Accueil | Politique-Société | Xavier Bettel : « Je ne suis pas un arbitre »

Xavier Bettel : « Je ne suis pas un arbitre »


Xavier Bettel participera à la réunion préparatoire du sommet sur les migrations vers l'UE. L'opposition CSV s'inquiétait d'une éventuelle absence du Luxembourg... (photo d'illustration : Didier Sylvestre).

Si la réunion «tripartite» du Semestre européen 2018 n’a débouché sur aucune conclusion politique du gouvernement, elle aura permis au Premier ministre de préparer son discours sur l’état de la Nation.

Quand syndicats et patronat s’écharpent sur le rapport par pays 2018 de la Commission européenne pour le Luxembourg et sur les dossiers socioéconomiques brûlants, durant près de trois heures, cela ressemblerait presque à «un match de ping-pong», selon les termes du Premier ministre, Xavier Bettel.

Face aux divergences affichées par les différents camps présents à cette «tripartite», le chef du gouvernement a rapidement coupé court : «Depuis quatre ans, au terme de cet exercice, certains me disent que le gouvernement va trop loin, alors que d’autres estiment que l’on n’est pas allés assez loin. Je rappelle que je ne suis pas ici pour distribuer des points à tel ou tel camp. En effet, ce dialogue social est, avant tout, une importante consultation et un échange entre gouvernement et partenaires sociaux.» Ceci dit, le Premier ministre a tout de même jugé opportun de faire deux commentaires, loin d’être anodins, si on les met en perspective avec le calendrier électoral.

Bilan défendu à demi-mot

Implicitement, en effet, Xavier Bettel a d’ores et déjà défendu son bilan en jugeant, au terme de la réunion de ce Semestre européen 2018, que son «Paquet d’avenir a obtenu les résultats escomptés». En décrypté, le Premier ministre a estimé, par le biais de cette petite phrase, que les mesures d’austérité contenues dans ce Zukunftspak ont permis de rééquilibrer les finances publiques, avant de les rendre «globalement saines», selon les termes de la Commission européenne.

Par ailleurs, Xavier Bettel a également lâché qu’il fallait «des investissements publics conséquents en faveur des futures générations», soit une phrase qui a de quoi conforter à nouveau son bilan, lui qui avait déclaré, le 26 avril 2017, lors de son dernier discours sur l’état de la Nation, que «le taux d’investissement se situe à 4 % du PIB, ce qui est largement au-dessus de la moyenne européenne de 2,8 % et bien plus que les 2,2 % du voisin allemand».

Une manière de plus de défendre le bilan de l’action de son gouvernement et sans doute, également, une façon d’entrer, à demi-mot, en campagne électorale ? À part cette brève déclaration, le chef du gouvernement s’est contenté de dire qu’il n’avait pas la fonction d’ «arbitre» entre le camp syndical et le camp patronal. De ce fait et car il a rappelé être «politiquement responsable devant le Parlement», il réservera «une série de réponses» (selon l’expression du vice-Premier ministre, Étienne Schneider) aux députés, fin avril, à l’occasion de la version 2018 de son discours sur l’état de la Nation.

Claude Damiani

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.