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Étude de langue(s) à l’Université du Luxembourg


Les conditions de ces recherches devraient être présentées fin 2019. (Photo : archives lq/Alain Rischard)

Un projet pour déterminer comment le multilinguisme agit sur les pratiques et processus d’apprentissage est en cours à l’université.

Où mieux qu’au Luxembourg étudier le multilinguisme? De nombreux programmes ont été menés sur la question à l’université du Luxembourg. Dernier en date, le programme Calidie financé par le Fonds national de la recherche (FNR) et qui fonctionne en DTU, en unité d’entraînement pour les doctorants. Onze doctorants planchent, depuis l’année passée, chacun sur un sujet différent qui leur permettra de déterminer comment le multilinguisme agit sur les pratiques et processus d’apprentissage, et dans quelle mesure il est possible de capitaliser sur le multilinguisme ou de le transformer en ressource permettant d’améliorer les modes d’éducation.

Un thème complexe dont les résultats pourraient avoir un impact sur la manière d’enseigner. D’autant que si le Luxembourg a longtemps fait exception en matière de pratique de différentes langues au quotidien, le phénomène se mondialise. Le Luxembourg est un terrain de recherche idéal, ainsi qu’un modèle.

Le multilinguisme, une ressource

«Nous souhaiterions que l’enseignement réfléchisse aux moyens de transformer le multilinguisme en ressource d’apprentissage, explique Adelheid Hu, responsable du programme. Le programme est divisé en trois axes. Le premier concerne les pratiques multilingues. Le deuxième axe explore les manières de mesurer les prestations linguistiques. Il est principalement mené par des psychologues. Enfin, le troisième axe se concentre sur l’influence des langues sur l’apprentissage des sciences.»

Une des doctorantes étudie notamment l’impact des langues française et allemande sur l’apprentissage des mathématiques. Une autre tente de déterminer quelles influences différentes langues ont sur la reconnaissance des chiffres. Un autre projet tente de mesurer le développement de l’orthographe chez les élèves multilingues. «Toutes ces recherches ont lieu au Luxembourg, même si la moitié des doctorants sont d’origine étrangère», indique Adelheid Hu.

Multidisciplinarité des doctorants 

Anastasia Badder, une jeune anthropologue américaine, travaille sur les enfants en tant que médiateurs culturels. Elle s’est focalisée sur les enfants de la communauté juive au Luxembourg. «Cette communauté est intéressante par sa petite taille et sa diversité, explique la jeune doctorante. Jusqu’à présent, j’ai découvert qu’il est difficile de séparer une langue de sa culture ou d’un contexte. Mais je ne veux pas encore en dire trop pour l’instant.»

Pour le moment, Anastasia Baddr est en phase d’observation. Sa méthode est ethnographique. «J’observe et j’interroge les gens avant d’étudier ce que j’ai recueilli et de tirer mes conclusions. Puis je retourne sur le terrain une dernière fois pour vérifier mon impression. Je n’ai pas d’hypothèse de travail», explique Anastasia Badder.

Les doctorants sont encadrés par un chercheur chacun, ainsi que par un enseignant de l’université du Luxembourg et un professeur externe pour le groupe afin d’assurer un réseau avec d’autres universités ou chercheurs et de faire partager leurs résultats.

Pour Adelheid Hu, «le défi et la chance de ce projet consistent en la multidisciplinarité des doctorants. Elle nous permet de pouvoir observer un même sujet de plusieurs points de vue différents».

Les langues les plus parlées

En moyenne, les résidents luxembourgeois parlent 2,2 langues. Selon des chiffres du Statec de 2017, la langue luxembourgeoise est parlée par 70,5%, des résidents et devance le français, utilisé par plus de la moitié des résidents et l’allemand, utilisé par près d’un tiers. Viennent ensuite l’anglais et le portugais, avec une personne sur cinq qui parle ces langues soit au travail, à l’école ou à la maison.

Le luxembourgeois est de loin la première langue parlée dans les foyers (55,8 %). Le portugais vient en deuxième place (15,7 %) devant le français (12,1 %). Plus les personnes sont âgées, plus la part des personnes considérant le luxembourgeois comme langue principale augmente.

Sophie Kieffer

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