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[Basket] Etzella, la vie sans Delgado


Sticky Gutenkauf (à d.) et Yann Wolff doivent apprendre à composer sans aucun Delgado. Ça demande forcément un peu d’adaptation. (Photo : luis mangorrinha)

Vendredi, Etzella a subi la loi du Sparta à l’occasion de son premier match à domicile. Une rencontre sans aucun Delgado impliqué. Ce qui n’était plus arrivé depuis une éternité.

Sticky et Fritz Gutenkauf, Yann Wolff, Gilles Polfer, Dominique Benseghir… En regardant la liste des joueurs alignés, vendredi, face au Sparta à l’occasion de la deuxième journée de championnat, on peut dire qu’on est en terrain connu d’Etzella. En effet, tous sont au club depuis de longues années. Ils font, en quelque sorte, partie des meubles.

Mais à y regarder de plus près, il y a quand même quelque chose de différent par rapport à la saison précédente : plus aucune trace de Delgado. Ni Ivan, ni Jairo, ni même Nelson, qui officiait depuis trois ans aux côtés de coach Kreso Basic. Au Deich, vendredi, le club tournait à domicile une immense page de sa belle histoire : «Cela faisait 25 ans qu’il y avait toujours eu un Delgado en équipe première», confie Nels, qui s’occupe désormais des Minis A et qui joue en équipe B.

Ivan, son neveu et filleul, est parti vivre une aventure pro hors du commun, puisqu’il évolue désormais du côté de l’Islande. Loin, très loin de son confort et de ses habitudes ettelbruckoises : «Il ne voulait pas suivre le même chemin que les autres. Il veut tracer sa propre route», indique son oncle et parrain.

Quant à Jairo, il avait annoncé depuis bien longtemps que la saison 2020/2021 serait la dernière. S’il a arrêté le basket de haut niveau, il continue de taquiner la balle orange en famille, au sein de l’équipe B de Schieren : «Ses frères, ses cousins jouent là-bas. Il y a une bonne ambiance», résume Nels.

Mais le fait d’avoir pris du recul par rapport à l’équipe première n’est absolument pas lié à l’absence de Delgado au sein de l’effectif : «C’est vrai qu’on peut penser à un complot Delgado, qu’on s’est mis ensemble et qu’on a tous décidé de partir mais ce n’est pas du tout ça. Je voulais déjà arrêter avant la pandémie, mais le covid est passé par là et je me suis dit que ce n’était pas possible de raccrocher comme cela. J’avais déjà dit qu’être deuxième entraîneur n’a jamais été un truc que je voulais faire longtemps. Je l’ai fait car je m’entends très bien avec Kreso, mais j’avais envie de changer un peu. De faire mes trucs.»

Faire ses trucs, cela ne signifie pas pour autant lorgner sur le banc ettelbruckois : «Pas du tout. J’ai énormément de respect pour des mecs comme Ken (Diederich), Chris (Wulff) ou Amadeo (Dias), mais être coach c’est beaucoup de boulot. Beaucoup plus que ce qu’on peut imaginer. Et pour le moment, ce n’est pas quelque chose qui me tente.»

Ils sont armés pour jouer le titre

C’est donc au milieu de sa troupe de 12-14 ans qu’il s’éclate actuellement : «On a déjà certaines individualités qui sortent du lot. Mais le fait d’être bon à cet âge ne signifie pas forcément que ce sera le cas plus tard. Je me souviens que quand moi j’étais chez les Minis, on avait un très bon groupe, on était peut-être 25 et pourtant certains n’ont jamais joué en première division. La vie peut parfois prendre une autre tournure. Mais je suis là pour pousser les plus forts et travailler avec les autres pour combler l’écart qui les sépare d’eux. C’est beaucoup de boulot, c’est fatigant mais très gratifiant», précise encore Nels, dont le propre fils joue dans cette équipe : «On sait faire la part des choses entre la maison et le terrain!» Pour lui, le premier défi a d’abord été d’avoir des joueurs, puisque tout s’est arrêté pendant plus d’un an : «Certains ne sont jamais revenus. Pas seulement chez les petits et pas seulement chez nous. C’est triste, mais c’est la réalité.»

Après avoir vécu tellement d’années au sein de l’équipe première d’Etzella, il prend désormais du recul : «J’aurais dû aller au match vendredi, mais j’ai un dîner. Généralement, je termine l’entraînement quand ils débutent le leur. En fait, on se croise. Je m’arrête pour discuter un peu avec Fritz mais, comme c’était le cas l’année où j’ai arrêté comme joueur, tu perds vite le contact avec l’équipe. Ça fait bizarre.»

Mais il garde un œil aiguisé sur les forces de son ancienne équipe. Et la légende nordiste se montre optimiste : «Même s’il n’y a plus de Delgado, les 7-8 joueurs principaux sont là depuis très longtemps. Sticky est prêt, Fritz est bien dans son rôle de capitaine, sur le terrain comme en dehors. Et on peut compter sur des jokers comme les deux frères Dominique (Benseghir) et Gilles (Polfer), qui sont capables de mettre le feu dans la salle. Il faut intégrer les jeunes, voir comment ça se passe avec les Américains mais ils sont bien armés pour jouer le titre.» Le match de vendredi démontre qu’il y a encore du pain sur la planche. Mais la saison ne fait que commencer.

Romain Haas

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