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OGB-L Cactus : les causes de leur colère


Les manifestants se sont fait entendre samedi à la Belle-Étoile à Bertrange (Photo : Alain Rischard).

Samedi, à l’appel des syndicats, environ 300 salariés ont manifesté leur colère. Nous avons pu interroger les manifestants.

Ils étaient habillés d’un manteau rouge, samedi, devant les supermarchés Cactus, mais n’avaient pas de hotte sur le dos, seulement des sifflets. Les salariés de l’enseigne ont fait connaître haut et fort leur mécontentement lors d’une journée d’action syndicale (OGBL et LCGB). Les négociations sur le renouvellement de la convention collective de travail (CCT) traînent depuis un an et demi sans que la direction et les quelque 3 200 salariés parviennent à s’entendre.
David Angel, secrétaire central de l’OGBL, assure que leur message a été très bien entendu par les clients. «Nous avons eu énormément de retours positifs des clients. Beaucoup ont exprimé leur soutien de façon verbale et bien d’autres ont collé des autocollants que nous avions préparés, sur lesquels était écrit « solidaire », sur leurs propres vêtements. De cette manière, en faisant leurs courses, ils pouvaient montrer à nos collègues qui travaillaient dans le magasin leur soutien.»
Selon l’OGL, environ 150 personnes protestaient lors du premier piquet au Cactus Bascharage, le samedi matin. Elles étaient seulement 80 à Howald car l’évènement avait lieu au moment de la pause et plus de 200 au Cactus Belle Étoile.
Si des membres de la direction étaient sur place à chaque piquet de grève, les syndicalistes n’ont échangé avec eux que pour déterminer comment ne pas gêner les consommateurs. Car le but des manifestants n’était pas d’empêcher les clients de faire leurs courses mais de mettre la pression sur la direction pour que les négociations aillent davantage dans leur sens.

L’avancement des carrières en jeu

Trois points de divergence sont toujours en négociation : «Premièrement, nous demandons une prime unique pour couvrir la période des négociations», indique le secrétaire central. Mais ce n’est pas là que les esprit s’échauffent. Sur le deuxième point, l’OGBL a bon espoir de trouver un accord. Il s’agit des chauffeurs de poids lourds qui ne sont plus considérés comme des emplois qualifiés. Ce qui représente une menace pour leurs salaires, selon l’OGBL. En tout, Cactus emploie 80 chauffeurs, mais seulement environ 45 d’entre eux sont concernés.
Enfin, le dernier et «gros point de crispation, c’est l’avancement dans les carrières, annonce David Angel. Actuellement, chaque salarié Cactus reçoit automatiquement tous les trois ans une hausse de 29 euros de salaire. Le problème c’est que, comme tous les deux ans il y a déjà l’adaptation du salaire social minimum, les salaires des employés sont vite rattrapés par cette évolution. Cela signifie que les plus bas salaires sont toujours à la limite du salaire minimum. Toute la grille des salaires est toujours grignotée par cette évolution. Donc pour changer cela, nous voudrions que l’échelon des 29 euros intervienne tous les 2 ans. On estime que cette mesure ne devrait pas avoir un énorme coût pour l’entreprise. Surtout que la différence serait vraiment étalée sur le long terme, mais la direction semble totalement fermée à cette discussion».
Le syndicat et la direction sont cependant tombés d’accord sur une augmentation de salaire, mais l’OGBL désire qu’elle soit associée à la dernière mesure demandée.
Une nouvelle action est déjà prévue le 20 janvier à la centrale, en même temps que les négociations prévues à cette date. Si d’ici avril aucun accord n’a été trouvé, le syndicat envisage déjà de faire grève.

Audrey Libiez

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