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Pas assez de médecins du travail au Luxembourg


En 2022, au Luxembourg, 70 personnes exercent cette profession (Photo RL)

L’association luxembourgeoise de la santé au travail alerte, ce lundi, les décideurs politiques quant à une pénurie qui touche le secteur. Elle avance le projet d’une formation au Luxembourg pour attirer les futurs médecins du travail.

Il manque, aujourd’hui, 25 médecins du travail au Luxembourg. Une situation qui devrait encore s’aggraver dans les cinq années à venir, d’après l’association luxembourgeoise de la santé au travail (ALSAT), puisque d’ici à 2027, se seront 50 nouveaux spécialistes qui devront être recrutés. Selon l’association, ce chiffre devrait permettre d’à peine maintenir la profession à flot au Grand-Duché. Le standard européen évoque un médecin du travail pour 3 500 salariés. Avec l’objectif fixé par l’ALSAT, cela reviendrait à un spécialiste pour 5000 salariés.

Dans un communiqué, l’association alerte sur les conséquences de cette pénurie. Importants retards dans la prise des rendez-vous, moins d’accès à des mesures de reclassement professionnel pour les salariés et surtout un manque de présence directe en entreprise pour les 70 médecins du travail que compte le Luxembourg. Des absences qui impactent directement « le bien-être et à la santé des salariés tout comme des entreprises ».

Une formation pour attirer les candidats

« C’est un métier qui reste mal connu », explique la docteure Nicole Majery, vice-présidente de l’ALSAT, pour expliquer le manque de passion pour la filière. « D’où l’importance d’une formation qui permettraient aux candidats en médecine d’être sensibilisés à ce métier ». Ce projet est développé par l’association depuis 2016 mais tarde à être proposé à l’Université de Luxembourg. Aujourd’hui, des cursus similaires existent dans les pays voisins. Une situation qui a pour conséquences de voir les potentiels médecins du travail quitter le Grand-Duché pour s’installer par exemple, en France ou en Belgique.

« Les formations proposées dans les pays voisins existent depuis de nombreuses années mais méritent d’être rénovées », note Nicole Majery. « Avec une formation adéquate, nous pourrions attirer et faire rester les candidats ». Le communiqué publié par l’ALSAT met en lumière la proposition « d’une formation attractive et innovante au Grand-Duché « . Un cursus qui serait en partie construit autour du curriculum défini au niveau européen et qui s’adapterait à  « l’évolution rapide que le monde du travail a connu au cours des dernières années » et « aux spécificités du marché du travail au Luxembourg ».

Le quotidien d’un médecin du travail

« Ce sont des consultations qui tous les médecins comme des consultations à l’embauche », décrit Nicole Majery. « Nous vérifions si l’état de santé du salarié lui permet de réaliser ses tâches quotidiennes et nous nous assurons également que la conception du poste n’engrange pas de risques. Si c’est le cas nous pouvons apporter des conseils d’adaptations ou de sensibilisation aux risques ».
Dans son communiqué l’ALSAT souligne le rôle essentiel que joue le médecin du travail « dans le domaine de la santé mentale et de la prévention des risques psychosociaux ».

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