Accueil | Politique-Société | Plan de relance : l’OGBL veut être impliqué

Plan de relance : l’OGBL veut être impliqué


«Stress accru, isolement et fatigue accumulées dans le cadre du télétravail, entre autres, sont les causes premières des maladies d'ordre psychosocial, sans oublier les cas de dépression qui sont en augmentation», a expliqué mardi Nora Back, à la tête de l'OGBL (photo : Fabrizio Pizzolante).

Il ne chôme pas depuis le début de la pandémie, dans un souci de défense des droits des travailleurs. Le syndicat majoritaire répondra toujours présent, mais revendique plus de dialogue social.

Dossiers sectoriels ou individuels à traiter, manifestations, piquets de protestation ou encore grève des femmes… L’OGBL est loin d’être confiné et souhaite davantage de dialogue social avec gouvernement et patronat, a fait savoir le syndicat indépendant à l’occasion, mardi, d’une réunion de son Comité national.

L’OGBL fait face à la pandémie et aux conséquences socio-économiques qui en découlent, qualifiées de «désastreuses» par sa présidente Nora Back. Le syndicat estime que cette situation qui s’éternise n’amène rien de bon en termes de santé psychosociale des actifs. «Les restrictions en matière de vivre-ensemble et de cohésion de la collectivité touche le monde du travail» déplore, sans surprise, Nora Back. «Stress accru, isolement et fatigue accumulées dans le cadre du télétravail, entre autres, sont les causes premières des maladies d’ordre psychosocial, sans oublier les cas de dépression qui sont en augmentation. Tout cela a un coût pour la société.» Le tableau dépeint par le syndicat numéro un du pays n’est pas forcément très reluisant, mais il illustre parfaitement l’état actuel d’une partie de la société active. Et face à cette situation, l’OGBL met en avant le droit de manifester, car «beaucoup de défis se présentent et les travailleurs vont continuer à souffrir», selon Nora Back.

Appel urgent au dialogue social

Dans ce contexte, la confédération syndicale appelle le patronat et le gouvernement à trouver des solutions communes. Les statistiques relatives à l’accroissement des inégalités, aux travailleurs pauvres et aux familles monoparentales s’avèrent en effet très peu à l’avantage du Luxembourg en comparaison avec les autres États membres. «Il faut une relance et non pas une politique d’austérité», s’exclame Nora Back.

Pour financer cette relance, l’OGBL exclut, comme le LSAP,  tout nouvel impôt à la charge des classes moyennes. «Il faut mettre en place davantage d’équité fiscale, il y va de la santé des gens, car nous nous trouvons dans une situation d’urgence. De ce fait, nous avons besoin de moyens, et je me réjouis que la Commission européenne soit en train de définir un plan de relance et de résilience. Cela dit, cela doit s’intégrer, pour le Luxembourg, dans le dialogue social et notre prochaine réunion tripartite du Semestre européen, dans le cadre des analyses du Conseil économique et social. La question centrale sera de se pencher sur le monde de demain, poursuit-elle, et de clairement signifier au gouvernement que l’on veut être impliqué dans toutes les décisions, avant d’attendre un « avant-avant-projet de loi ».»

De la transition verte à celle numérique

En vue de ce bras de fer, l’OGBL distingue différents domaines dans lesquels la confédération estime avoir son mot à dire : la transition verte (et son aspect social), la transition numérique (avec les questions de maintien et de garantie de l’emploi…), la croissance (avec la réforme de la médecine du travail, la reconnaissance des maladies psychosociales, la réduction du temps de travail, la lutte contre le chômage de longue durée), la cohésion sociale (hausse des salaires, revalorisation des prestations familiales, prise en considération des ménages monoparentaux…), la santé («il faut un système public qualitatif de santé en écartant toute idée de privatisation, car certains médecins veulent s’en mettre plein les poches au détriment des patients») et l’éducation (avec la revendication d’un accès universel à l’éducation et à la formation continue sans privatisation des écoles, la promotion des apprentissages…).

En conclusion, l’OGBL revendique sa place – contrairement à ce qu’il s’est passé lors de la conclusion de l’accord salarial dans la fonction publique – à la table des négociations de toute décision politique prise par le gouvernement et le patronat. Mais n’est-ce pas cela, finalement, le dialogue social, dans le cadre du fameux et tant encensé «modèle luxembourgeois», que ce soit en situation de pandémie ou non ? À chacun ses responsabilités… mais une chose est certaine : pour l’OGBL, le combat continue contre vents, marées et… pandémie de Covid-19.

Claude Damiani

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.