Accueil | Police-Justice | Violences domestiques et harcèlement : le prévenu n’a pas accepté le silence après la rupture

Violences domestiques et harcèlement : le prévenu n’a pas accepté le silence après la rupture


(Photo : archives LQ)

Alain n’était pas assez bien pour leur fille. Ils lui ont ouvert les bras et le regrettent. Le prévenu reconnaît s’être mal conduit et incrimine son manque d’éducation et son tempérament.

«La misère est rentrée chez nous avec cet individu», rapporte un père de famille en pointant Alain, son ancien gendre assis sur le banc des prévenus. «Nous lui avons tendu la main, nous l’avons aidé, il nous a trahis.» Le père de famille n’a «plus envie de parler» de la relation que le jeune homme a entretenue avec sa fille et pourtant, il décrit une personne capable d’une grande violence et d’une rage rare.

Alain a fait opposition à un jugement par défaut. La 7e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg l’avait condamné à une peine de 30 mois de prison pour violences domestiques, violation de domicile à trois reprises et harcèlement. Il comparaissait à nouveau mardi après-midi pour les mêmes faits ainsi que pour vol de carte bancaire.

«Ma fille nous appelait au secours», rapporte la maman de la victime présumée. «Il s’est passé tellement de choses que je ne saurais plus vous donner de détails.» Elle évoque la violence, le mépris, les mensonges, les agressions, les insultes et le harcèlement pour entrer en contact avec sa fille après leur rupture. «Nous avons voulu donner une chance à leur couple. Nous avons été naïfs», explique le témoin. «Le loup était entré dans la bergerie.» Les accusations sont lourdes de la part de ces parents qui disent avoir payé les pots cassés de cette relation.

La famille a porté plainte contre le prévenu à de nombreuses reprises avant d’imploser. Aujourd’hui, les parents ont la garde de la fille du couple et ont rompu tout contact avec leur fille. À la barre, la jeune femme raconte les années de violences subies, les dégâts causés dans les divers appartements qu’elle a occupés, le harcèlement. «Il a détruit dix ans de ma vie», note-t-elle. «Il m’a empêchée de refaire ma vie. Il s’infiltre tout le temps. J’ai été victime de harcèlement obsessionnel après notre séparation par tous les moyens possibles pendant des années.» Quand il ne parvient pas à l’atteindre, il passerait par la famille et les amis de la jeune femme de 32 ans.

«Pas assez bien pour sa fille»

Le jeune homme a déconstruit toutes les accusations. Il semble avoir une bonne explication pour tous les faits et met ses réactions inappropriées sur le compte de son manque d’éducation ainsi que de son enfance sans cadre. «Je ne connaissais rien d’autre à l’époque» et «je manquais de confiance en moi». Alain accuse la jeune femme et son père d’en avoir profité. Ce dernier aurait, contrairement à ce qu’il affirme, contribué à la détérioration de leur couple. «Je n’étais pas assez bien pour sa fille», avance le jeune homme.

L’avocat du prévenu évoque son immaturité au moment des faits, de 2015 à 2018. Il explique le harcèlement par le fait qu’Alain «a été mis à la rue du jour au lendemain. Il ne savait plus quoi faire ni à quoi s’en tenir. Il voulait des réponses qu’il n’a jamais obtenues.» Son client ayant à son avis déjà été suffisamment puni par la vie, il demande que le tribunal assortisse la peine du sursis intégral s’il devait venir à le condamner.

La représentante du parquet a demandé à ce que la peine prononcée lors du premier jugement soit confirmée et assortie d’un sursis probatoire sous condition d’un suivi psychiatrique et que le prévenu n’entre plus en contact avec la victime présumée et sa famille. Elle a estimé que toutes les infractions pouvaient être retenues contre le jeune homme qui a dû faire «passer des moments très difficiles» à la famille, notamment en raison de son harcèlement persistant et sous des formes diverses. «Il était insaisissable. Il harcelait et il disparaissait», a rapporté la magistrate. Si bien qu’il n’a pas pu être rappelé à l’ordre par la police.

Enfin, elle a demandé la jonction des deux affaires pour lesquelles il comparaissait mardi. Alain est accusé par une ancienne amie de lui avoir volé 400 euros en utilisant la carte de crédit qu’elle lui avait prêtée pour retirer «100 euros pour qu’il aide sa mère». Le prévenu a indiqué à la barre que la jeune femme lui devait cette somme d’argent et qu’il l’avait donc prise.

Le prononcé est fixé au 25 mai.

Un commentaire

  1. encore un qu’on va libéré,… et après on va pleurer en cas de féminicide….. les lois sont apparement faites pour protéger ce genre de personne, et non pour protéger les victimes…. triste monde

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.