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L’avenir du CNE en question


Le CNE veut être une « voix entendue par l’État ». Il verra lundi si la ministre Corinne Cahen l'a entendu et suivi. (Photo archives Editpress/Tania Feller)

La ministre Corinne Cahen doit présenter la semaine prochaine son projet de révision de la loi d’intégration. Capital pour l’avenir du CNE.

Le CNE a d’autres préoccupations tout aussi importantes que la participation des citoyens aux élections communales. D’un autre ordre. Le projet de loi que la ministre Corinne Cahen va leur présenter lundi prochain fixera le CNE sur son sort. La révision de la loi de l’intégration, qui deviendra une loi du «vivre-ensemble», dessinera le nouveau visage du CNE.

Dans son avis sur une révision de la loi, le CNE rappelle qu’il envisage d’être «une voix entendue par l’État». Le président Munir Ramdedovic déclare «qu’une telle institution doit être attachée à la Chambre des députés ou au ministère d’État et devrait avoir plus de moyens».

Le CNE souhaite être capable de se prononcer à la fois sur les dossiers législatifs en cours au Parlement (sous forme d’avis) et sur l’activité gouvernementale (sous forme de propositions), pour tous les sujets qu’il juge opportuns et concernant les étrangers au Luxembourg ou leurs familles.

Pour assumer pleinement son rôle, le CNE doit être un organisme indépendant, sans tutelle ministérielle ni parlementaire. Ainsi s’exprime le CNE dans son avis. La ministre Corinne Cahen les a bien écoutés, mais à la fin, c’est elle qui décide.

«J’espère qu’on sera évalués positivement et je crois qu’une discussion est possible jusqu’au vote de la réforme», ajoute le président.

La discussion est axée sur la composition future du CNE qui est à revoir. Elle n’est plus représentative, et la présence de syndicats et du patronat apparaît comme une incongruité. Le CNE, comme il l’écrit dans son avis, «doit avoir pour vocation de représenter et de défendre les problématiques et intérêts de tous les résidents ayant ou pas le droit de vote, binationaux ou pas, demandeurs d’asile et réfugiés, ainsi que les frontaliers».

C’est cette représentativité que le président veut voir au CNE, estimant que la légitimité de l’institution repose les mouvements associatifs représentant les étrangers, les commissions consultatives communales d’intégration (CCCI), des groupes représentatifs des problématiques spécifiques aux étrangers, résidents ou non, présents sur le territoire luxembourgeois et détenteurs (ou non) de plusieurs nationalités, bref représentant le vivre-ensemble, avec les demandeurs de protection internationale et les frontaliers.

«Nous avons proposé de ramener à 20 membres au lieu de 34 la composition du CNE, soit cinq membres pour chaque groupe, membres UE, pays, tiers, CCCI et frontaliers», explique Munir Ramdedovic.

Mais certaines voix s’élèvent pour la dissolution pure et simple du CNE. La ministre Corinne Cahen qui a étudié tous les avis, dit sa préférence pour une politique du vivre-ensemble qui passe par les communes. Les CCCI devraient être amenées à jouer un rôle plus important à l’avenir.

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