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Covid-19 : polémique sur les vaccins et nervosité quant aux prolongations


Avec les seules doses de BioNTech/Pfizer, premier vaccin à avoir obtenu le feu vert de Bruxelles, le Luxembourg compte vacciner 39 000 personnes d'ici fin mars (photo d'illustration : Alain Rischard).

«Il nous faut toujours nous donner cette bouffée d’air que nous n’avons pas encore atteinte.» Cette phrase formulée par le Premier ministre, Xavier Bettel, dans notre Interview du lundi, est toujours valable. Même si l’accalmie sur le front sanitaire se confirme, les objectifs chiffrés pour permettre aux hôpitaux de souffler et reprendre une activité normale ne sont pas encore acquis.

Lors du vote du confinement partiel durci, le 24 décembre dernier, les données suivantes avaient été avancées : revenir à moins de 150 nouvelles infections par jour, baisse du nombre de lits occupés par des patients Covid à moins de 150 unités, faire tomber le taux de positivité à moins de 3 % et assurer durablement un taux de reproduction inférieur à 0,7. Lundi, le taux de reproduction était de 0,93 et le nombre de lits occupés pointait à 124 unités. Pour des chiffres fiables sur le nombre de nouvelles infections et donc le taux de positivité, il faudra attendre la fin de cette semaine, la première de l’année 2021 avec un volume de test normal. Pendant les fêtes de fin d’année, la fréquence des dépistages avait nettement baissé. Les moyennes de 181 cas par jour (semaine de Noël) et de 155 cas (semaine du nouvel an) sont à prendre avec des pincettes.

Le Conseil de gouvernement va se réunir ce mardi pour décider de la marche à suivre après dimanche, date de fin du paquet de mesures en vigueur depuis le 26 décembre. Le variant britannique du SARS-CoV-2, détecté une première fois samedi au Luxembourg, entre comme nouveau facteur dans l’équation à résoudre par les ministres. Dans son rapport du 30 décembre, la taskforce Covid-19 confirme la «stabilisation de l’épidémie (…) avec une lente diminution du nombre de cas quotidiens à prévoir dans les semaines à venir». Le passage en dessous de la barrière des 200 infections par jour est attendu courant janvier avant de passer à moins de 100 contaminations par jour à la sortie de ce premier mois de l’année. Les chercheurs émettent toutefois une mise en garde majeure : «L’augmentation des interactions sociales au cours de la saison des fêtes, aussi avec des personnes âgées» tout comme l’arrivée du nouveau variant du virus «comportent le risque (…) d’un rebond de la dynamique épidémique» avec une nouvelle hausse exponentielle des chiffres à la clé.

Engel (CSV) évoque un «échec retentissant»

Dans les eaux usées, la prévalence du virus reste élevée. Dans son rapport sur la dernière semaine de 2020, les chercheurs du LIST évoquent que la tendance à la baisse, constatée depuis deux mois, reste très lente.

Une prolongation du confinement partiel plus strict semble donc inéluctable. Le Premier ministre, Xavier Bettel, et la ministre de la Santé, Paulette Lenert, vont informer à 13 h la Chambre sur les décisions prises dans la matinée. Le grand public sera informé lors d’une conférence de presse fixée à 14 h. Les travaux sur la prochaine loi Covid débuteront dès 16 h en commission parlementaire.

En attendant les prochaines décisions du gouvernement, la polémique enfle sur la pénurie de vaccins en ce tout début de campagne de vaccination. Avec les seules doses de BioNTech/Pfizer, premier vaccin à avoir obtenu le feu vert de Bruxelles, le Luxembourg compte vacciner 39 000 personnes d’ici fin mars. Avec le vaccin de Moderna, qui devrait encore être validé cette semaine par l’Agence européenne des médicaments, le Grand-Duché va bénéficier de doses pour vacciner 50 000 personnes supplémentaires. Le vaccin d’AstraZeneca, encore en attente de validation, va permettre de vacciner 200 000  Luxembourgeois. Le gouvernement a signé des options auprès de la Commission européenne pour se voir livrer 1,3 million de doses, destinées à vacciner plus de 800 000 personnes.

Est-ce que cela est suffisant? Non, fustige Frank Engel, le président du CSV, sur son compte Facebook. Il reproche à la fois à la Commission européenne et au gouvernement luxembourgeois de ne pas avoir commandé davantage de doses du vaccin de BioNTech/Pfizer, prêtes à l’emploi. Il s’agirait d’un «échec retentissant». «Personne ne peut savoir aujourd’hui quand suffisamment de doses seront disponibles pour vacciner en grand nombre et retrouver ainsi davantage de normalité», s’insurge encore Frank Engel.

Son parti, le CSV, tout comme les pirates ont introduit lundi des questions parlementaires pour en savoir plus sur les éventuels manques dans la commande de vaccins.

David Marques

Un commentaire

  1. Il y a beaucoup d’autres vaccins disponibles (ou bientôt disponibles). Pourquoi se polariser sur une thérapie génique expérimentale et sur laquelle nous n’avons aucun recul?

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