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Les Français immigrent plus que les Portugais au Luxembourg


Depuis les dix dernières années, la croissance de la population du Luxembourg est due à un peu plus de 80 % aux migrations, une rareté en Europe. (illustration archives Editpress)

La dernière publication du Statec, ce mercredi, revient sur les caractéristiques de l’immigration au Luxembourg et bat en brèche une idée reçue : en 2019, ce ne sont plus les Portugais qui quittent le plus leur pays pour s’installer  au Luxembourg, mais bel et bien les Français.

L’une des principales caractéristiques du Luxembourg, parmi les autres pays européens, c’est d’être une terre d’immigration. Son « taux de solde migratoire net dépasse en moyenne largement celui de l’Europe prise dans son ensemble », révèle le Statec dans une étude publiée mercredi. La recherche d’un travail, le regroupement familial, la proximité des pays voisins, les réseaux familiaux ou de voisinage, mais aussi l’existence d’une certaine tradition migratoire  sont autant de raisons d’immigrer au Grand-Duché. Si bien que lors des « dix dernières années, rapporte encore l’institut, la croissance de la population du Luxembourg est due à un peu plus de 80 % aux migrations ».

Le Luxembourg a connu plusieurs vagues migratoires, rappelle le Statec : la première est celle constituée par les Italiens jusqu’au milieu des années 60, suivie de la seconde vague, portugaise celle-ci. Et depuis 2014, le solde migratoire des Français est supérieur à celui des Portugais. « Les ressortissants français constituent, de nos jours, la première nationalité parmi les migrants », selon l’étude.

Toutefois, si en 1990, les Français, Italiens et Portugais représentaient 59,7 % des migrations, en 2019 ils n’en constituaient plus que 32,9 %. D’ailleurs, la part dans le solde migratoire des nationalités autres que portugaise, italienne, allemande, française ou belge est ainsi passée de 26,5 % en 1990 à 70,5 % en 2019. L’année dernière, par exemple, les Indiens constituaient la première nationalité non européenne avec un solde migratoire de 531 personnes (4,8 % du solde migratoire), les Érythréens  (3,4 % du solde migratoire, soit un solde de 375 migrants), pour la plupart demandeurs d’asile, et les Brésiliens (2,8 % du solde migratoire, soit un solde de 313 migrants).

Une migration de plus en plus diversifiée en termes de nationalité.

Une migration de plus en plus diversifiée en termes de nationalité.

Autre donnée relevée par le Statec, confirmant que l’une des raisons principales de venir au Luxembourg est d’ordre professionnel : les migrants, ont en moyenne de 30,2 ans, l’âge de travailler donc. Ils s’installent pour la plupart à Luxembourg-Ville, Esch-sur-Alzette et Differdange. En fait, plus la taille de la ville est grande, plus le nombre d’immigrés est important. Et si les migrants viennent essentiellement pour le travail, une fois l’âge de la retraite arrivé, « aucun mouvement de retour massif (…) n’est observé », signe d’une bonne intégration.

Enfin, une étude sur les migrations ne serait pas complète si elle ne parlait pas d’émigration. Où partent vivre les Luxembourgeois ? En 2019, 84% de ceux qui quittent le pays s’installent dans un des trois pays limitrophes. « Ces personnes ne coupent pas forcément les liens avec le Grand-Duché, explique le Statec. En effet, une part importante d’entre eux continuent à travailler dans le pays, mais ont décidé d’établir leur résidence à l’étranger notamment pour des raisons liées aux coûts du logement. »

LQ

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