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Fin du changement d’heure : le cas des pays frontaliers inquiète le Luxembourg


L'idée est de se donner le temps de la concertation, notamment entre pays frontaliers, pour "ne pas nous retrouver avec un patchwork de fuseaux horaires". (illustration Editpress/Fabrizio Pizzolante)

Un répit pour le rituel du changement d’heure : son abolition dès l’an prochain, comme préconisé par la Commission européenne, n’est pas réaliste, ont estimé lundi les États membres qui sont partagés sur la façon dont mettre en œuvre ce profond changement. Le Luxembourg a fait part de son inquiétude.

Alors que les pays de l’UE viennent de passer à l’heure d’hiver, comme tous les derniers dimanches d’octobre depuis des années, les ministres européens des Transports ont discuté lundi du projet d’en finir avec l’obligation d’avancer les horloges d’une heure au printemps puis de les reculer d’une heure à l’automne. La Commission européenne a recommandé en septembre d’abolir le changement d’heure saisonnier dès 2019, attendant de chaque État membre qu’il tranche d’ici avril entre la possibilité de rester en permanence à l’heure d’été ou à l’heure d’hiver.

Mais ce calendrier a été jugé prématuré : « Si nous cherchons à le faire en 2019, comme la Commission le suggère, cela ne sera pas soutenu par la majorité des États membres », a déclaré Norbert Hofer, ministre autrichien dont le pays assure la présidence tournante de l’UE. « Nous avons besoin d’un débat public approfondi à ce sujet (…). Nous avons besoin de plus de temps pour en discuter dans les États membres », a abondé son homologue danois Ole Birk Olesen.

Bausch redoute une « catastrophe »

Lors de la réunion informelle de Graz, l’objectif de démarrer la réforme en 2021 a été proposé par Vienne et a fait l’objet d’un « large consensus », selon Norbert Hofer. Le conseil des ministres européens des Transports devrait donner sa position officielle sur le futur calendrier lors d’une réunion le 3 décembre. Sans renoncer définitivement à l’objectif « ambitieux » d’une mise en œuvre de 2019, année des élections européennes, la commissaire en charge des Transports, Violeta Bulc, a admis « la possibilité que plus de temps soit nécessaire ».

L’idée est de se donner le temps de la concertation, notamment entre pays frontaliers, pour « ne pas nous retrouver avec un patchwork de fuseaux horaires », a mis en garde le ministre autrichien, relevant que, logiquement, « les pays scandinaves n’avaient pas le même point de vue que ceux du bassin méditerranéen » sur le fuseau horaire à choisir. « Je suppose que toute l’Europe centrale a besoin de la même heure, il serait vraiment absurde d’avoir une heure différente dans chaque État », a ainsi relevé Dan Tok, le ministre tchèque.

« Imaginer le Luxembourg, avec des voisins comme l’Allemagne, la France et la Belgique et des fuseaux horaires différents, ce serait totalement catastrophique pour nous », a observé François Bausch, ministre du Développement durable et des Infrastructures, soulignant sa préoccupation pour les 200 000 frontaliers qui viennent chaque jour travailler au Grand-Duché.

LQ/AFP

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