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[Basket] L’Amicale au sommet de la pyramide


Alex Laurent et Bobby Melcher gagnent à nouveau ensemble, après de longues années à avoir été séparés. (Photos : luis mangorrinha)

APRÈS LE SACRE DE L’AMICALE Il aura fallu attendre la toute fin de la quatrième manche contre Etzella pour voir Steinsel décrocher son 10e titre. Retour sur une finale passionnante.

LA VICTOIRE DE L’AMICALE EST-ELLE LOGIQUE ?

Grande favorite de la saison avant même le retour d’Alex Laurent, l’Amicale avait justifié son statut en saison régulière avec, en tout et pour tout, trois petites défaites au compteur. Le tout alors qu’ils ont dû évoluer plusieurs semaines sans Jarvis Williams, longtemps blessé à la main. Les hommes de Daniel Brandão avaient ensuite atteint la finale presque sans souci, même si le Sparta avait réalisé un petit exploit en arrachant un match… avant de se faire punir par Jarvis Williams et compagnie au match suivant. En finale, le numéro un affronte le numéro deux, le numéro un l’emporte, la logique est donc respectée. Contrairement à il y a deux ans, quand l’Amicale, alors numéro 7 était allée au bout en battant en finale le T71, alors n° 8.

EST-ELLE MÉRITÉE ?

Tout au long de cette finale, on a eu le sentiment que l’Amicale avait toujours un petit temps d’avance. Que la balle tournait mieux. Que les Fraisiers avaient une solution pour chaque problème posé par Etzella. Que s’ils étaient plus physiques, Gavin Love, le coach ettelbruckois évoquant même «du rugby» à l’issue de la première manche, les hommes de Daniel Brandão n’étaient pas que cela. Il fallait les voir appliquer les systèmes jusqu’au bout. Délivrer l’extra-passe pour servir le joueur encore plus libre. Se replier en défense à la vitesse de l’éclair pour empêcher son adversaire d’utiliser sa vitesse, normalement l’un de ses principaux atouts. Bref, jouer en équipe, comme le souligne Noah Medeot. Capitaine heureux et fier : «Je suis très fier de la manière dont on a joué. Même dans les moments difficiles on est toujours restés ensemble. On a joué de manière collective.»

C’était particulièrement flagrant lors de cette dernière manche. Alors qu’Etzella semblait balancer des parpaings sans aucune réflexion, sans aucune préparation avec un horrible 1/11 à la pause à trois points, Steinsel répliquait avec des switches permanents en défense, des systèmes bien ficelés, des tirs en bonne position qui arrivaient après des écrans bien placés. Bref, du bon basket. La preuve que l’Amicale n’est pas seulement un alignement d’individualités de très haut niveau mais que c’est bel et bien un collectif où chacun met son talent au service de l’équipe.

Y A-T-IL EU DU SUSPENSE ?

À la mi-temps de cette quatrième et dernière manche, ils n’auraient pas été nombreux à répondre par la positive. Mais c’était compter sans le réveil spectaculaire – mais tardif – d’Ettelbruckois qui n’avaient plus rien à perdre. Et alors que l’Amicale semblait se reposer sur ses lauriers, jouant à la baballe et allant au bout des 24«  pour finalement prendre un tir casse-croûte et enchaîner les possessions sans points à la clef, les Nordistes sont revenus sur le parquet avec de bien meilleures attentions. Ils ont commencé à retrouver un peu d’adresse, «Sticky» Gutenkauf en tête, Jimmie Taylor a recouvré ses esprits, retrouvé son niveau de jeu stratosphérique et Brandon Johnson a sorti aussi quelques bons mouvements. Tant et si bien que l’écart abyssal à la pause s’est réduit à un écart conséquent à dix minutes de la fin. Et sur sa lancée, Etzella a enchaîné les actions positives, l’Amicale ne mettait plus un panier et les Nordistes ont même eu plusieurs ballons pour passer devant. Sans y parvenir. Que se serait-il passé s’ils y étaient arrivés? On ne le saura jamais. Mais cela a en tout cas permis d’avoir un suspense inattendu pendant la seconde période. Et personne ne s’en plaindra.

QUELLES ONT ÉTÉ LES CLEFS DU SUCCÈS ?

Dans leur confrontation directe, Bobby Melcher a largement pris le dessus sur «Sticky» Gutenkauf.

Les trois points. Durant ces quatre manches, le premier chiffre qui choque, c’est la réussite à trois points. Numéro un dans l’exercice à la fois en nombre de paniers réussis (11 en moyenne) et de pourcentage de réussite (35,5 %), Etzella a complètement failli durant cette finale : «Contre l’Amicale, on va devoir encore mieux shooter que contre Esch. On est une équipe à 40 %», annonçait Gavin Love avant le début de cette série. Au final, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’a pas été entendu. En effet, Etzella n’a jamais dépassé les 9 ogives sur un match avec même une dernière manche où les Nordistes n’ont mis que cinq paniers à longue distance pour 21 % de réussite. Soit un tout petit peu mieux que l’horrible 18 % du match 2, qu’ils avaient pourtant remporté. Leur pourcentage n’a d’ailleurs jamais dépassé les 25 % alors qu’en face, l’Amicale a progressé au fil des rencontres (28 % au premier, 32 au deuxième, 35 au troisième et 40 au quatrième). On se dit que si Etzella avait mis ne serait-ce qu’un ou deux paniers de plus, la donne aurait pu être différente.

«Sticky» Gutenkauf bien limité. Le double MVP du championnat a vécu un vrai calvaire durant cette finale. C’est simple, tous ses chiffres sont en baisse. Alors qu’il tourne à plus de 19 pts de moyenne par match, il a péniblement atteint les 16 unités. On se rappelle d’ailleurs qu’il avait marqué beaucoup de points à la fin du premier match, alors que la rencontre était pliée. Il délivre quatre passes en moyenne, il n’en a donné que trois. Son pourcentage de réussite est également à la baisse. Il faut dire que Bobby Melcher ne l’a tout simplement pas laissé respirer. Il l’a empêché de délivrer sa partition habituelle. Et quand on limite l’arme numéro un à Etzella, ça fait toute la différence. Certes, il a connu quelques coups d’éclat et a même remis son équipe dans le droit chemin en retrouvant son adresse de loin dimanche. Mais globalement, il n’a pas eu l’impact qu’on peut attendre d’un double MVP. Nul doute qu’il reviendra la saison prochaine avec une revanche à prendre.

L’impact du banc. Sur le papier, l’Amicale avait l’avantage au niveau de ses remplaçants. Avec Scott Morton, Noah Medeot ou encore Lou Demuth, les Fraisiers avaient du matériel pour redonner de l’énergie et faire souffler les titulaires. Mais en face, Etzella pouvait compter sur l’apport d’un Gilles Polfer toujours capable d’être létal à longue distance ou encore d’un Eric Zenners qui continue de grandir et d’apprendre. Seulement sur ce plan, il n’y a tout simplement pas eu de match. C’est simple, hormis le premier match où les deux formations étaient à égalité avec 7 pts venus du banc, lors de chaque rencontre suivante, les chiffres étaient à l’avantage de Steinsel (0-8, 4-10, 2-12). Parfaite illustration avec le capitaine Noah Medeot, tout simplement décisif, dimanche. D’abord en première mi-temps avec 6 pts en six minutes. Puis en fin de match où il marque un panier à trois points qui fait beaucoup de bien aux siens, avant d’aller chercher deux points à la suite d’une remise en jeu où la défense ettelbruckoise a trop tergiversé et d’offrir le titre en inscrivant un lancer sur deux pour donner quatre points d’avance alors qu’il reste quelques secondes à jouer. Quand on sait que les matches ont été très serrés et que le moindre détail peut faire la différence. Clairement, l’impact du banc a fait pencher la balance du bon côté pour l’Amicale.

La discipline. Sur les quatre manches, Etzella a souvent eu des problèmes de fautes. On se rappelle notamment de la troisième manche, qui s’est terminée sans Brandon Johnson, qui avait écopé de sa cinquième faute à sept minutes de la fin. Dimanche, les Nordistes ont dû se passer de longues minutes de Fritz Gutenkauf et de Yann Wolff, tous les deux handicapés par des fautes. Côté Steinsel, seul Alex Laurent avait dû quitter prématurément ses coéquipiers lors de la deuxième manche. Mais il s’agit là de la seule exclusion steinseloise, contre trois au total côté Etzella. Encore une fois, des petits détails qui font pencher la balance.

Amicale - Etzella 3-1

Samedi 20 avril :

Amicale – Etzella : 82-72

Mercredi 23 :

Etzella – Amicale : 77-68

Samedi 27 :

Etzella – Amicale : 84-77

Dimanche 5 mai :

Etzella – Amicale : 65-69

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