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Trafic de marijuana : jusqu’à 3 ans requis


Si les prévenus sont soupçonnés d'avoir commandé au moins 1,5kg de marijuana à un numéro de téléphone espagnol, les perquisitions menées avaient permis de saisir la quantité dérisoire de 24,8g. (photo d'illustration AFP)

LUXEMBOURG Poursuivis pour avoir importé et vendu de la drogue, quatre hommes étaient convoqués mardi devant le tribunal. La défense a pointé l’absence de preuves.

«J’ai l’impression que l’éléphant a accouché d’une souris», constatait, mardi matin, Me Philippe Stroesser, l’avocat d’un des quatre prévenus âgés entre 28 et 36 ans. Les quatre hommes sont poursuivis pour avoir participé à un trafic de drogue entre Grevenmacher, Luxembourg et Athus jusqu’au 3 avril 2018, le jour de leur interpellation. S’ils sont soupçonnés d’avoir commandé au moins 1,5kg de marijuana à un numéro de téléphone espagnol, les perquisitions menées avaient permis de saisir la quantité dérisoire de 24,8g. N’empêche que pour le parquet, les indices récoltés au cours de l’instruction sont suffisants.

Les débuts de l’enquête remontent au mois de novembre 2017. À l’époque, le CIGR à Grevenmacher avait contacté la police pour dénoncer un problème de drogue parmi certains de ses employés. Dans un premier temps, l’analyse des GPS des camionnettes avait permis de retracer que certains employés n’empruntaient pas le trajet prévu. Le principal suspect avait été placé sous écoute. Non sans difficulté, à l’aide de deux interprètes portugais, les enquêteurs avaient suivi les conversations du trentenaire originaire de Guinée-Bissau. Plusieurs discussions au mois de mars 2018, au sujet de la qualité d’une drogue avaient attisé leurs soupçons. D’autres bribes de conversations en lien avec un numéro espagnol leur avait fait déduire qu’il était question d’une commande de plus de 1kg de marijuana.

«Je n’ai fait aucun deal avec personne. Je fume avec des collègues, mais c’est tout», s’est défendu mardi le trentenaire qui avait atterri en premier dans le viseur du SREC Grevenmacher. L’homme, qui a passé trois mois en détention préventive, affirme ne jamais avoir importé de marijuana et que les 24g saisis par la police sous son escalier étaient pour sa propre consommation. Cette drogue, il l’aurait achetée dans la rue.

Son frère aîné, soupçonné à travers certaines des discussions téléphoniques, a également tout contesté. Confronté à la découverte sur son portable d’une photo montrant un sachet d’herbe, il soulèvera que la police n’a rien trouvé à son domicile. Tout comme le troisième homme sur le banc qui, lui aussi, avait été suspecté à travers les écoutes et observations des enquêteurs : «Je n’ai pas vendu de drogue. La police n’a rien trouvé. Vous n’avez donc rien contre moi.»

«De simples soupçons ne sont pas des preuves»

Le quatrième prévenu, sous prétexte d’être malade, s’était fait représenter par son avocate, Me Nicky Stoffel, mardi.

Les plaidoiries de la défense n’auront toutefois pas renversé la position du parquet. Si Me Stroesser et Me Says ont estimé que «de simples soupçons ne sont en aucun cas des preuves», le parquetier a considéré qu’il y avait suffisamment d’éléments à charge des prévenus. L’analyse des GSM aurait mis au jour plus d’un message compromettant. Et le versement de 10000 euros par un des prévenus via Western Union serait plus que suspect… Le parquetier a donc requis deux ans de prison, une amende et une interdiction de conduire de 24 mois contre trois des prévenus. Contre l’homme en possession de 24g de marijuana lors de la perquisition, il a demandé trois ans de prison.

La 12e chambre correctionnelle rendra son jugement le 6 juin.

F. A.

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