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OSCE : 57 pays au chevet de la paix


Le président de l'AP-OSCE, George Tsereteli, lors de son discours inaugural. L'élu géorgien était entouré du Premier ministre, Xavier Bettel, et de Steny Hoyer, leader démocrate à la chambre des représentants. (Photo LQ/Julien Garroy)

Près de 700 participants sont réunis depuis mercredi au centre de conférences du Kirchberg pour la 28e session annuelle de l’Assemblée parlementaire de l’OSCE. Le Luxembourg accueille pour la première fois les élus des 57 États qui forment l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. D’ici lundi, la diplomatie doit permettre de voter une déclaration qui obtiendra le soutien de pays diamétralement opposés, comme le sont les États-Unis, la Russie ou l’Ukraine.

Les pays formant l’OSCE se sont formellement engagés à « déployer tous les efforts pour régler exclusivement par des moyens pacifiques tout différend entre eux ». Ni la Russie ni l’Ukraine, toutes les deux signataires du traité fondateur de l’OSCE, ne respectent cependant ce principe. Depuis trop longtemps, les armes parlent. « Il s’agit d’un des plus grands fiascos qu’ait connu notre continent », déplore le Premier ministre, Xavier Bettel, présent hier pour la plénière inaugurale de l’Assemblée parlementaire de l’OSCE (AP-OSCE), qui tient depuis hier sa session annuelle au Luxembourg.

« Nous ne pouvons plus admettre que des civils souffrent de conflits politiques », enchaîne George Tsereteli, président de l’AP-OSCE. Au vu des conflits qui ravagent le monde, il est plutôt positif que des élus russes, ukrainiens, mais aussi américains sont assis dans la même salle de conférences. Mais cela ne suffit plus, tout comme les efforts de mener un dialogue constructif. « On compte 71 millions de personnes qui sont en fuite, dont 30 millions d’enfants. Il ne faut pas oublier nos obligations dans un monde confronté au plus grand nombre de conflits depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. On doit préparer des solutions », lance le président géorgien de l’AP-OSCE.

« La démocratie est sur la défensive »

L’échec est donc tout avoué, mais les élus ne comptent pas se laisser abattre pour autant. « Le XXe siècle a été celui où la démocratie s’est imposée grâce aux peuples qui se sont battus et qui n’ont jamais hésité à faire face », rappelle Steny Hoyer, membre fondateur de l’AP-OSCE et actuel chef de groupe des démocrates à la Chambre des représentants des États-Unis. «En 1991, la démocratie était ascendante. En 2019, elle est incontestablement sur la défensive. Mais je reste optimiste, car tout au long de ma vie j’ai vu les forces démocratiques l’emporter», constate dans la foulée l’élu américain, très applaudi hier.

Pourtant, « bon nombre de gouvernements ne respectent plus nos principes. Le multilatéralisme est zappé, le droit international est piétiné sans aucune punition ». La liste dressée par George Tsereteli laisse donc planer des doutes. L’objectif que s’est fixé l’AP-OSCE pour sa 28e session annuelle est de faire pleinement jouer la « diplomatie parlementaire ». « Les parlementaires jouent un rôle unique pour la paix et la sécurité. Les conflits doivent pouvoir être réglés grâce à des alternatives au conflit armé », résume le président de l’Assemblée parlementaire.

« Chacun doit prendre ses responsabilités »

« Je crois en la diplomatie parlementaire. Je crois dans l’échange entre les différentes cultures. Mais il faut arrêter de parler l’un sur l’autre. Chacun doit prendre ses responsabilités à son niveau », souligne dans ce contexte le Premier ministre, Xavier Bettel.

Une des « forces » de l’Assemblée parlementaire de l’OSCE serait de s’attaquer « aux questions qui paraissent insolubles ». « On prend à bras-le-corps des sujets que d’autres préfèrent nier », note Fernand Etgen, le président de la Chambre des députés. Avec une « volonté politique commune », le premier citoyen du pays espère que les élus « finiront par transcender leurs différends ». Mais le chemin pour obtenir « ensemble des changements réels » sera long. « Il nous faut veiller à ce que les sacrifices consentis par nos libérateurs lors de la Seconde Guerre mondiale ne finissent par devenir vains », conclut Steny Hoyer.

David Marques

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