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Fête du travail : une ambiance joviale malgré les défis pour l’OGBL


Poésie, magie, théâtre, fables, jazz, blues... Cette fête du 1er mai a une fois encore été très culturelle ! (Photo : Hervé Montaigu)

La traditionnelle fête du Travail et des Cultures de l’OGBL s’est déroulée dans une ambiance joviale, même s’il flottait aussi un parfum un peu moins festif, venu de régions en crise.

Lieu de rencontre multiculturel, cette fête du Travail a rappelé aussi les défis actuels, comme la crise des réfugiés. Nous y avons rencontré Moustafa Faraj, un Irakien passionné de sprint, qui court actuellement après ses papiers.

Vous allez voir, c’est plus fort qu’un expresso, mais pourtant, ce n’est pas amer», nous promet Galila Milianitis. Curieux, on trempe les lèvres dans son café éthiopien… et on approuve avec surprise! «C’est parce que c’est toute une cérémonie», sourit cette joviale éthiopienne. Démonstration à l’appui avec son amie Frehiwot, qui prépare le café à la mode de chez elle, décrivant la torréfaction des grains, puis la façon dont il sont moulus avant de rejoindre une cafetière traditionnelle, posée à même un brasier… «Et ça marche beaucoup, on en a déjà vendu une cinquantaine, alors que la fête ne vient que de commencer!»

Pour Galila, une autre chose vient de commencer : sa vie au Luxembourg, un «très joli pays» qu’elle a découvert il y a six mois. «Pour l’instant, je propose des repas éthiopiens, pour des mariages, anniversaires, des fêtes… Et j’espère ouvrir un restaurant au Luxembourg bientôt!»

La fête du 1er mai ne vient en effet que de commencer à Neimënster, mais il flotte sur le parvis de l’abbaye d’agréables parfums, qui nous emmènent au large… Le dentiste Romain Blum, venu exprès d’Echternach avec Hanane, sa femme, résume cette fête : «Ici, c’est un lieu de rencontre interculturel qui ouvre les horizons et les esprits.» Et l’appétit, a-t-on envie d’ajouter!

Mais tout le monde n’a pas ce goût pour l’interculturel, comme l’a rappelé le président de l’OGBL, fustigeant notamment «la propagande haineuse de mouvements xénophobes et nationalistes vis à vis des réfugiés».

Romain Blum s’en inquiète aussi : «On est à un tournant. Mais pourtant, on ne se pose pas les bonnes questions. On s’inquiète des réfugiés qui demandent l’asile en Europe, mais qui se demande pourquoi on est arrivé à une telle crise en Syrie ? Qui a causé cet afflux de réfugiés? Et qui en profite? Car pendant ce temps les vendeurs d’armes ne connaissent pas la crise, eux!»

«Rencontrer des jeunes Luxembourgeois»

Quelques stands plus loin, on rencontre Jenny Btyo, bénévole et interprète de la Croix-Rouge, et Moustafa Faraj. Pour la première fois, un stand culinaire est animé par des réfugiés et des demandeurs de protection internationale. Moustafa, 27 ans, a quitté Bagdad il y a 7 mois. «J’ai choisi de venir ici, car c’est un pays ouvert pour moi. Il y a beaucoup de cultures, il n’y a pas de racisme», traduit Jenny Btyo, bien que Moustafa commence déjà à ponctuer ses phrases de français : «J’ai des cours, tous les jours. Je veux apprendre les langues et travailler pour m’intégrer.»

Son enthousiasme ne fait pas oublier à Jenny, elle aussi d’origine irakienne, le drame qui se déroule actuellement dans son pays : «À cause de la Syrie, on oublie l’Irak en ce moment, y compris au Luxembourg. Pourtant, la situation est très grave, tout le monde se bat contre tout le monde, et ce sont les jeunes qui paient. Moustafa a pu s’en sortir, mais…», explique-t-elle, sans finir sa phrase. Moustafa, lui, veut aller de l’avant : «J’aimerais rencontrer d’autres personnes comme moi.» Des Irakiens? «Non, des jeunes Luxembourgeois de mon âge. Pour m’intégrer, découvrir le pays.» On lui demande ses passions. «En Irak, j’étais un bon sprinter, j’ai fini 4e à un tournoi national du 100 m, j’ai fait 11 secondes et 46 centièmes. Donc, à Ettelbruck, je m’entraîne avec un club, pour continuer ça.» Et pourquoi ne pas tenter la compétition au Luxembourg? «J’aimerais bien, mais je ne peux pas faire de compétition tant que je n’ai pas de papiers, et avant de les avoir, cela peut prendre des mois, voire des années.»

Des papiers qui signifieraient aussi pour lui la possibilité de pouvoir travailler. «Je veux travailler, dans n’importe quel domaine…» Un discours qui prend une dimension particulière, en ce jour de fête du Travail…

Romain Van Dyck

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