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Nicole Calfan, marraine du Festival du film d’amour de Mons


Nicole Calfan à l'ouverture du Festival du film d'amour de Mons, en compagnie du bourgmestre de la ville, Elio Di Rupo (au second plan). (photo Brigitte Lepage)

L’actrice et écrivain Nicole Calfan est la marraine de la 32e édition du Festival du film d’amour de Mons, qui s’est ouvert vendredi en Belgique et s’achèvera ce vendredi 26 février. Elle connaît un parcours très riche, entre théâtre, cinéma et littérature.

L’accueil sur scène de Nicole Calfan au Festival de Mons s’est fait sur base d’une rétrospective vidéo de ses partenariats à l’écran. La petite fiancée de Jean Yanne, l’amour platonique d’Alain Delon, a laissé des traces dans le 7e Art : «  Borsalino » avec Delon et Belmondo, « Le casse » de Verneuil, « Les trois Mousquetaires » de Richard Lester, « Les Chinois à Paris » de Jean Yanne, « Les chiens » de Jessua ou « Max, mon amour » d’Oshima et plus récemment « La vérité si je mens 2 & 3 ! »

« Revoir ces images de « Borsalino » avec Alain et Jean-Paul, c’est vraiment émouvant », confesse Nicole Calfan, très nostalgique. «La nostalgie, c’est ma seconde nature. Je suis russe et polonaise d’origine, un peu comme Vladimir Cosma. Ça explique, je pense bien, pourquoi je me complais dans le passé.»

Jean Yanne a été indéniablement l’homme de sa vie : «Il a marqué et façonné ma personnalité. Je l’ai rencontré alors que je n’avais que 22 ans, il allait être l’homme de ma vie. Il m’a faite. C’était une espèce d’électron libre qui aimait la dérision et qui avait le sens de l’abscons. Ensemble, on était un cas unique, on a cassé le moule de ce qu’on avait alors l’habitude de voir et d’entendre.»

Nicole Calfan est une femme qui assume pleinement sa liberté à travers le théâtre, le cinéma et l’écriture : « Il faut être libre, pouvoir s’exprimer sans compromission. Il faut d’abord être une femme et ensuite une actrice. C’est pourquoi, à un moment de ma vie, j’ai fait une pause de quatre ans pour élever mes deux fils. Je les emmenais au cirque, au jardin.»

À bientôt 69 ans, Nicole Calfan garde les pieds sur terre et prend conscience qu’il est de plus en plus difficile de se faire une place au soleil à partir d’un certain âge : «J’ai commencé comme fiancée de Delon et Belmondo, vous imaginez ! Après, forcément, j’ai joué toute ma vie des rôles d’amoureuses ingénues, chez Marivaux, Molière… C’était vraiment la belle époque du cinéma. Aujourd’hui, c’est beaucoup plus difficile pour une femme comme moi. Alors, j’alterne cinéma et théâtre.»

Histoire d’amour avec Alain Delon

Et quand elle ne joue pas, elle écrit. Elle vient d’écrire son dernier livre, «Lettre entr’ouverte à Delon» : « Ce qui est magnifique, c’est que j’ai pu l’écrire avec son accord. Il m’a fait cet immense cadeau. Et c’est d’ailleurs Alain qui a eu cette idée du titre : j’avais choisi « Lettre ouverte… ». Il m’a suggéré « Lettre entr’ouverte… ». Et de poursuivre : « Entre Alain et moi, c’est une rare histoire d’amour/amitié, comme il en a connue une aussi avec Brigitte Bardot. Ce n’est pas juste de l’amitié, ce n’est pas de l’amour physique ou platonique. Selon moi, c’est peut-être ça le véritable amour», dit-elle avec sincérité.

Nicole Calfan enchaîne avec une anecdote : « On m’avait proposé le rôle de Maria Schneider dans « Le dernier tango à Paris ». Et mon partenaire devait être Jean-Paul (Belmondo). Quand il a lu le scénario et qu’on lui a confirmé que le film ne serait non pas sensuel mais sexuel, il a dit : la petite et moi, nous ne le ferons pas ! Et c’est Marlon Brando qui a tourné avec Maria Schneider.»

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Son actualité se situe plutôt côté théâtre avec une pièce écrite pour elle par Laurent Baffie. Elle retournera ensuite à la littérature pour écrire son quatorzième roman, « Le goût du baiser ».

Entre temps, elle a trouvé l’occasion de remplir à merveille son rôle de marraine du Festival du film d’amour. Passer des «Monologues du Vagin» à une pièce signée Laurent Baffie, puis d’un film d’auteur à une œuvre commerciale comme «La vérité si je mens», c’est une belle preuve d’amour adressée aux réalisateurs et metteurs en scène par une actrice qui ne croit pas vraiment… à l’amour !

Brigitte Lepage

Plus d’infos sur le site du Festival international du film d’amour de Mons.

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