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Claude Wiseler (CSV) : « Maggy Nagel ? Deux ans de gâchis ! »


Claude Wiseler s'étonne que le Parti écologiste, déi gréng, ait fait volte-face, depuis son entrée au gouvernement, sur des dossiers qu'«il a combattus durant des années». (photo François Aussems)

Claude Wiseler, chef du groupe parlementaire du CSV, principal parti d’opposition, revient pour Le Quotidien sur le remaniement ministériel et sur les sujets brûlants de 2015.

Sans langue de bois aucune, Claude Wiseler décrypte l’action gouvernementale au cours de cette année tourmentée et presque écoulée.

Le Quotidien : Que vous inspire le remaniement ministériel de mercredi dernier, avec la démission de la ministre du Logement et de la Culture, Maggy Nagel? Une décision fondée?

Il s’agit d’une bonne décision. Depuis quasiment une année, il est évident que Madame Nagel n’avait plus aucune autorité. Nous avons perdu beaucoup de temps en matière de politiques culturelles et du logement.

Dommage que cette décision n’ait pas été prise plus tôt! Cela dit, ce changement a été mal orchestré, chaotique et peu professionnel. Enfin, je pense que le gouvernement compte déjà trop de membres et qu’il aurait bien pu se passer de ce remaniement : Xavier Bettel pourrait bien faire le travail lui-même, au lieu de se prendre un secrétaire d’État, uniquement pour la Culture (NDLR : Guy Arendt)!

Quel est justement votre avis sur le choix de Guy Arendt à la Culture?

Je l’estime en tant qu’expert financier et avocat d’affaires, mais je n’arrive pas à saisir son expérience dans le domaine de la culture, à part l’organisation du salon du Livre de Walferdange… Cela étant, je m’étais déjà interrogé sur l’expérience de Maggy Nagel dans ce domaine.

Le mandat ministériel de Maggy Nagel a été du gâchis, selon vous?

Deux ans de gâchis, oui. Le secteur de la culture n’a pas avancé. Les conventions ont été remises en question et il n’y a eu aucune ligne directrice de suivie dans sa politique. J’ai surtout eu l’impression que Maggy Nagel a essayé de réorganiser une administration d’une manière peu crédible, bizarre et infondée.

Xavier Bettel s’est donc auto-nommé à la Culture et pris un secrétaire d’État. Un signe de stratégie politique?

Encore faudra-t-il m’expliquer de quelle stratégie politique il s’agit! Peut-être s’agit-il d’une stratégie au niveau purement communal, afin d’y placer des gens (NDLR : Joëlle Elvinger devient bourgmestre de Walferdange en lieu et place de Guy Arendt et Claude Lamberty, élu local également, entre au Parlement).

Mais la manœuvre est incohérente au niveau gouvernemental. Il faudra encore voir si Guy Arendt hérite d’une délégation de compétence, à savoir d’une responsabilité complète, ou d’une délégation de signature, auquel cas Xavier Bettel cumulera toutes les responsabilités.

Que dire au niveau du logement?

Je n’ai vu aucune véritable nouvelle initiative. De plus, l’arrivée de Marc Hansen au ministère a prêté à confusion. Nous n’avons pas compris qui était compétent pour le logement : la ministre Maggy Nagel ou son secrétaire d’État Hansen? Le Premier ministre nous a rétorqué qu’il y avait un organigramme, mais nous ne l’avons jamais vu! Ceci dit, nous avons compris, à cet instant, que cette situation de confusion de responsabilités était temporaire : la confiance entre le Premier ministre et sa ministre était déjà rompue. Il fallait la retirer de suite du gouvernement et non lui imposer une sorte de « gardien ».

Quel est le futur de Maggy Nagel, selon vous?

Je me suis posé la question, mais je n’en ai aucune idée. Je pense néanmoins que c’est une période difficile pour elle et qu’elle souhaite peut-être faire un break et prendre du recul.

Un mot sur Claude Lamberty, qui remplacera donc Guy Arendt au Parlement?

Je suis toujours curieux de découvrir de nouvelles personnalités à la Chambre des députés! On verra ce que ça va donner…

Ce remaniement ministériel a-t-il un lien avec la réorganisation au ministère d’État, où le porte-parole et responsable des relations publiques a été nommé chef de cabinet du Premier ministre?

Pour être franc, je n’ai jamais compris les « stratégies » du Premier ministre. D’ailleurs, je ne sais toujours pas comment fonctionne le ministère d’État! Ce qui m’étonne, c’est que l’on place le responsable de la communication du Premier ministre au poste de chef de son cabinet.

Car le rôle d’un chef de cabinet est d’aider à coordonner l’action politique du ministère d’État : cela me fait dire que l’essentiel de la politique du Premier ministre est de la communication!

Abordons à présent la présidence luxembourgeoise du Conseil de l’UE qui touche à sa fin. Quel regard portez-vous sur ces six mois?

Cette présidence a été très effacée. Nous n’avons pas ressenti de leadership sur les grands dossiers. Cela étant, un ministre a tout de même eu une certaine présence, à savoir Jean Asselborn, ministre des Affaires étrangères, qui, sur les questions comme celle relative à la crise des réfugiés, a essayé de faire avancer les choses. Mais il fait vraiment figure d’exception au gouvernement!

Y avait-il de la marge pour faire davantage face à l’axe Paris-Berlin?

Je me rappelle que lors des présidences européennes antérieures, Jean-Claude Juncker avait eu un poids certain sur les évènements; un poids incomparablement plus élevé à celui qu’a eu Xavier Bettel, de son côté.

[…]

Claude Damiani

Retrouvez l’intégralité de cet entretien dans Le Quotidien du lundi 21 décembre.

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