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Prison : et à part Schrassig, il y a quoi? 


Le centre pénitentiaire d'Uerschterhaff est destiné aux détenus préventifs en attente d'un jugement.  (Photo : editpress)

Alors que la prison de Sanem s’apprête à ouvrir ses portes, les peines alternatives et les régimes semi-ouverts demeurent nettement sous-utilisés.

Des rumeurs circulaient, mais elles ont rapidement fait l’objet d’un démenti: «Il n’y a pas de transferts vers Sanem qui sont effectués actuellement», communique l’Administration pénitentiaire au Quotidien. À Uerschterhaff, dans la commune de Sanem, une nouvelle structure, pouvant accueillir jusqu’à 400 personnes, va voir le jour d’ici la fin de l’année. Les dernières opérations, qui permettront de recevoir des détenus provisoires en attente d’un jugement, sont en passe d’être achevées. La fonction de cette prison se veut double: résoudre les problèmes de surpopulation carcérale à Schrassig et permettre une meilleure prise en charge des prévenus.

Pour rappel, avant le projet de Sanem, le Luxembourg ne disposait pas d’un établissement dédié aux personnes en attente de leur procès. Pour entrer en conformité avec les normes internationales, le Luxembourg a dû instaurer une séparation entre les personnes présumées innocentes en détention préventive et les personnes détenues condamnées à une peine de prison.

Les peines alternatives ont diminué, comme pour le bracelet, alors des contraventions ou des petits délits peuvent nous priver totalement de liberté

Contrairement à Schrassig, le séjour ne se fera pas exclusivement en régime fermé et la prise en charge sera bien différente: possibilité de participer à des cours, présence d’un personnel socio-éducatif, portes de cellules ouvertes… En somme, un ensemble de dispositions en vue de préparer les détenus préventifs à l’insertion sociale.

Un retard en matière de peines alternatives

Le modèle a d’importantes similitudes avec le centre de Givenich, qui fonctionne en système semi-ouvert, permettant aux personnes détenues de circuler librement sur le site de la prison et de travailler à l’intérieur ou à l’extérieur. Seulement, la population qui occupe actuellement les lieux est nettement inférieure à sa capacité maximale: 70 détenus pour 113 places.

Une sous-utilisation du centre pénitentiaire qui interroge Eran, eraus an… elo : «C’est une alternative qui doit être davantage utilisée, voire en premier recours. En plus de donner des solutions à la surpopulation, c’est plus humain, car les gens peuvent maintenir une vie sociale et aller travailler, expose Grégory Fonseca, l’un des fondateurs de l’ASBL. Les peines alternatives ont diminué, comme pour le bracelet, alors des contraventions ou des petits délits peuvent nous priver totalement de liberté.»

De vifs débats en mai

Pour donner quelques chiffres, depuis la mise en œuvre du bracelet électronique, en janvier 2017, le maximum de personnes l’ayant porté simultanément était de 29. Le sursis avec mise à l’épreuve, la suspension de la peine, le congé pénitentiaire, l’exécution en milieu ouvert ou la compensation entre délinquant et victime sont également des aménagements de peine qui figurent dans l’arsenal du ministère de la Justice. Par ailleurs, le sujet a fait l’objet de vifs débats durant le mois de mai. La ministre de la Justice Sam Tanson a approuvé une plus importante utilisation de ces alternatives, rappelant tout de même que 73,7% des prisonniers sont des étrangers, ce qui limite l’utilisation de ces dernières.

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