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[Flèche Wallonne] Le Mur de Huy, ça, c’est fait


Tadej Pogacar a remporté pour la première fois de sa jeune carrière la Flèche Wallonne. (Photos : afp)

Tadej Pogacar a remporté comme prévu pour la première fois la classique belge. Il sera favori dimanche de Liège-Bastogne-Liège.

Alors puisque tout s’était à peu près aussi bien passé que prévu, le train de son équipe l’ayant positionné exactement là où cela avait décidé, il lui restait le Mur de Huy à escalader. Cette haie de spectateurs exubérants à franchir. Pour la troisième fois de la journée. Pour la première fois en tant que vainqueur de la Flèche Wallonne.

Car personne ne sera surpris, c’est bel et bien le Slovène qui s’est imposé. Pas forcément de la tête et des épaules puisque par moments, il a même semblé hésiter, rechercher son souffle, renifler le bon air wallon à pleines narines. Surtout, s’assurer que personne ne lui ferait une mauvaise blague. Car on ne sait jamais sur le chemin des Chapelles, des fois qu’un grain de sable ne vienne enrayer sa belle mécanique.

Non, Tadej Pogacar n’a pas été poussé dans ses derniers retranchements, et si sur cette seule montée terminale, il n’a paru des plus impériaux, il n’a jamais été non plus en position de perdre le manche. Bien au contraire. «On savait de toute façon qu’on courrait pour la deuxième place», répéta plusieurs fois l’épatant danois, Mattias Skjelmose, deuxième en haut du Mur de Huy. Et par la force des choses, fataliste.

Non pas parce que le coureur de l’équipe Trek-Segafredo, dernier vainqueur du Tour de Luxembourg, joue habituellement les petits bras. Tout simplement que même avec quelques petits signes d’hésitation, une fois que Tadej Pogacar fut livré à lui-même, à la dureté de la pente toujours aussi impressionnante, par n’importe quel bout par laquelle on la prend, et bien sûr à ses rivaux, il restait l’homme à battre. Imprenable. La facilité dont il se replaça à plusieurs reprises clés, levait les derniers mystères.

C’est finalement en accélérant aux 300 mètres, comme quasiment à chaque fois lors des vingt dernières éditions, que le Slovène, en bon petit soldat, a sculpté son succès. Ni Mikel Landa, pour qui «battre Pogacar n’était pas envisageable», ni Mattias Skjelmose, qu’on retrouvait pas loin de son coéquipier italien Giulio Ciccone, ni même le vétéran Michael Woods qui avait choisi de prendre la tête du peloton avant de se faire reprendre par le revers du paletot par «Pogi», ne purent esquisser la moindre révolte. Trop contents de se trouver là, sur les pas de l’actuel roi du peloton. Le chef absolu.

Et maintenant la Doyenne

Finalement, la course avait été conforme à ce qu’on pouvait en attendre. Une attaque de loin est rendue quasiment impossible avec l’actuel tracé. On pouvait néanmoins envisager un mouvement à une vingtaine de kilomètres du but. Parce que Tadej Pogacar n’est pas un coureur conformiste. Mais alors que son équipe, forcément peu aidée par les autres, s’évertuait à avaler, presque un par un, les rescapés des échappées et des contres, la nervosité atteignait un paroxysme. Là encore, c’est du grand classique sur la Flèche Wallonne.

Enfin, Tadej Pogacar, comme prévu lancé par le Suisse Marc Hirschi, vainqueur ici même en 2020, mais depuis, réfréné dans son élan, n’a pas opté pour une attaque au pied du Mur de Huy. On ne sait pas ce qu’il serait alors advenu, mais force est de constater que sa gestion fut payante. Avec le recul, et c’est toujours plus facile à remarquer après, ce fut la bonne tactique.

Le Mur de Huy, ça c’est fait. Passons donc à la suivante. Ce n’est pas courant d’enchaîner Tour des Flandres, Amstel Gold Race et Flèche Wallonne la même année. S’il ajoute dimanche Liège-Bastogne-Liège, en signant le même triplé ardennais que Philippe Gilbert en 2011, alors ce sera encore une autre histoire. C’est certes en bonne voie, mais pour parvenir à ses fins, il devra encore écarter Remco Evenepoel, qui revient juste d’un long stage en altitude. Et ça, croyez-nous, ce sera quand même une tout autre paire de manche. Il faut bien qu’il reste un peu de suspense…

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