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Pas de congé pour règles douloureuses, sauf exceptions


La présidente de la commission des Pétitions, Nancy Kemp-Arendt, s’entretient avant le débat avec les pétitionnaires Miriana Angelillo, Kelly Gomes Carvalho, Ornella Romito et Danielle Choucroun (de g. à dr.). (photo Hervé Montaigu)

Toutes les femmes ne disposeront pas de deux jours de dispense de travail chaque mois au moment de leurs menstruations. Mais pour les cas les plus douloureux, des solutions sont à envisager.

Le but de la pétition n’était pas de réclamer tout bonnement deux jours de dispense de travail tous les mois pour les femmes souffrant de douleurs menstruelles. Son objectif était essentiellement de sensibiliser à un sujet longtemps resté tabou, quand il n’est pas toujours aujourd’hui l’objet de moqueries pour justifier grossièrement la mauvaise humeur d’une travailleuse.

Oui, certaines femmes au cours de leurs menstruations, surtout les deux premiers jours, souffrent de douleurs abdominales qui entraînent souvent des douleurs dorsales. Elles sont franchement mal en point et celles qui sont sujettes à des migraines s’abstiennent de sortir et restent dans le noir complet en attendant que ça passe. Parfois, les médicaments aident. Pas toujours.

Ce sont surtout pour ces femmes-là, celles qui éprouvent les plus grandes peines à travailler normalement pendant ces quelques jours par mois, que la question se pose. Mercredi, au cours du débat organisé en réponse au succès de la pétition (4 805 signatures), il a beaucoup été question d’endométriose, une maladie gynécologique qui touche de 10 à 15 % des femmes et qui se caractérise par la présence anormale de tissu utérin en dehors de la cavité utérine. Elle est cause de douleurs fortes au moment des règles et parfois d’infertilité.

Pour mieux comprendre cette maladie encore mal connue il y a peu, une jeune femme parmi les pétitionnaires a raconté son calvaire depuis qu’elle est réglée. Elle souffre d’endométriose pulmonaire, ce qui signifie qu’elle crache du sang en toussant tous les mois quand elle est indisposée. Son seul témoignage suffit à mesurer l’envergure de cette maladie et comprendre que se rendre au travail dans ces conditions paraît difficile.

Les députés le conçoivent. Mais pourquoi demander une dispense alors que des certificats médicaux existent pour les gens dans l’incapacité d’aller travailler ? Cette question a traversé les esprits et les pétitionnaires ont souligné que se rendre toutes les trois semaines chez le médecin n’était pas une solution non plus alors qu’une dispense serait plus pratique.

Sensibiliser les patrons

Il ne faut pas davantage avoir peur de créer une discrimination entre les hommes et les femmes, vu que d’autres congés exceptionnels existent déjà qui pourraient être considérés tout aussi discriminants, comme le congé sportif ou le congé politique. Un risque d’abus ? Ce risque existe partout, répliquent les auteures de la pétition. D’ailleurs, elles ne souhaitaient pas que deux jours de congé soient accordés d’office aux femmes, mais qu’on envisage la possibilité d’une dispense ou de télétravail quand les circonstances le demandent.

Au Japon, où une loi permet aux femmes de disposer de deux jours de congé, peu en font usage par crainte de montrer qu’elles ont des problèmes, selon le député Jean-Marie Halsdorf, qui a fait ses petites recherches. Quant à savoir combien de femmes seraient concernées par une dispense pour cause de règles douloureuses, la Dr Danielle Choucroun a estimé qu’entre 75 et 90 % des femmes étaient concernées par cette problématique au moins une fois dans leur vie, soit au cours des quelque 500 cycles qu’elles endurent.

Pour représenter le gouvernement dans ce débat, seul le ministre du Travail avait été convié. Il s’en est d’ailleurs étonné, jugeant que les débats appelaient également la présence des ministres de la Santé, de la Famille et de la Sécurité sociale. De son côté, il plaide pour une discussion plus large relative à la réduction du temps de travail et estime que c’est dans le cadre des conventions collectives que la solution doit être trouvée pour ce genre de dispense. Il s’agit donc surtout de sensibiliser les patrons à cette problématique.

Quatre ministres devraient se réunir sous peu en commission parlementaire jointe (Travail, Égalité des chances, Santé et Éducation) pour envisager des pistes dans le but de faciliter la situation des femmes concernées, et ce, surtout dans le monde du travail.

Geneviève Montaigu

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4 plusieurs commentaires

  1. Ménopausée

    Pour la ménopause ces petites jeunes si fragiles voudront 5 ans de congé !!! ?

    • Je vous donne ma maladie avec grand plaisir !! Je préférerais pouvoir travailler tous les jours, sans y aller à 4 pattes et tordu de douleurs !
      C’est fou les gens qui se permettent de parler alors qu’ils ne peuvent imaginer les douleurs que l’on vit.
      Savez vous que parfois les douleurs sont si intenses qu’elles correspondent aux douleurs d’un accouchement ? Êtes-vous capable d’aller travailler pendant un accouchement ? Je ne crois pas…

  2. homme égalitaire, qui veut aussi 24j de congé

    et bien leur dr choucroute n’est pas la bible, des études internationales et longues seraient à voir ! 1 certificat médical et basta, pour les vraies malades, pas les malades du lundi…

  3. femme moderne avec spirale, sans règles 5 ans

    c’est ridicule et irréaliste, bien pour profiteuses, 12 x2 = 24 jours de congé par an, au détriment des collègues qui font le travauîl et cns, patrons et contribuables qui payent

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