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Luxembourg : des aides pour la mobilité verte jusqu’en 2024


«L’État se doit d’aider les citoyens à réduire notre dépendance des énergies fossiles», a souligné, hier, la ministre Carole Dieschbourg lors de la présentation de la prolongation des aides «Clever fueren». (Photo : hervé montaigu)

Le gouvernement a décidé de prolonger jusqu’à fin mars 2024 l’octroi d’une prime maximale de 8 000 euros pour l’acquisition d’une voiture électrique. Cap sur la mobilité de demain.

Le choc à la pompe de la semaine dernière va-t-il permettre de «booster» les acquisitions de voitures électriques? La ministre de l’Environnement et du Climat, Carole Dieschbourg, espère en tout cas que l’explosion momentanée des prix pour les carburants (essence à près de 2 euros le litre, le diesel à 2,11 euros) va y contribuer. «Notre priorité demeure de promouvoir le virage vers une mobilité plus verte et plus durable. La volatilité des prix pour l’énergie fossile est un facteur qui peut encourager les automobilistes à tourner le dos aux véhicules à moteur thermique pour s’orienter vers les véhicules 100 % électriques», a fait remarquer la ministre déi gréng, hier matin, en marge de la conférence de presse pour annoncer la prolongation de deux ans des primes «Clever fueren».

La semaine dernière, le Conseil de gouvernement a validé le maintien des aides financières visant à promouvoir la mobilité électrique et la mobilité active. La nouvelle échéance est fixée au 31 mars 2024. «L’État se doit d’aider les citoyens à réduire notre dépendance des énergies fossiles», souligne Carole Dieschbourg.

Électrique et hybride : une part de 20,5 %

Elle rappelle au passage que le secteur des transports pèse le plus lourdement dans le bilan environnemental du Luxembourg et représente, donc, le défi majeur pour atteindre l’objectif de réduire de 55 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. En chiffres absolus, les transports doivent parvenir à passer de 4,285 millions de tonnes de CO2 (valeur de 2020) à 3,053 millions de tonnes de CO2 en 2030. En 2005, le secteur des transports émettait encore 7,15 millions de tonnes de gaz à effet de serre.

Le virage vers une mobilité verte est donc entamé, mais il reste encore un important chemin à parcourir. Un signe positif est que les véhicules électriques continuent à grappiller des parts de marché. En novembre dernier, le Luxembourg a enregistré pour la première fois l’immatriculation de plus de véhicules verts (électriques et hybrides) que de véhicules roulant au diesel. Sur l’ensemble de l’année 2021, plus de 9 000 nouvelles voitures électriques (100 % électriques ou plug-in hybrides) ont été immatriculées au Grand-Duché, ce qui représente une part de marché de 20,5 %. Entretemps, 17 425 voitures 100 % électriques circulent sur nos routes, soit 3,9 % du parc automobile du pays (lire également ci-dessous).

36,8 millions d’euros ont déjà été versés

Le cap est désormais mis sur un parc automobile électrique de 49 % en 2030. Malgré la tendance positive, le fossé entre ambition et réalité est encore important. L’optimisme reste toutefois de mise chez Carole Dieschbourg. La prolongation de deux ans des primes «Clever fueren» mettent l’accent sur le 100 % électrique (ou hydrogène). Une série d’adaptations ciblées ont été décidées pour la période 2022-2024 (lire ci-contre), dont l’extension de la prime maximale de 8 000 euros aux véhicules consommant 200 Wh/km. Il ne s’agit pas d’encourager les véhicules plus énergivores (SUV et autres), mais bien de permettre aux clients intéressés d’opter pour des options supplémentaires «renforçant la sécurité routière» : «Le seuil de 180 Wh/km a laissé hésiter les clients à opter pour ces options», précise la ministre de l’Environnement et du Climat.

Depuis février 2019, l’État a déboursé quelque 36,8 millions d’euros en primes «Clever fueren».

Les aides financières «Clever fueren» en bref

8 000 EUROS La prime de 8 000 euros pour l’acquisition d’une voiture 100 % électrique est maintenue. La condition pour l’octroi est que la consommation d’énergie du véhicule ne dépasse pas 180 Wh/km (18 kWh/100 km).

L’aide maximale est étendue aux véhicules à 200 Wh/km (20 kWh/100 km) à condition que la puissance nette maximale du système de propulsion soit inférieure ou égale à 150 kilowatts. Cette nouvelle disposition permet d’allouer la prime de 8 000 euros pour les voitures de taille moyenne avec 5 sièges.

L’élargissement du seuil à 200 Wh/km va aussi permettre le choix de certaines options, qui font que la limite de 180 Wh/km est légèrement dépassée.

Une prime de 8 000 euros est aussi accordée pour les véhicules à 7 places assises ou plus, afin de tenir compte des besoins de familles nombreuses. La condition est que le ménage soit composé d’au moins 5 personnes.

Les camionnettes 100 % électriques ainsi que les voitures et camionnettes roulant à l’hydrogène peuvent également toucher la prime de 8 000 euros.

3 000 EUROS La prime de 3 000 euros pour l’acquisition d’une voiture plus énergivore est également reconduite. Il s’agit des véhicules dépassant le seuil de 180 Wh/km qui ne tombent pas sous les exceptions listées ci-dessus.

1 000 EUROS Pour les quadricycles, motocycles et cyclomoteurs, une prime maximale de 1 000 euros peut être allouée (50 % du coût hors taxe, sans dépasser le maximum de 1 000 euros).

0 EURO Les aides pour les voitures et camionnettes hybrides («plug-in») sont venues à échéance le 31 décembre 2021. Par contre, au vu de l’allongement des délais de livraison des véhicules neufs, le délai de la première mise en circulation est étendu de 12 mois jusqu’au 31 décembre 2022 pour les véhicules commandés au plus tard le 30 septembre 2021.

600 EUROS L’achat d’un vélo (classique ou électrique) sera toujours subsidié par une prime maximale de 600 euros (50 % du coût hors taxe, sans dépasser le maximum de 600 euros).

Un commentaire

  1. Rouler à l’électrique, c’est déplacer la pollution de la voiture vers la centrale qui produit l’électricité que va consommer le VE. Si la centrale fonctionne au charbon (comme de plus en plus de centrales en Allemagne), rouler en VE, c’est rouler au charbon!
    Pas sûr que ce soit un progrès, ni qu’il faille subventionner le charbon indirectement.

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