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Le LSAP pense déjà à l’après-7-juin


Pour la première fois, le projet de révision de la Constitution est disponible en langue luxembourgeoise. (photo François Aussems)

Alors que la campagne officielle pour le référendum ne sera lancée qu’en fin de semaine, le camp socialiste du LSAP fait déjà un pas de plus. Il souhaite approfondir et élargir le débat sur la nouvelle Constitution.

L’ouverture du droit de vote aux résidents étrangers et aux adolescents de 16 ans et la limitation des mandats ministériels à dix ans ne sont que trois éléments de la révision de la Constitution qui, selon le LSAP, pourrait être prête en 2017. Pour y parvenir, le chemin s’annonce encore périlleux, même si les socialistes continuent à défendre les démarches du gouvernement et de la Chambre dans cet épineux dossier.

Jusqu’à présent, les trois questions du référendum du 7 juin sont certes les éléments centraux débattus dans le cadre de la révision de la Constitution. « Il ne s’agit cependant que d’une étape dans un long processus. Le débat sur cette réforme doit être élargi et approfondi avec la participation des citoyens qui sont les premiers concernés par la Constitution », a souligné, ce lundi, lors d’une conférence de presse, le président du groupe parlementaire du LSAP, Alex Bodry.

Le député, qui est également président de la commission des Institutions, rappelle que les débats autour de la nouvelle Constitution durent depuis dix ans. « Il n’y a pas encore de véritable débat public sur les différents aspects du sujet, poursuit Alex Bodry. Ce large débat est cependant une nécessité. C’est un match que nous devons jouer. J’espère que les autres partis représentés à la Chambre seront aussi prêts à relever ce défi. »

La feuille de route dressée par le LSAP est la suivante : recueillir, analyser et débattre les propositions émanant de la population jusqu’au début de l’année prochaine, ensuite ficeler la proposition définitive de révision de la Constitution pour permettre un vote à la Chambre au printemps 2017.

Un deuxième référendum, cette fois obligatoire, qui doit sceller le sort de la nouvelle Constitution, pourrait être organisé en octobre 2017 en même temps que les élections communales. « Une première version de la Constitution révisée est déjà prête , indique Alex Bodry. La commission soumettra sous peu 70 amendements au Conseil d’État. Mais il faut aussi être prêt à aller plus loin, à ouvrir notre esprit à de nouvelles adaptations émanant des citoyens. Des forums citoyens en automne sont imaginables. »

Une marche à ne pas rater

Le moment venu, la politique d evra néanmoins « prendre ses responsabilités », explique le chef du groupe socialiste à la Chambre. Pour ce dernier, la dignité des animaux ou l’extension des droits sociaux ou économiques sont des pistes à étudier. « Au départ, on s’est peut-être trop orienté d’après la Constitution existante.

Désormais, faire un pas de plus, en consultant les citoyens, doit être possible », note encore Alex Bodry. « En même temps, j’espère que chaque parti ne présentera pas maintenant sa propre Constitution. Le texte élaboré constitue une solide base qui connaît un large soutien », a ajouté le ténor socialiste.

Autre élément qui n’est pas à sous-estimer : le vote de la réforme de la Constitution devra être accompagné de toute une série de réformes législatives. Le LSAP en évoque une douzaine, dont celle de la loi électorale.

Le hic, dans cette démarche du camp socialiste, pourrait cependant être le 7 juin et la possible issue négative du référendum. Même si cette consultation populaire « n’est pas une fin en soi », selon Alex Bodry, le manque de présence des partis politiques en vue de cette échéance pourrait jouer des vilains tours à la coalition.

Le LSAP, lui, continue cependant de rester optimiste. « La campagne officielle de quatre semaines sera suffisante pour évoquer les tenants et aboutissants des trois questions et échanger les arguments, estime Alex Bodry . Il reste du travail à faire, mais je ne pense pas que l’on démarre trop tard la campagne.»

«En même temps, on a permis à la société civile de contribuer activement au débat , précise pour sa part Yves Cruchten, secrétaire général du LSAP. C’était une des volontés de notre démarche. » Le résultat du référendum sera « respecté », même si le non l’emporte. « On est d’accord sur ce point », tranche Alex Bodry.

Le sprint final est donc lancé avec un camp socialiste qui voit déjà un pas plus loin. Il faudra cependant éviter de rater la marche du 7 juin.

David Marques

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