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Privatisations à lux-Airport : « Une simple question de fric »


La menace de privatisation partielle des activités de l'Administration de la navigation aérienne (ANA) vers lux-Airport n'est pas du goût de sa délégation du personnel ni de la Confédération générale de la fonction publique (CGFP). (photo archives LQ)

La Confédération générale de la fonction publique (CGFP) s’insurge face à la volonté gouvernementale de privatisation de certaines activités de l’Administration de la navigation aérienne vers lux-Airport. Le syndicat et et la représentation du personnel de l’Administration de la navigation aérienne (RPAA) évoquent «une question de fric et de pouvoir».

Le transfert envisagé d’une partie des activités de l’Administration de la navigation aérienne (ANA) vers lux-Airport n’est pas du tout du goût de la CGFP qui est montée au créneau, vendredi, pour dénoncer « une simple question de fric et de pouvoir ».

Le président de la délégation du personnel de l’ANA, Roland Reiser, estime que le projet reviendrait à faire passer son administration au rang de sous-traitant, alors que lux-Airport prendrait les commandes complètes du Findel. Une perspective qui apparaît inacceptable aux yeux de Roland Reiser et de Romain Wolff, secrétaire général de la Confédération générale de la fonction publique.

Une conciliation de 2014 non respectée

Dans ce dossier, CGFP et ANA se sentent largement trahies, puisque après trois ans de négociations, les différentes parties étaient parvenues à une conciliation au mois de novembre 2014. Or, selon cet accord, l’ANA aurait dû percevoir les moyens financiers nécessaires, en vue d’une certification du Findel, sous forme d’une coopération avec lux-Airport. Pointé du doigt, le ministre du Développement durable et des Infrastructures, en charge des Transports, François Bausch, n’aurait pas tenu ses promesses.

Selon la représentation du personnel de l’ANA, il n’y aurait aucune raison objective dans cette volonté de transfert de certaines activités de l’ANA. Pour Romain Wolff, il y a clairement «urgence» face au spectre de cette privatisation partielle. Qui ne date pas d’hier. En effet, en 2006, déjà, le gouvernement de l’époque avait souhaité faire de l’aéroport un établissement public, « sans aucune raison objective ». Selon la CGFP, ce projet n’est plus de nature à satisfaire les desiderata du nouveau gouvernement.

Et l’histoire ne s’arrête pas là : après une loi de 2007, l’Administration de la navigation aérienne (ANA) a encore été confrontée à d’autres imbroglios. La commission de conciliation avait alors été mise sur pied, en 2011, par la représentation du personnel de l’ANA, la RPAA. « Il était notamment question d’un litige au sujet des heures supplémentaires, de questions de délocalisation et de libéralisation », a tenu à rappeler Romain Wolff.

Bref, les menaces d’externalisation partielle ne sont pas nouvelles et la CGFP, tout comme la RPAA, s’insurgent face à ce qu’elles considèrent être des contradictions dans les doubles discours ministériels.

D’autant plus que les choses pourraient aller très vite, selon Roland Reiser. En effet, le président de la délégation du personnel de l’Administration de la navigation aérienne a indiqué que la privatisation partielle programmée devrait être officiellement confirmée dès la semaine prochaine, alors que «l’ANA est, depuis l’accord de conciliation de 2014, le gestionnaire officiel du Findel». Affaire à suivre, donc.

Claude Damiani

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