même si tout le monde disait qu’il était fou», ou par Grandjean lui-même, qui a aimé ses deux années au Galgenberg mais n’a pas forcément vocation à diriger une garderie qui n’aurait plus les moyens de ses ambitions?

«À l’heure actuelle, on ne sait rien»

«Je vais vous faire une réponse honnête : à l’heure actuelle, on ne sait encore rien!, admet Pascal Welter, le directeur sportif du club. Nous devons faire un bilan sportif et financier et déterminer, ensuite, quelle approche nous privilégions. Mais je ne suis pas inquiet : la saison dernière déjà, nous avions fonctionné comme ça et les résultats sont excellents. Pas de panique.»

Cela fait trois ans, de toute façon, que tout le monde panique au printemps au sujet du Fola et qu’à chaque fois, ce dernier parvient à retomber sur ses pattes. Mais à force de continuer à réduire la voilure, le club doyen ne se heurtera-t-il pas à un plafond de verre? «Notre secteur de la formation abat un travail énorme, répond Gilbert Goergen. Regardez l’équipe U17 (NDLR : partie jouer la phase finale du championnat d’Europe). Dix joueurs viennent de chez nous ou sont passés chez nous. Or la question de savoir comment on gère un club dans le futur se pose. La façon de Flavio Becca ou celle que nous avions sous Gérard Lopez a vécue. Si on ne change pas, on se ment à nous-mêmes.»

Ils voudraient convaincre Mustafic

Transpire ouvertement une tendance forte de l’équipe du Fola 2022/2023. Moins de tauliers. Plus de jeunes. Moins d’étrangers. Plus de premières licences. Pourtant, en début d’année, Sébastien Grandjean avait déjà alerté sur le jusqu’au-boutisme d’une telle méthodologie : «Là, le Fola va quand même arriver à un tournant. Arrive un moment où il faudra quand même essayer de rejouer dans la même cour (NDLR : que les autres grosses écuries), financièrement parlant. Quand je vois les moyens qu’ont les autres, ce n’est pas possible de faire plus de trois ou quatre ans comme ça. Il faut trouver un modèle.» Plus récemment, juste avant la demi-finale de Coupe contre le F91, peut-être autant pour déstabiliser l’adversaire que pour livrer son avis au moment d’évoquer l’avenir – et faire ce constat qu’il lui fallait se battre avec des moyens différents de son homologue dudelangeois –, Grandjean avait constaté que le Fola «n’a pas réussi à conserver» Dejvid Sinani. Signe d’un regret lié aux moyens mis dans la conservation d’une équipe peut-être plus compétitive. Et donc d’un avis tranché sur la question? On le saura vite.

En attendant, Gilbert Goergen a indiqué qu’il «aimerait» que le successeur de Sinani, le jeune Mirza Mustafic, «reste et on va tout faire pour. Mais pour le convaincre, il faudra avoir des joueurs à mettre autour de lui». Et un coach pour le diriger aussi.

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