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«No-fly zone» : le Luxembourg plutôt réticent


Photo AFP

La fermeture de l’espace aérien ukrainien est réclamée avec insistance. Le Luxembourg redoute une escalade.

Le bombardement de la centrale nucléaire de Zaporojie est la goutte qui a fait déborder le vase. Le président Volodymyr Zelensky a adressé une nouvelle lettre aux pays membres de l’OTAN dans laquelle il demande avec insistance la mise en place d’une «No-fly zone» dans le ciel ukrainien.

Cet écrit a été transmis par le consul honoraire d’Ukraine au Luxembourg aux ministres des Affaires étrangères et de la Défense. «Nous sommes confrontés à une situation critique qui risque encore d’empirer. Le président Zelensky lance donc un appel très fervent pour prévenir de nouveaux accidents dans les centrales nucléaires, ce qui serait un désastre pour la population», explique Claude Radoux. 

Deux heures avant le début de la conférence de presse de l’association LUKraine, le Premier ministre, Xavier Bettel, a mis en garde contre une intervention directe de l’OTAN sur le front de guerre. Une «No-fly zone» devrait être assuré par les avions de combat de l’Alliance transatlantique.

«Si nos propres équipages interviennent dans le ciel ukrainien, la Russie va pouvoir déclarer la guerre aux pays de l’OTAN. On serait alors engagé sur la voie d’une troisième guerre mondiale», souligne le chef du gouvernement luxembourgeois.

Cette argumentation n’est pas forcément valable aux yeux des Ukrainiens, y compris ceux vivant au Grand-Duché. «Le peuple ukrainien résiste. Quelque 9 000 soldats russes ont déjà été tués. Le président russe ne se serait jamais attendu à une telle résistance. Or si nous pouvons résister sur terre, on a besoin d’aide dans les airs», affirme Nicolas Zharov.

«Donnez-nous au moins les avions»

En acceptant que le pire puisse se produire ? «Je comprends très bien que l’OTAN ait peur de s’engager. Ce qui doit faire peur, c’est plutôt la personne qui est prête à appuyer sur le bouton nucléaire. Poutine n’attend qu’à exploiter nos faiblesses. Et notre faiblesse principale est la peur», répond le président de LUkraine.

Claude Redoux estime aussi que le déploiement de l’OTAN dans un pays non allié est «inhabituel». Mais au vu de la gravité de la situation, un revirement serait nécessaire. «S’exprimer sur les possibles conséquences d’une intervention directe de l’OTAN équivaut à de la spéculation.

Mais si l’OTAN ou l’UE ne sont pas prêts à assurer la fermeture de l’espace aérien de l’Ukraine, on les appelle à nous donner au moins les avions pour le faire», insiste le consul honoraire.

La possibilité de fournir des avions de combat à l’Ukraine n’est pas exclue par Xavier Bettel. «Si l’on met des avions à disposition, on respecterait le droit international», a estimé, vendredi, le Premier ministre.

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