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Près de la moitié des familles monoparentales vivent sous le seuil de pauvreté


En 2014, la personne de référence dans 82,7% des ménages monoparentaux est une femme. (Illustration : DR)

Au Luxembourg comme dans beaucoup de pays européens, les familles monoparentales constituent une population en forte augmentation. Un phénomène qui confronte de plus en plus de familles au risque de pauvreté. En effet, selon le Statec, durant l’année 2014, 44,6% de ces ménages avaient des revenus se situant en dessous du seuil de pauvreté.

Les familles monoparentales remettent en question le modèle familial traditionnel qui a prévalu jusqu’à la fin des années 60. Elles combinent différentes caractéristiques qui les exposent plus que les autres aux risques de pauvreté et de précarité. Alors que le taux de pauvreté est « seulement » de 22,4% pour l’ensemble des ménages avec enfants, il atteint 44,6% des ménages monoparentaux.

À noter que le taux de pauvreté des ménages monoparentaux au Luxembourg dépasse celui des pays voisins et celui de la zone euro en moyenne avec un taux de 33,8% en 2014.

Le taux de pauvreté ne renseigne pas sur le poids démographique des ménages monoparentaux, ni sur les caractéristiques socio-économiques de ce type de ménage. Le risque de pauvreté varie en fonction de la diversité des formes familiales et des politiques sociales qui ont évolué au cours des années.

L’étude publiée par le Statec apporte un éclairage sur la question de la pauvreté et de la précarité des familles monoparentales au Grand-Duché. Bien que le poids relatif de ces familles est assez faible (3,2% de l’ensemble des ménages) sur l’ensemble de la population, la monoparentalité reste un phénomène à ne pas négliger quand on connaît les difficultés que peuvent rencontrer certains parents qui élèvent seuls leurs enfants.

Un phénomène largement féminin

Si la monoparentalité n’est pas un phénomène nouveau, son incidence augmente considérablement et son visage évolue. Malgré tout cela reste un phénomène largement féminin. En 2014, la personne de référence dans 82,7% des ménages monoparentaux est une femme. Un chiffre qui s’explique notamment par le fait que lors d’un divorce ou d’une rupture, les enfants restent généralement rattachés au foyer de la mère.

Bien que le chiffre se soit tassé par rapport à l’année 2009 où 89,4% des ménages monoparentaux étaient féminins, il faudra attendre encore plusieurs années pour voir si la monoparentalité masculine augmente de manière significative.

Les raisons qui conduisent à la monoparentalité ont significativement évolué avec le temps. Si jusqu’à la fin des années 70, le veuvage était la principale cause de monoparentalité, ce sont désormais les ruptures d’union qui sont à l’origine de l’augmentation de familles monoparentales. Les plus touchés par ce phénomène sont les 35-49 ans avec un taux de 64% contre 21% pour les 25-34 ans et 13% pour les 50-64 ans.

Un taux de chômage plus important pour les familles monoparentales

De par leur diversité, toutes les familles monoparentales ne sont pas exposées aux risques de précarité et de pauvreté, même si vivre en famille avec un seul salaire dans un contexte où la norme tend vers la famille à deux salaires expose aux risques de vulnérabilité sociale et économique.

Certaines catégories de familles monoparentales sont cependant plus vulnérables que d’autres. On peut notamment citer les mères célibataires, qui sont en moyenne plus jeunes et moins diplômées que les mères séparées ou divorcées. Celles-ci apparaissent plus fragilisées que les autres sur le marché du travail et plus exposées à la précarité de leurs conditions de vie.

Elle ont également plus de chance de se retrouver au chômage ou d’avoir un emploi à temps partiel. Alors que seulement 5,4% des personnes de référence des ménages de 2 adultes avec enfants dépendants sont touchés par le chômage, le taux atteint 9,6% dans les ménages monoparentaux.

Le Quotidien/M.R.

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