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[Basket] La Résidence, 31 ans après!


L'équipe de la Résidence pose pour la postérité : Walferdange remporte la Coupe! (Photo : luis mangorrinha)

La Résidence Walferdange, large vainqueur du Sparta (89-58) a remporté la Coupe de Luxembourg, samedi à l’Arena de la Coque. 31 ans après sa dernière et unique victoire dans la compétition.

Il y avait de l’ambiance, en ce samedi soir du côté de l’Arena à la Coque copieusement garnie de 4300 spectateurs. Il faut dire que tout le monde attendait avec impatience cette finale de Coupe. Un rendez-vous entre deux équipes pas forcément habituées à être en pleine lumière. En effet, cette année, pas d’Etzella, pas d’Esch, d’Amicale ou de Dudelange. La finale de la Coupe opposait le Sparta à la Résidence. Deux équipes qui ont connu une saison en dents de scie. Après un superbe début de saison, Walferdange a traversé une période compliquée qui a coïncidé avec plusieurs changements de troisième Américain. Les hommes de Dragan Stipanovic ont malgré tout réussi à terminer quatrième à l’issue de la saison régulière et affronteront l’Arantia au premier tour des play-offs.

Le Sparta, de son côté, a dû composer avec de multiples blessures d’à peu près tout son effectif. Et après plusieurs changements d’Américains et un remplacement de coach au début de l’année, Karl Abou Khalil prenant la succession de Christophe Flammang, épuisé psychologiquement, Bertrange a retrouvé un peu d’allant. Et a validé son billet pour les play-offs en huitième position, synonyme de série à venir face à l’ogre steinselois.

Mais en ce samedi soir, c’était bien Walferdange et le Sparta qui étaient sur le devant de la scène. Le Sparta avait validé son billet en prenant le meilleur sur Heffingen alors que la Résidence impressionnait son monde en pulvérisant Etzella, recordman de victoires en coupe et tenant du trophée.

Sur le papier, l’avantage était peut-être légèrement en faveur de la Résidence. Avec des joueurs plus grands, plus expérimentés, plus costauds, Oli Vujakovic et ses coéquipiers allaient être difficiles à bouger par la très jeune troupe bertrangeoise. Le Sparta devait quant à lui compter sur son collectif, sa vitesse. Et sa volonté. Le mental, un aspect du jeu mis sans arrêt en avant par le technicien bertrangeois : «Quand on a la bonne attitude et le bon body language, on peut battre tout le monde», se plait-il à dire.

Qui des grands Walferdangeois ou des rapides Bertrangeois allait prendre l’ascendant. Une réponse à laquelle tout le monde était bien en peine de répondre. Et à la mi-temps, on n’en savait pas beaucoup plus.

En effet, les deux premiers quarts ont été très, très serrés. Très défensifs, comme on pouvait s’y attendre comme pratiquement à chaque fois qu’on joue à l’Arena. Et si la Résidence a, comme prévu, dominé sous les panneaux à ce moment du match (25-19) et pu compter sur son arme fatale Leon Ayers (15 pts à la pause) et sur un Xavier François qui fait parler son physique sous le cercle (6 pts, 8 rebonds), le Sparta n’est pas en reste.

Bertrange a démarré avec le seul Isaiah White sur le parquet. Ses deux joueurs US, l’un blessé, l’autre malade, étaient incertains pour la rencontre. Mais il était dit qu’ils n’allaient pas manquer un tel rendez-vous. Et c’est surtout White qui s’est mis en évidence. Mais pas seulement. La force du Sparta, c’est son collectif. Et avec à la mène un gamin de 20 ans qui joue comme un vieux briscard, Max Logelin, Bertrange fait mieux que résister. Se battant sur chaque ballon, les Bertrangeois saisissent la moindre opportunité, le moindre ballon qui traîne pour accélérer le jeu et exploser en contre-attaque. Une tactique payante face à des Walferdangeois plus costauds. Mais aussi plus lourds. Et moins rapide. Les contre-attaques bertrangeoises fusent, tout le monde est impliqué, à l’image d’une séquence très positive du capitaine Victor Stein à l’origine de deux gros dunks d’Isaiah White (15 pts, 8 rebonds à la mi-temps) qui donne, un temps 6 pts d’avance aux siens (21-27).

Mais la fin de mi-temps sera plus favorable aux Walferdangeois, qui feront à nouveau parler leur taille pour revenir à seulement deux petits points du Sparta au buzzer (31-33). Les spectateurs qui ont copieusement garni l’Arena peuvent avoir le sourire : on a le droit à un super match. Très serré. A l’issue complètement incertaine.

Tout se jouera donc en seconde période. À la reprise, on semble repartir sur les mêmes bases qu’à l’aller, avec deux formations qui se rendent coup pour coup. Mais après un missile longue distance de Yannick Verbeelen pour donner trois points d’avance (33-36) au Sparta, la Résidence commence à prendre feu de loin. Deux ogives signées Raul Birenbaum et Oli Vujakovic remettent Walferdange devant au score. On ne le sait pas encore mais on ne les reverra plus. Les joueurs de Dragan Stipanovic enchaînent les paniers, notamment à longue distance (7 dans ce quart), ils ne ratent pratiquement plus rien alors qu’en face, Bertrange donne des signes de faiblesse. Tout semble sourire à la Résidence, comme ces tirs au buzzer réussis par Birenbaum ou Ayers ou encore cette bonne phase de « Vos » McCauley qui pète un bon gros dunk pour enfoncer un peu plus une formation bertrangeoise à l’agonie.

32-11 au troisième quart!

Alors que les débats étaient très équilibrés avant la pause, ce troisième quart a été fatal aux hommes de Karl Abou Khalil, qui pointent à 20 pts à dix minutes de la fin (65-45) et 32-11 dans le quart). Bien sûr, on peut toujours se dire que l’équipe nationale avait réussi à combler un retard de 23 pts en Roumanie il y a quelques semaines. Mais cela n’arrive pas tous les jours pour autant. En clair, il fallait un miracle pour que les fans du Sparta puissent voir leurs joueurs revenir dans le match.

D’autant plus que c’est physiquement qu’ils ont commencé à montrer des signes de faiblesse. Et même si ce n’est pas le joueur le plus clinquant, s’il ne met pas de gros dunks et ne fait pas des actions super spectaculaires, le capitaine Xavier François s’est montré ô combien précieux pour les siens. Par sa présence à l’intérieur, il interdit littéralement l’accès aux paniers aux Bertrangeois, qui se sont cassé les dents plus souvent qu’à leur tour sur l’expérimenté international luxembourgeois. On ne compte plus les rebonds pris, les ballons détournés, les actions annihilées de sa part. Et comme un symbole, c’est lui qui inscrit les premiers points du quatrième quart sur un gros dunk une main. Il ne sera certainement pas élu MVP du match mais la Résidence sait ce qu’elle lui doit. Et si Walferdange décroche la victoire,  c’est en grande partie grâce à lui.

Pour avoir un grand match, il faut être deux. Et Bertrange a chèrement vendu sa peau. Les jeunes Berrtangeois y ont cru pendant plus d’une mi-temps, avant d’être victimes d’un mitraillage en règle des gâchettes de la Résidence. Le dernier quart ne changera rien à la donne. Et c’est donc la Résidence, favorite mais qui s’était inclinée lors des deux matches de championnat contre Bertrange, qui remporte le premier titre de la saison.

On soulignera que le match s’est terminé un peu en eau de boudin puisque les fans du Sparta ont balancé des confettis sur le terrain, provoquant quelques minutes d’arrêt pas vraiment nécessaires. Mais c’est bien là le seul point noir d’une belle soirée. Qui a permis à Walferdange de décrocher sa seconde Coupe de Luxembourg. 31 ans après la première.

Romain Haas

 

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